Engagés cette semaine aux Championnats du monde BWF 2025, qui se tiennent à Paris, les Mammeri et Youcef Sabri Medel ont fièrement porté les couleurs de l’Algérie, avec courage et détermination. Bien que l’aventure se soit arrêtée dès les premiers tours, leur présence dans la plus prestigieuse des compétitions internationales reste un symbole fort pour le badminton algérien. Au-delà des résultats bruts, leur participation constitue une étape cruciale dans le développement d’une discipline encore jeune, mais en pleine expansion dans le pays.
Un tirage difficile pour le trio algérien
En double mixte, Koceila et Tanina Mammeri ont affronté, hier, une paire singapourienne redoutable, composée de Hee Yong Kai Terry et de Jin Yu Jia, figures majeures du circuit mondial. Malgré une belle résistance, notamment dans le deuxième set, les Algériens se sont inclinés (21-10, 21-18). La combativité affichée dans cette deuxième manche a été saluée par le public, témoignant de leur capacité à hausser leur niveau face à des adversaires parmi les meilleurs mondiaux. La veille, en double hommes, Koceila Mammeri, associé à Youcef Sabri Medel, n’a pas réussi à créer la surprise face aux Philippins Padiz – Villabrille, s’inclinant sur le score de 21-15, 21-13. Là encore, l’expérience et la puissance des adversaires ont fait la différence, mais les Algériens ont montré qu’ils étaient proches de rivaliser davantage avec un peu plus de régularité et de confiance.
L’école asiatique toujours au sommet
Ces deux revers, bien que frustrants, ne remettent pas en cause le mérite des représentants algériens. Se confronter aux meilleures écoles mondiales, en particulier l’école asiatique, constitue une expérience précieuse pour préparer les prochaines échéances africaines et internationales. Il faut rappeler que le badminton algérien est encore en phase de construction. À ce titre, la participation régulière aux compétitions mondiales de Koceila, Tanina et Youcef est déjà une réussite notable. Ces derniers mois, le trio a franchi des paliers importants, confirmant leur appartenance au cercle des meilleurs joueurs africains et leur capacité à rivaliser avec l’élite mondiale. Leur présence en France intervient quelques mois après une année 2024 historique, marquée, notamment, par leur première participation aux Jeux olympiques de Paris où ils ont découvert le très haut niveau mondial en double mixte. Cette continuité témoigne de l’implantation durable de l’Algérie dans le paysage international du badminton.
Les Mammeri, un palmarès impressionnant malgré leur jeune âge
À seulement 22 ans, Tanina Mammeri compte déjà plusieurs titres majeurs à son actif. Championne d’Afrique en double mixte avec son frère, elle a remporté l’or aux éditions 2022, 2023 et 2024, ainsi qu’aux Jeux africains de 2023 à Accra. Elle s’est également illustrée aux Jeux panarabes 2023 à Alger, où elle a décroché trois médailles (or, argent et bronze). Sa polyvalence, sa régularité et son engagement font d’elle une figure montante et inspirante du sport algérien, toutes disciplines confondues. De son côté, Koceila Mammeri, 26 ans, est l’un des joueurs les plus titrés du continent africain. Champion d’Afrique à plusieurs reprises en double hommes avec Youcef Sabri Medel, il a également glané l’or en double mixte avec sa sœur Tanina. Sa médaille d’or aux Jeux méditerranéens d’Oran en 2022 reste un moment fort et historique pour le sport algérien. Son expérience, son leadership et son humilité en font un pilier incontournable de la sélection nationale et un modèle pour les jeunes générations.
A. A.
