
Quelques minutes après le tirage au sort de la CAN 2026, nous avons rencontré le sélectionneur national, Salah Bouchekriou, qui était présent à la salle d’El-Biar pour suivre le match du championnat Excellence HBCEB – ESAT. Nous avons notamment abordé avec lui la poule A, où évoluera l’équipe nationale Bouchekriou est revenu également sur la composition du groupe, les ambitions des Verts et le programme de préparation en vue de la Coupe d’Afrique des nations, prévue du 21 au 31 janvier au Rwanda.
Le tirage au sort de la CAN a placé l’Algérie dans la poule A, avec le Rwanda, le Nigeria et la Zambie. Comment percevez-vous cette configuration ?
C’est un groupe que j’estime accessible, même si aucun match n’est gagné d’avance. Le Rwanda et la Zambie sont relativement nouveaux sur la scène du handball africain. Ils ont peu d’expérience dans les tournois majeurs, même s’ils progressent, et qu’il faut rester vigilant. Le Nigeria, en revanche, possède une tradition sportive plus affirmée et un potentiel athlétique qui peut mettre n’importe qui en difficulté. Cela dit, dans l’ensemble, le tirage reste abordable. Il nous offre une occasion de bien entrer dans la compétition, à condition d’être sérieux et concentrés dès le premier match.
Face à ces adversaires, quel sera l’objectif prioritaire lors du premier tour ?
L’objectif sera de remporter les trois matchs. Respecter toutes les sélections ne signifie pas se fixer des ambitions modestes. Nous devons imposer notre rythme, utiliser notre expérience, surtout dans les moments clés, et montrer que nous venons au Rwanda pour jouer les premiers rôles. Le premier tour doit être une phase où l’équipe trouve ses repères, gagne en confiance et installe une dynamique positive.
En cas de qualification, l’Algérie affrontera au second tour les deux meilleurs du groupe B. Comment voyez-vous cette perspective ?
Il est très probable qu’on y retrouve l’Égypte et l’Angola. L’Égypte n’a plus besoin d’être présentée. C’est une équipe mondialiste qui joue régulièrement les premiers rôles en Afrique et qui se prépare toujours avec beaucoup de sérieux. Leur stabilité, leur densité physique et leur qualité tactique en font un adversaire redoutable. L’Angola connaît une progression impressionnante ces dernières années. Le fait d’avoir battu le Cap-Vert récemment prouve que cette sélection est en plein essor et qu’elle a franchi un cap important. Ce second tour sera d’un niveau bien supérieur, et il faudra livrer des duels très exigeants.
Si l’équipe réussit ce second tour, quel pourrait être le scénario des demi-finales ?
Si tout se passe comme on l’espère, la Tunisie sera probablement au rendez-vous en demi-finale. C’est un adversaire de qualité. Mais bon, nous ne sommes pas encore là. Il faudra gérer match par match.
Le calendrier de la CAN est particulièrement chargé. Comment comptez-vous gérer la rotation ?
Le nombre de matchs sera important, ce qui demande une préparation très complète. Il faudra maintenir un rythme élevé du début à la fin, et c’est pour cela que j’attends des jeunes joueurs qu’ils soient prêts à épauler les cadres. L’enchaînement des rencontres impose une gestion collective de l’effort, entre alternance, rotation et lucidité. On ne peut pas se reposer uniquement sur une ossature fixe. La performance dépendra de la capacité du groupe entier à répondre présent. Ceux qui joueront moins peuvent être décisifs lors d’un match clé, et c’est souvent ce qui fait la différence dans les grandes compétitions.
Quel est le programme de préparation prévu avant le départ pour le Rwanda ?
Nous commencerons par un premier stage à la fin du mois de novembre. Il permettra de poser les bases physiques, d’évaluer l’état de forme général et de revoir certains points tactiques. Début décembre, un deuxième stage aura lieu, toujours avec les joueurs locaux. Ce sera l’occasion d’affiner les aspects collectifs, de travailler les combinaisons, la défense placée, et d’intégrer progressivement les jeunes qui peuvent prétendre à une place dans la liste finale.
Quand les joueurs évoluant à l’étranger rejoindront-ils le groupe ?
Le stage final aura lieu fin décembre, et cette fois avec l’ensemble des joueurs, car ce sera une date officielle IHF. À partir de là, nous pourrons travailler en configuration réelle de compétition. C’est un moment clé, car il permet d’installer les automatismes définitifs, de fixer les rôles et d’aborder certaines situations.
Un stage à l’étranger est également prévu. Que va-t-il apporter à votre équipe ?
Ce stage sera déterminant. Nous jouerons 6 matchs : face à la République tchèque, deux autres sélections européennes, deux équipes slovènes et le Koweït. Ce mélange d’adversaires offrira des styles très différents ; du jeu rapide, du jeu physique, des défenses agressives. Ce type d’opposition est idéal pour tester notre capacité d’adaptation, corriger nos erreurs et identifier nos points faibles avant la CAN. 6 matchs de ce niveau constituent une préparation suffisante pour arriver prêts mentalement et physiquement.
Avec ce tirage et ce programme, quelles ambitions la sélection peut-elle nourrir ?
Le premier objectif est de franchir le premier tour sans trembler. Ensuite, il faudra viser la qualification en demi-finales, ce qui demandera un niveau de jeu nettement supérieur. L’équipe possède du potentiel, mais elle doit le confirmer. Nous devons rester ambitieux, travailler sérieusement et croire en notre capacité à rivaliser avec les meilleures sélections africaines.
Entretien réalisé par A. A.



