Un investissement stratégique de 400 millions de dollars
Hyundai prépare son implantation industrielle en Algérie

Le constructeur automobile sud-coréen Hyundai s’apprête à franchir une étape majeure en Algérie. En partenariat avec le groupe omanais Saud Bahwan, il prévoit la construction d’une usine de montage automobile, avec un investissement colossal de 400 millions de dollars. Ce projet, encore en phase de préparation, repose sur la sélection d’un site stratégique, une décision clé pour garantir son impact économique et industriel.
Les priorités du projet
Lors d’une récente rencontre entre Hyundai et Saud Bahwan, Al-Mukhaini Bahouan Selman Saad Souhail, représentant du groupe omanais, a souligné l’importance de deux aspects fondamentaux : l’emplacement stratégique, essentiel pour optimiser la logistique, l’accessibilité aux marchés cibles et l’envergure de l’usine avec des installations adaptées à la production de véhicules diversifiés, y compris des modèles électriques.
Une position géographique avantageuse
L’Algérie s’impose comme un choix naturel pour Hyundai grâce à sa situation entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient. Le projet s’inscrit dans les efforts du pays pour attirer des investissements étrangers et diversifier son économie. « Cette future usine renforcera notre capacité à conquérir de nouveaux marchés tout en répondant à la demande locale », a déclaré un représentant de Hyundai. Face aux restrictions sur les importations de véhicules et à une demande croissante, Hyundai entend prioriser le marché algérien. Trois modèles de voitures de tourisme et deux véhicules utilitaires sont déjà prévus dans les lignes de production. À cela s’ajoutent des ambitions claires en matière de véhicules électriques, reflétant la stratégie mondiale du constructeur.
Des modèles adaptés compétitifs
D’ici 2026, Hyundai prévoit d’élargir sa gamme avec des véhicules abordables, notamment un mini SUV et une berline low-cost, spécialement conçus pour le marché algérien. L’usine sera équipée d’installations modernes, incluant des lignes de carrosserie et de peinture automobile conformes aux normes internationales. Le projet pourrait générer des milliers d’emplois directs et indirects, notamment via la sous-traitance, tout en favorisant le transfert de technologies. Cette initiative ambitionne de transformer l’Algérie en un acteur clé de l’industrie automobile régionale.
Un partenariat trilatéral
Le projet s’appuie sur une coopération étroite entre l’Algérie, la Corée du Sud et le Sultanat d’Oman. Depuis 2024, plusieurs rencontres stratégiques ont eu lieu, notamment avec Ali Aoun, ancien ministre algérien de l’Industrie, et Brahim Boughali, président de l’Assemblée populaire nationale, qui s’est rendu au siège de Hyundai en Corée du Sud en octobre dernier. Si les contours définitifs restent à préciser, Hyundai vise clairement à contribuer au renouveau industriel algérien tout en consolidant sa présence sur des marchés stratégiques.
Djaffar KHODJA