L’homme au riche palmarès de la boxe algérienne, Mohamed Benguesmia fait partie de la commission de la boxe professionnelle réactivée dernièrement à l’initiative de la FAB et d’anciens athlètes et de techniciens. Dans cet entretien, il s’est étalé sur le travail mené jusqu’à présent et l’organisation d’un gala professionnel le mois prochain.
Quel a été l’ordre du jour de la réunion pour relance de la commission de la boxe professionnelle ?
L’idée de relancer la boxe professionnelle ne date pas d’aujourd’hui. Nous avons donc travaillé dans ce sens, et grâce aux efforts conjugués de tous les acteurs, cette réunion s’est tenue en présence des techniciens, d’anciens boxeurs et des gestionnaires expérimentés. Lors de cette rencontre, plusieurs sujets ont cependant été débattus, parmi lesquels, le volet organisationnel et des aspects juridiques, tout en établissant un cahier des charges. Les choses évoluent dans le bon sens à travers les réunions que nous tenons. Si tout se déroule comme prévu, la boxe professionnelle algérienne sera relancée de manière significative.
Peut-on s’attendre à un nouvel élan de la boxe professionnelle en Algérie ?
Notre souci est de remettre la boxe professionnelle sur les rails. Par le passé, nous assistions à des combats attractifs, et le grand public du noble art garde en mémoire ces soirées inoubliables. D’autre part, il est important de souligner que la carrière d’un boxeur amateur est courte et que ses ressources financières sont souvent limitées. Le professionnalisme lui ouvrira de nouvelles perspectives.
Vous allez offrir ainsi l’opportunité aux boxeurs d’assurer leur avenir sur le plan financier ?
Lorsque vous embrassez une carrière professionnelle, il est évident que vous allez avoir un gain assez important sur le plan financier relativement à la boxe amateur. Les rentrées d’argent seront plus conséquentes si vous arrivez à atteindre le haut niveau. Outre l’aspect financier, nous allons offrir aussi l’opportunité à notre jeunesse de découvrir la boxe professionnelle et côtoyer le haut niveau en se frottant aux meilleurs de la discipline.
Sur un plan purement technique, la boxe professionnelle nécessite un encadrement spécifique, avez-vous pensé au recyclage des entraîneurs pour être au diapason avec l’évolution de la discipline ?
Les méthodes d’entraînements sont toujours en développement que ce soit pour la boxe professionnelle ou amateur. Certes, nous avons de bons techniciens, mais nous avons pensé à faire appel aux techniciens étrangers pour les encadrer afin qu’ils puissent développer leurs connaissances.
Est-ce qu’il y a des boxeurs qui se sont manifestés pour passer en pro ?
Vous me donnez là l’occasion pour vous dire que la patte existe, il y a plusieurs boxeurs qui ont émis le vœu de passer en professionnel et ils ont le potentiel nécessaire pour réussir dans leur nouvelle carrière, il suffit juste de bien les encadrer. Nous travaillons d’ailleurs dans ce sens, car le monde professionnel est incomparable avec celui de l’amateur, tant par la qualité des entraînements, la préparation physique ou la prise en charge par le manager. Je vous le dis en connaissance de cause.
Quand pourrons-nous assister à un combat professionnel en Algérie ?
Les préparatifs sont en cours, il y a des managers et des promoteurs qui ont déjà entamé le travail nécessaire pour l’organisation d’un gala de boxe professionnelle qui aura lieu le 17 octobre prochain à El Eulma. Ce gala sera dédié à la mémoire du grand Chérif Hamia, on souhaite donc réaliser un nouveau départ pour la boxe, à l’occasion nous allons aussi honorer des figures emblématiques à l’image de Loucif Hamani.
L’organisation des combats nécessite les moyens financiers nécessaires …
Effectivement, l’organisation nécessite des moyens comme vous le dites, de ce côté, je peux vous assurer qu’il y a des prometteurs qui sont intéressés par l’idée et leur contribution sera d’un apport considérable. La commission que nous avons mise en place a établi les critères requis pour la définition des statuts des promoteurs et des managers.
Êtes-vous optimiste ?
Je ne peux que l’être, dois-je le souligner, tant qu’il y a la volonté de bien faire. J’espère également que la boxe amateur retrouvera son éclat d’antan, car nous avons besoin de bons boxeurs professionnels. À notre époque, il y avait de grands talents amateurs, mais le niveau a régressé par manque de moyens. J’espère que les réformes préconisées par la fédération permettront de repartir sur de bonnes bases.
K. M.
