Vasseur : « Hamilton nous donnera un coup de pouce »

Le team principal se confie au New York Times et dévoile sa méthode de travail : « Je veux que chaque employé soit convaincu que demain, il devra faire un meilleur travail ». Puis, il accueille Lewis : « Il provoquera un effet boule de neige ».
« Une amélioration continue », c’est ainsi que Fred Vasseur a voulu résumer son année et demie à la tête du muret Ferrari. Et, en effet, le Français a opéré une petite révolution interne, cherchant à imposer un changement de mentalité à une équipe « vraiment trop conservatrice ».

L’équipe avant les individus
Le team principal de la Scuderia, depuis son arrivée en janvier 2023, n’a jamais cherché à se cacher. « Je n’ai jamais été trop émotif, même si cela m’a pris un peu de temps pour comprendre certains mécanismes », confie-t-il au New York Times. Et ainsi, en peu de temps, de nombreuses figures clés ont changé : départ d’Inaki Rueda, responsable des stratégies, de l’aérodynamicien Sanchez, de son (ancien) bras droit Mekies et, enfin, du directeur technique Enrico Cardile. « Je veux que chaque employé soit convaincu que demain, il devra faire un meilleur travail », explique Vasseur. Concernant le départ de Cardile, le Français ne dramatise pas : « Ce n’est pas une tragédie. J’ai toujours soutenu que le groupe vaut plus que les individus ». C’est peut-être pour cette raison que la Scuderia semble s’être éloignée de la course à la surenchère pour le « génie » Newey.

Le futur
Aux nombreux départs souhaités, le team principal a répondu par une importante campagne de recrutement, qui verra l’arrivée à Maranello de Loic Serra, ancien responsable de l’aerodynamique chez Mercedes, et de Jérôme d’Ambrosio, qui assumera le rôle de directeur sportif laissé vacant par Laurent Mekies. « Beaucoup de personnes ont rejoint l’équipe et d’autres le feront bientôt – confirme le Français – c’est vraiment une belle sensation ». Mais le véritable « coup de maître » de la gestion Vasseur est l’engagement de Lewis Hamilton à partir de la prochaine saison. « L’arrivée de Lewis – explique le team principal – provoquera un effet boule de neige. Ce n’est pas une question de vitesse, mais d’une nouvelle mentalité. Il donnera une énorme impulsion à l’équipe ». Le septuple champion du monde épaulera Leclerc : « Avec Charles, un regard suffit pour nous comprendre. Je pense qu’il est encore trop autocritique envers lui-même, il l’a toujours été, mais il fait un excellent travail et est vraiment motivé ».

Le travail sur les arrêts au stand
En regardant le présent, le team principal observe les premiers fruits de son travail : « Chaque fois que nous nous concentrons sur un aspect, nous l’améliorons. Prenons par exemple les arrêts au stand. À mon arrivée dans l’équipe, c’était un drame. Nous avons effectué plus de 2 000 essais pendant l’hiver et maintenant, Ferrari est la deuxième équipe la plus rapide ». Plus généralement, « il s’agit de prendre les bons risques. Je doute que Red Bull ait un bouton magique, ils ont simplement su oser sur plusieurs fronts et ainsi creuser l’écart ».

Objectif clair
Une vision partagée avec la direction de Maranello, dont Vasseur estime avoir reçu les libertés opérationnelles adéquates : « Avec Elkann et Vigna, nous nous consultons fréquemment, mais il n’est certainement pas nécessaire de convoquer un conseil d’administration pour décider quand faire un arrêt au stand ». L’objectif, enfin, est unique. « Je veux gagner. J’ai toujours été un solitaire et je préfère porter beaucoup de pression sur mes épaules. Je fais cela depuis 30 ans et pour survivre, il n’y a qu’une seule façon : obtenir des résultats ».

Amayas LAAZIB