A Vancouver s’est ouverte vendredi soir la 6e édition de la Laver Cup. Si la compétition-exhibition créée par Roger Federer et son agent Tony Godsick avait créé l’événement l’an dernier avec la retraite officielle du Suisse, entouré pour l’occasion de ses rivaux du « Big 4 », les noms réunis en 2023 font moins rêver. De quoi ternir son image ?
Le contraste s’annonce saisissant. Après l’édition 2022 historique et particulièrement émouvante avec l’ultime match de Roger Federer, la Laver Cup 2023, de vendredi à dimanche à Vancouver (est du Canada), sera forcément plus terne, d’autant que privée de nombre des vedettes du circuit. Les cinq premières éditions de cette exhibition de luxe initiée par Federer, et opposant sur trois jours une sélection Europe à une sélection Monde, ont pu s’appuyer sur la présence du maître suisse ainsi que de ses grands rivaux Rafael Nadal et Novak Djokovic, notamment.
Cette année, les joueurs les mieux classés devaient être Holger Rune (4e) et Stefanos Tsitsipas (5e), peu brillants ces dernières semaines sur le circuit, mais ils ont tous deux renoncé au dernier moment. L’atout le plus fort de l’équipe européenne sera donc le Russe Andrey Rublev (6e), vainqueur du Masters 1000 de Monte-Carlo et quart-de-finaliste de trois des quatre tournois du Grand Chelem de la saison (à Roland-Garros, il a perdu au troisième tour).
UNE « TEAM EUROPE » AFFAIBLIE ET MOINS ATTRACTIVE…
Pour les spectateurs et téléspectateurs, la présence de deux cadors pourrait toutefois égayer l’épreuve. Le toujours spectaculaire Gaël Monfils (142e), qui tente à 37 ans de retrouver son meilleur niveau après des mois de blessure, a été convié, de même le prometteur Arthur Fils (44e) qui a bénéficié du forfait de Tsitsipas pour passer du statut de remplaçant à celui de titulaire.
Souvent caractérisée par un déséquilibre des forces en présence en faveur de l’Europe, continent dont sont issus la plupart des meilleurs, la Laver Cup peut toutefois se targuer cette année d’être plus indécise sur le papier.
C’est l’avantage de ce casting moins prestigieux côté européen. L’équipe Monde sera ainsi emmenée par les Américains Taylor Fritz (8e), Frances Tiafoe (11e), Tommy Paul (13e) et Ben Shelton (19e) qui restent sur un US Open réussi : Shelton y a atteint les demi-finales en battant Paul en huitièmes puis Tiafoe en quarts, un stade également atteint par Fritz.
… MAIS UN INTÉRÊT SPORTIF ACCRU SUR LE PAPIER
Aux représentants de la bannière étoilée s’ajoute Felix Auger-Aliassime (14e), peu en verve sur le circuit ces derniers mois. Il représentera avec Milos Raonic, ex-N.3 retombé dans les profondeurs du classement (322e cette semaine) et qui sera remplaçant, les couleurs du pays hôte. Enfin, l’Argentin Francisco Cerundolo complètera la « Team World », Christopher Eubanks jouant le rôle de deuxième remplaçant.
Toujours emmenée par John McEnroe en tant que capitaine, l’équipe du reste du monde semble donc mieux armée que jamais pour conserver son titre.
En effet, elle avait remporté la compétition pour la première fois en 2022 à Londres (après quatre défaites lors des quatre premières éditions).
Un succès toutefois éclipsé par la retraite de Federer, qui n’était plus apparu sur le circuit officiel depuis sa défaite en quarts à Wimbledon en 2021, et avait joué un ultime match en double avec Rafael Nadal, perdu face à la paire américaine Tiafoe/Sock.
LES ÉQUIPES
EUROPE : Andrey Rublev (RUS/N.6), Casper Ruud (NOR/N.9), Hubert Hurkacz (POL/N.16), Alejandro Davidovich (ESP/N.25), Gaël Monfils (FRA/N.142), Arthur Fils (FRA/N.44)
Capitaine : Björn Borg (SUE)
Vice-capitaine: Thomas Enqvist (SUE)
MONDE : Taylor Fritz (USA/N.8), Frances Tiafoe (USA/N.11), Tommy Paul (USA/N.13), Felix Auger-Aliassime (CAN/N.14), Ben Shelton (USA/N.19), Francisco Cerundolo (ARG/N.21), Christopher Eubanks (USA/N.32, remplaçant), Milos Raonic (CAN/N.322, remplaçant)
Capitaine : John McEnroe (USA)
Vice-capitaine : Patrick McEnroe (USA)
