Le club CSUO maintient le cap malgré les difficultés
Entre les défis d’aujourd’hui et les ambitions de demain

L’aviron en Algérie connaît un intérêt croissant depuis plusieurs décennies, porté par une histoire riche et des performances remarquables aux niveaux continental et mondial. La Fédération algérienne d’aviron, fondée en 1967, a joué un rôle central dans le développement et la structuration de cette discipline qui s’inscrit aujourd’hui comme un pilier du sport national.
Par B. Sadek
Grâce à un travail soutenu, les clubs et les équipes nationales ont su se distinguer lors de compétitions africaines et arabes, mais aussi à l’échelle mondiale, dans différentes catégories d’âge et de compétition. L’aviron, sport exigeant tant sur le plan physique que technique, demande aux athlètes une force considérable, une endurance exceptionnelle, ainsi qu’une grande rigueur mentale et tactique pour faire face aux défis des courses et optimiser leurs performances. La Fédération nationale organise régulièrement des stages de formation et de perfectionnement pour les équipes nationales, couvrant toutes les catégories d’âge. Elle supervise également les championnats nationaux, événements clés qui permettent d’identifier et de cultiver les jeunes talents. L’objectif est clair : préparer rigoureusement les rameurs pour qu’ils puissent rivaliser à un niveau continental puis s’imposer sur la scène internationale. Le développement des infrastructures et du matériel reste toutefois un enjeu majeur pour accompagner ces objectifs ambitieux.
Le CSUO entre défis permanents et performances encourageantes
Parmi les clubs algériens d’aviron, le Club des sportifs universitaires d’Oran (CSUO) occupe une place importante, même s’il fait face, comme beaucoup d’autres, à des défis considérables. Le manque d’équipements modernes, l’état vieillissant de certains bateaux et les infrastructures insuffisantes, particulièrement dans les ports et pour les entraînements en mer, freinent le développement du club. Malgré ces contraintes matérielles, le soutien moral des entraîneurs, des familles et des autorités locales constitue un moteur essentiel qui permet aux jeunes rameurs d’exceller et de remporter des titres aux niveaux national et continental. La Fédération algérienne continue de développer ses programmes d’entraînement en mettant l’accent sur le renforcement de la pratique dans les clubs, le perfectionnement technique des entraîneurs et, surtout, l’élargissement de la participation féminine. Encourager les jeunes filles à s’investir dans ce sport fait partie des priorités, afin d’assurer un avenir plus inclusif et prometteur à l’aviron algérien.
Le CSUO, connu pour sa politique de formation rigoureuse, a vu émerger de nombreux jeunes talents, souvent issus du milieu universitaire. Ces rameurs, malgré les difficultés financières et logistiques, ont souvent réussi à tirer leur épingle du jeu. Ils ont maintenu le club au sommet lors des championnats nationaux, comme lors de la dernière édition toutes catégories en 2024 où ils ont décroché plusieurs médailles prestigieuses. Lors de la récente saison au championnat d’Algérie en skiffs, organisé à Mila, même si le CSUO n’a pas remporté de titres, le club s’est distingué en récoltant dix médailles, dont quatre médailles d’or obtenues grâce à des athlètes prometteurs tels qu’Amira Sebbouh et Chaimaa Hellal Berrouane, deux championnes d’Afrique, ainsi que Yacine Bouchama (U23) et Meriem Bouchama (cadette). Ces performances témoignent de la qualité de la formation et de la détermination des rameurs du CSUO, malgré les moyens limités.
Il est important de souligner que le club traverse une période difficile, à tel point que certains athlètes financent eux-mêmes leurs déplacements pour participer aux compétitions, et que plusieurs talents, comme Fatah Aymen, ont déjà quitté le club pour chercher des conditions plus favorables ailleurs. Les responsables du CSUO déploient de nombreux efforts pour maintenir leur structure à flot, lançant régulièrement des appels au soutien financier et à la dotation en bateaux, car le matériel actuellement utilisé est souvent vétuste et ne répond plus aux exigences du haut niveau. En conclusion, l’aviron algérien, à travers des clubs comme le CSUO, témoigne d’une volonté forte de surmonter les difficultés actuelles afin d’atteindre des ambitions élevées. La discipline a su s’imposer comme un sport de référence sur la scène africaine et arabe, avec l’espoir que des investissements plus conséquents et un soutien renforcé permettront à ses talents de briller encore davantage demain.


