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Mis KO par le manque de considération

Mohamed Bouchiche, un ancien puncheur au riche palmarès

Considéré comme l’un des meilleurs boxeurs de sa génération, Bouchiche a connu des joies, mais aussi des contrariétés.

Par B. Sadek

Il décroche à ses débuts sa première médaille d’argent internationale en Ukraine, et enregistre d’affilée 12 titres de champion d’Algérie. Lors des Jeux olympiques de Moscou en 1980, alors âgé de 18 ans, il est disqualifié injustement pour une histoire de surpoids. Il s’adjuge par la suite le titre de champion du monde militaire dans sa catégorie, en 1982 à Alger. Il s’offrira le vermeil aux JM de Casablanca, en 1983, et récidivera dans cette même ville, au Maroc, en 1985 lors des Jeux panarabes, en décrochant la médaille d’or. Il ne s’arrête pas là, puisqu’il se pare encore de médailles lors du Championnat du monde militaire en 1985 et aux JM de Lattaquié en 1987. Aux JO de Los Angeles de 1984, il est carrément dépouillé de sa qualification aux huitièmes de finale par un arbitrage douteux, face à un pugiliste canadien, alors qu’il avait largement le match entre les mains. Il s’est distingué également durant de grands tournois internationaux en remportant deux médailles d’or à Djakarta, en 1982 et en 1985. Il a battu à deux reprises le champion d’Asie, l’Irakien El-Khalil Ismaël. Durant son passage en France, il disputera avec succès pas moins de 25 combats en tant qu’indépendant, tout en espérant devenir professionnel, mais faute d’une bonne prise en charge, il n’a pas pu percer. Ce pugiliste exceptionnel était tout simplement un lion des rings. Ayant longtemps souffert de la marginalisation, il est aujourd’hui entraîneur de jeunes catégories au sein du club Soukour Wahrane, fondé par Kada Cheraka.

Qui est Mohamed Bouchiche ?
Il a débuté sa carrière de boxeur à l’âge de 13 ans au club de la SNS Oran, chez l’entraîneur Kaddour Rezzig avec lequel il a beaucoup appris. Après six mois de pratique, il change de catégorie de poids d’abord pour le poids moyen, puis mi-lourd. En 1977, pour être sélectionné en Équipe nationale, il fallait qu’il intègre une ASP, alors il avait opté pour l’ASMO, au début de la réforme. Très vite, le regretté entraîneur Belarbi Rezoug l’a pris en charge pour des compétitions nationales et des stages avec l’Équipe nationale, sous la coupe d’Ould Makhloufi et de Kouider Ayad. Pour sa première compétition internationale, en 1977, il décroche la médaille d’argent lors d’un tournoi international en Ukraine. En 1979, il est finaliste au tournoi international en URSS. Suspendu à Moscou, il prend alors la décision d’aller en France pour poursuivre sa carrière de boxeur. Il est alors pris en charge dans un club à Paris, en tant qu’indépendant, sous la coupe de l’entraîneur Roger Bensaid.

En France, il disputera une vingtaine de combats avec succès où il a eu l’occasion de battre de bons boxeurs. Il opte, par la suite, pour le club de boxe de Grenoble, sous la houlette de Dominique Ramirez, où il a été sparring-partner du champion Lasbeur et de la légende algérienne Loucif Hamani. Après deux années passées en France, certains membres de l’Amicale des algériens en France sont entrés en contact avec lui pour le persuader de rentrer en Algérie afin d’y poursuivre sa carrière, mais dès son retour au pays, il est appelé sous les drapeaux, pour effectuer son service national et, de facto, il rejoindra la sélection nationale militaire de boxe, sous la férule du regretté entraîneur Younes Hayani. Pour sa première compétition internationale militaire, il s’adjuge le titre de champion du monde militaire dans sa catégorie, en 1982 à Alger. Par la suite, il est médaillé au Tournoi international en Indonésie, en 1982, et aux JM de Casablanca, en 1983.

Honoré comme il se doit à Akbou
Les responsables du club Olympique Akbou ont rendu, l’été dernier, un vibrant hommage à Bouchiche, qui est originaire du village Taslent, dans la commune d’Ighram. Les habitants d’Akbou ont donc tenu à honorer ce talentueux pugiliste, qui a inscrit son nom en lettres d’or sur la scène sportive internationale, avec un parcours exemplaire marqué par la régularité, la discipline et le dévouement, et qui a inspiré de nombreux jeunes sportifs. Mohamed Bouchiche reste une figure emblématique pour Akbou, un exemple de réussite et une source de fierté pour toute la ville.

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