Football Etranger

Ilan Kebbal : d’une année blanche à la révélation

Dans un entretien marqué par la franchise, Ilan Kebbal revient sur un parcours semé d’obstacles, façonné par le doute, l’effort et une volonté inébranlable. « Lorsque Bordeaux ne m’a pas retenu, je suis retourné à Marseille sans club. Une année entière sans jouer… Là, je me suis dit : « Soit tu travailles maintenant, soit ce sera très compliqué. « Techniquement, j’étais prêt, mais au moindre contact, je pensais qu’il y avait faute. En réalité, j’étais trop faible physiquement. » Cette prise de conscience l’a poussé à revoir entièrement sa préparation : « J’ai renforcé mes jambes et aujourd’hui, ça se voit. Je suis plus solide, plus difficile à bouger. » Soutenu par sa mère, il s’est accroché : « Ma mère me disait toujours de croire en moi. Je ne le montrais pas toujours sur le terrain, mais au fond, je me répétais : « Ilan, tu vas réussir. » »

Du rejet au déclic physique et mental
Déterminé à devenir professionnel même en Ligue 2 ou en National, Kebbal a multiplié les essais : « J’en ai fait près de 35, en France et en Espagne. On me disait souvent qu’on me rappellerait, mais physiquement, ils ne voulaient pas prendre le risque. » C’est finalement en comprenant l’évolution du football moderne qu’il a franchi un cap : « Aujourd’hui, les jeunes de 13 ou 14 ans sont déjà prêts physiquement. Je n’avais pas compris ça. » Après Bordeaux, il repart à zéro en National 3 : « Je voulais faire une grosse saison pour attirer les regards. » Là, il adopte enfin les codes de la profession, musculation, récupération, séances supplémentaires. « Je pensais que le football, c’était juste jouer. À Bordeaux, je ne mettais jamais les pieds en salle alors que les autres suivaient une vraie routine. Une fois que j’ai compris, j’ai pris sept kilos de muscles et j’ai pu rivaliser physiquement. » Avec le recul, il avoue sa part d’immaturité : « Je plaisantais beaucoup, je prenais tout à la légère. D’où l’image de joueur un peu agité que j’avais au centre. » En observant des joueurs comme Jules Koundé, il mesure l’écart d’exigence : « Koundé, c’est quelqu’un qui avait tout compris très tôt. Moi, j’ai appris avec le temps. » Aujourd’hui, sa trajectoire se résume en une phrase : « Le football a commencé comme une passion. Mais c’est en le comprenant comme un métier que j’ai pu progresser et devenir professionnel. »

Djamel ABED

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