Il ne fallait manquer aucun tour de ce Grand Prix des Pays-Bas, à Zandvoort, où Oscar Piatri s’est imposé, alors que son équipier et rival pour le titre Lando Norris a abandonné sur casse mécanique, lui infligeant un 25 à 0 dans l’optique du Championnat du monde.
Oscar Piastri a réalisé une opération magistrale ce dimanche à Zandvoort. Le pilote McLaren, déjà leader du championnat, s’est imposé lors d’un Grand Prix des Pays-Bas riche en rebondissements, où les Ferrari ont sombré et où la jeune révélation Isack Hadjar a décroché son tout premier podium en carrière. La course avait pourtant commencé sous le signe de la tension. Tous les favoris étaient partis en pneus médiums, à l’exception de Max Verstappen, qui avait choisi les tendres pour tenter une attaque immédiate devant son public. Pari réussi au départ : l’idole de Zandvoort débordait Norris après une correction miraculeuse de trajectoire en courbe, tandis que Piastri conservait la tête et Leclerc réalisait une superbe manœuvre sur Russell. Rapidement, Piastri imposait un rythme d’enfer, creusant trois secondes d’avance sur Verstappen en six tours. Derrière, Norris reprenait sa deuxième place avant de réduire l’écart, confirmant que la lutte pour le titre se jouera bien entre les deux McLaren. Mais la stratégie décalée de Verstappen ne payait pas : ses gommes tendres se dégradaient trop vite.
La première neutralisation est intervenue au 23e tour avec la sortie de piste de Hamilton, victime d’une perte d’adhérence en courbe 3. Leclerc, qui venait de stopper, en a été la grande victime stratégique : tous ses rivaux ont pu s’arrêter sous régime de Safety Car en perdant moins de temps. À la relance, Piastri gardait les commandes devant Norris et Verstappen. La suite a offert plusieurs manœuvres spectaculaires. Leclerc s’illustrait par un dépassement audacieux sur Russell, mais légèrement hors-piste, ce qui lui valait une enquête des commissaires. Antonelli, lui, montrait de la vitesse mais aussi de l’approximation. Son duel avec Leclerc a tourné au désastre au 52e tour : en tentant de le dépasser en courbe 3, l’Italien percutait la Ferrari, provoquant l’abandon du Monégasque et s’offrant une crevaison assortie d’une lourde pénalité.
Une nouvelle Safety Car était déployée. C’est à ce moment que la course a basculé. Alors que McLaren semblait tenir un doublé, Norris a été trahi par sa mécanique au 65e tour. Probable fuite d’huile, voiture à l’arrêt, Safety Car et énorme coup dur pour l’Anglais, désormais relégué à 34 points de Piastri au championnat. Le Britannique, dépité, s’est assis quelques instants au bord de la piste avant de saluer le public. À la relance finale, Piastri n’a rien laissé au hasard. Parfait au départ comme lors de chaque restart, l’Australien a contrôlé Verstappen, pourtant chaussé de pneus plus tendres. Derrière, Isack Hadjar a profité du chaos pour s’offrir une troisième place splendide, après un week-end déjà remarquable en qualifications. Le pilote Racing Bulls confirme son immense potentiel, en montant sur son premier podium en Formule 1. Le Top 10 est complété par Russell (4e), Albon (5e), Bearman (6e), Stroll (7e), Alonso (8e), Tsunoda (9e) et Ocon (10e), offrant à Haas un double résultat dans les points. Pour Ferrari, en revanche, c’est une véritable débâcle : Hamilton au tapis, Leclerc éliminé par Antonelli, et un week-end globalement à oublier. Au championnat, Piastri s’envole désormais avec 309 points, soit 34 longueurs d’avance sur Norris, tandis que Verstappen consolide sa troisième place avec 205 unités. À ce rythme, l’Australien pourrait bien creuser l’écart décisif avant la tournée asiatique.
Amayas LAAZIB
