Marc Márquez avait déclaré qu’il se contenterait volontiers d’une deuxième ligne au Sachsenring, misant davantage sur son rythme de course pour briller en Grand Prix. Mais on ne change pas la nature d’un requin.
Et sous la pluie, sur un circuit où il a déjà tant triomphé, le pilote espagnol n’a laissé aucune chance à ses adversaires. Résultat : une nouvelle pole position pour le pilote Ducati, en 1’27″811 – la 73e de sa carrière en catégorie reine, la 7e cette saison et la 8e sur le sol allemand. Le seul à lui tenir tête fut un remarquable Johann Zarco. Spécialiste des conditions délicates, le Français – repêché du Q1 aux côtés de Viñales – a brillé dans un Q2 rendu encore plus piégeux par la pluie battante. Avec un pneu médium arrière qui ne semblait fonctionner qu’avec lui, Zarco s’est hissé à seulement 151 millièmes de Márquez, ne cédant la pole que dans l’ultime tentative du n°93. Une performance impressionnante, qui en fait un sérieux candidat pour la course, également annoncée humide. En troisième position, Marco Bezzecchi confirme les progrès d’Aprilia sur le tour lancé, même s’il concède plus de quatre dixièmes à Márquez. La deuxième ligne sera composée de Morbidelli (victime d’une chute en fin de séance, sinon en lice pour la première ligne), Pedro Acosta et Álex Márquez (de retour après son opération subie suite à sa chute aux Pays-Bas deux semaines plus tôt). Huitième, Fabio Di Giannantonio, meilleur temps des essais libres, n’a pas confirmé en qualifications.
Grosse déception en revanche pour Francesco Bagnaia : « Pecco » ne fait pas mieux que 11e, avant-dernier du Q2 – Viñales étant tombé dès son premier tour et non chronométré, transféré au centre médical pour une douleur à l’épaule, il ne prendra finalement pas part à la suite du week-end). Plus que la position, c’est l’écart qui inquiète : deux secondes pleines de retard sur la pole. Un écart lourd de sens, qui reflète peut-être plus fidèlement la réalité de sa saison que tous les discours tenus jusqu’ici.
Márquez ne tremble pas en course sprint
Marc Márquez et le Sachsenring, une histoire d’amour indélébile. Même une erreur au premier virage n’a pu empêcher le champion espagnol de s’imposer une nouvelle fois sur ses terres fétiches. Dixième victoire en sprint sur onze disputées cette saison, et douzième succès en carrière en Allemagne toutes catégories confondues, y compris les courses du samedi. Sur une piste détrempée, Márquez prend un excellent départ, mais tire tout droit dans le virage 1, rétrogradant en cinquième position. Une erreur sans conséquence : le n°93 enclenche alors une remontée méthodique, dépassant tour à tour Zarco, Di Giannantonio puis Quartararo. Il revient dans la roue de Marco Bezzecchi à l’approche du drapeau à damier. Après deux tours d’observation, Márquez lance l’assaut décisif dans le premier secteur du dernier tour, arrachant la victoire. Bezzecchi, impeccable jusque-là, méritait sans doute mieux, mais face à ce Márquez-là, personne ne résiste. Fabio Quartararo complète le podium grâce à un départ canon, tandis que Johann Zarco, en difficulté avec son pneu arrière médium, recule de la 2e à la 7e place. Dans le Top 5, on retrouve Di Giannantonio et Jack Miller, suivis des KTM de Binder et Acosta. Journée noire pour Francesco Bagnaia, jamais dans le rythme sous la pluie, qui termine 12e à 20 secondes du vainqueur. Pire encore pour Franco Morbidelli : le pilote chute violemment au virage 8 alors qu’il occupait la deuxième place. Transporté au centre médical, il souffre d’un fort traumatisme à la clavicule gauche et a du être transféré à l’hôpital de Chemnitz pour examens approfondis.
Amayas LAAZIB
