Imène Belkhir : « Ma passion pour la gymnastique me pousse à aller toujours de l’avant »
Zoom sur une ancienne athlète d’élite, championne d’Afrique, conseillère en sport et coach

Imène Belkhir est une ancienne athlète d’élite des années 2010, qui a marqué son parcours par ses performances exceptionnelles. Passionnée par la gymnastique, elle reste toujours au service de son sport favori. Cette ancienne championne de gymnastique a remporté plusieurs titres et médailles lors de compétitions nationales. Athlète d’élite de 2011 à 2016, elle a également été médaillée aux Championnats d’Afrique. Formée par sa mère, Soraya Othmane, également ancienne championne et coach, elle a gravi tous les échelons. Tout en étant athlète, elle est devenue coach et a eu l’honneur de former de nombreux jeunes talents. Diplômée de l’ISTS Alger, elle a travaillé au club ERBO Alger-Centre, avant de rejoindre un club qatari pour une année. Grâce à son sérieux et à sa régularité dans le sport, de nombreux clubs l’ont sollicitée pour un poste d’entraîneur. Pourtant, elle est restée fidèle à son club, l’IRBO Sud, jusqu’à aujourd’hui. Aujourd’hui, elle est conseillère en sport, chef d’unité par intérim de la salle spécialisée de gymnastique de Hai Sabah à Oran, et diplômée universitaire avec un master en sciences économiques.
Présentez-vous à nos lecteurs ?
J’ai commencé ma carrière sportive très jeune, à l’âge de 3 ans, en accompagnant ma mère, alors coach à la salle de gymnastique. Grâce à un bon encadrement, à ma volonté et par amour pour cette discipline, j’ai progressé dans toutes les catégories en réalisant de bonnes performances dans des compétitions, notamment sur le plan national. Je ne cesserai jamais de remercier ma mère, qui m’a forgée et m’a beaucoup appris pour devenir par la suite une athlète d’élite, sous la direction de l’entraîneur national Mansouri Aissa, avec lequel j’ai eu l’honneur de participer à des compétitions internationales. Je suis vice-championne d’Afrique à trois reprises et j’ai participé avec l’équipe nationale de 2011 à 2016.
Comment êtes-vous arrivée au coaching ?
Tout en étant encore compétitive, j’ai fait mes débuts de coaching à l’âge de 16 ans, pour aider ma mère dans sa tâche. Ensuite, j’ai formé un bon groupe de jeunes dans la spécialité de gymnastique artistique au club IRBO Sud, où le président Saad Youcef, aujourd’hui décédé, m’a fortement aidée. J’ai effectué des stages d’entraîneur et réussi à rejoindre l’ISTS à Alger pour des études supérieures, tout en continuant à coacher au club ERBO Alger-Centre.
Diplômée, vous avez réussi à décrocher un poste de coach au Qatar, n’est-ce pas ?
Certes, une fois mon diplôme en poche et dotée d’une bonne expérience, j’ai eu l’occasion d’encadrer les jeunes dans mon club IRBO Sud, jusqu’au jour où on m’a sollicitée, en 2023, pour un poste d’entraîneur au Qatar, au profit de la Fédération qatarie de gymnastique. J’ai occupé le poste d’entraîneur au sein du club Itihad durant une année. Je suis retournée en Algérie, car je venais de décrocher mon poste budgétaire de conseillère en sport spécialité gymnastique. C’est la raison pour laquelle j’ai dû arrêter ma carrière d’athlète à l’âge de 26 ans, avec un pincement au cœur, car je pouvais encore donner.
Vous êtes aussi aujourd’hui chef d’unité par intérim de la salle spécialisée de gymnastique du quartier Hai Sabah, est-ce une reconnaissance ?
Après le départ du précédent responsable de cette salle, le poste est resté vacant, en plus de la fermeture de cette salle, qui a duré un certain temps. C’est la DJSL qui m’a proposé ce poste en raison de mes compétences et en tant que cadre spécialisé dans cette discipline. C’est aussi encourageant pour occuper des postes importants. J’ai pris mes fonctions de chef d’unité intérimaire il y a tout juste deux mois.
Présentez-nous la section de gymnastique que vous encadrez au club IRBO Sud ?
Je dispose d’un bon groupe de jeunes talents formés par mes soins. Lors du dernier Championnat national de trampoline, 8 de mes athlètes se sont illustrés et ont décroché un total de 25 médailles, dont 14 en or. Parmi ces champions, j’ai une excellente athlète junior, Fedala Nadim, qui a récemment intégré la sélection nationale. Je tiens à faire savoir aussi que je suis juge internationale et que je dois me rendre à l’étranger pour y subir un examen de recyclage. Je suis également diplômée master en sciences économiques, spécialité banque-assurance.
Comment jugez-vous la situation actuelle de la gymnastique en Algérie ?
Cette discipline, il faut le dire, est en régression au niveau national par rapport à une certaine époque. Les volontés et la passion existent, mais les moyens manquent cruellement. On recense de bons jeunes talents au sein des clubs, surtout du côté féminin, mais au fil du temps, c’est la déperdition, par manque d’une bonne prise en charge. Malgré cela, on tient le coup et on fait tout pour redresser la barre. Une prise de conscience est nécessaire, surtout de la part des instances sportives nationales, pour cette discipline. Aujourd’hui, la Ligue d’Oran est entre de bonnes mains, et je souhaiterais une union sacrée pour le bien de la discipline.
Propos recueillis par : Sadek BELKHEIR