Formule 1 : Ferrari, les raisons d’espérer une reprise

Les évolutions de moteur annoncées par Ferrari durant l’inter-saison ont été masquées par les performances de Red Bull le week-end dernier à Bahreïn en ouverture de la saison 2023 de Formule 1.
Commencer une saison avec des problèmes de rythme en course, d’usure des pneus et de fiabilité est probablement le pire scénario qui pouvait arriver à Ferrari. Le début de la saison 2023 a été un choc, en partie parce que l’avantage technique de Red Bull est effrayant et ne semble pas facilement accessible. De Fred Vasseur aux pilotes, un peu d’optimisme avait filtré, même en parlant de l’objectif du Championnat du monde. Mais on dirait que le GP de Bahreïn édition 2023 a refroidi les ardeurs de la Scuderia.
Ferrari doit réagir certes, mais à partir de quoi ? Samedi soir, après les qualifications, l’ambiance était déjà bien différente chez Ferrari. Il est vrai que les GP ne se gagnent pas avec les poles positions, et 2022 l’a prouvé (9 poles positions pour Leclerc et 1 pour Sainz, contre 4 victoires au total). Cependant, la tendance vue l’année dernière semble confirmée cette année encore, sur un tour la SF-23 peut éventuellement jouer ses cartes contre Red Bull, mais sur les longs runs, les rouges n’y sont pas encore. Leclerc a sacrifié la deuxième tentative lors des qualifications en Q3, pour sauver un train de pneus tendres pour la course, mais selon les données de la Scuderia la première ligne et peut-être même la pole position étaient éventuellement « jouables ». « Ce n’est pas dit que j’aurais réussi à coup sûr – a commenté Leclerc – mais j’en aurais été proche » (parlant de la pole position NDLR).
Une autre raison qui peut donner de l’espoir à Ferrari est la performance de ses pilotes. A Bahreïn, Leclerc et Sainz ont tous les deux fait bonne figure. Leclerc a été très fort en qualifications et tout autant en course, avec un départ brillant où il a dépassé Perez pour essayer de rester dans le sillage de Verstappen. Ensuite, il a tout donné et sans la défaillance technique survenue au 40e tour, le podium aurait certainement été à portée de main, malgré la bonne forme d’Alonso et de son Aston Martin. De son côté, Carlos Sainz a réalisé une course régulière : la quatrième place, compte tenu des problèmes de son week-end, était le tarif. Cependant, nous pouvons noter qu’il a une meilleure prise en main de la SF-23 que de la F1-75 en début de la saison dernière, c’est certainement un aspect positif.
Enfin, il y a un autre facteur sur lequel s’appuyer, les développements. Ferrari a certainement quelques jetons de plus à jouer cette saison que Red Bull, qui est certainement partie intentionnellement en trombe mais est pénalisée par la sanction pour non-respect du plafond budgétaire 2021, par un temps en soufflerie moindre que ses concurrents.
Pour Fred Vasseur, c’est « une question de réglages et de choix sur la voiture », « pour résumer la situation, je dirais que pour ce qui est du rythme en qualifications, on est au rendez-vous, on est à la hauteur de Red Bull, en tout cas à Bahreïn. C’est un point positif. Mais maintenant, on doit être pleinement réalistes. Si l’on veut progresser, on doit avoir une vision claire de la situation, et la fiabilité n’est pas au niveau nécessaire. Si l’on veut gagner des courses, on doit avoir une feuille de route parfaite le week-end, sans les petits détails ici et là ».
Si Fred Vasseur et ses deux protégés ne veulent pas se mettre encore plus de pression (inutile), une réaction à Jeddah lors du prochain Grand Prix est plus que nécessaire.
Amayas LAAZIB