Le cyclisme algérien enregistre ces dernières années un afflux considérable de la gent féminine, ainsi que de l’intérêt dans la prise de conscience dans l’encadrement des sportives dans cette discipline.
Il est à noter que le cyclisme était, dans un passé récent, exclusif aux masculins. Cependant, certaines sportives à la conviction affichée, sont entrées dans le monde du vélo avec détermination et réalisme, à l’image de Nesrine Houili, Yasmine El Meddah, Khadidja Araoui et bien d’autres jeunes pour ne citer que celles-là. Pour ces dernières, la petite reine est devenue une passion. Actuellement, la jeune cycliste, Nesrine Houili, championne d’Afrique en titre et athlète d’élite, est considérée comme la reine du demi-fond au niveau arabe et africain. Elle affiche une forme époustouflante, ayant réussi à tracer un chemin alléchant en cyclisme, en dépit de la difficulté qui caractérise ce sport. Manifestement, la jeune oranaise a annoncé sa couleur dès son bas-âge. Elle est née le 27 août 2003 à Oued Tlelat. Son histoire avec la bicyclette commença lorsqu’on lui a proposé à l’école de rejoindre le club local, le Nasr Tlélat, une petite équipe dans sa ville natale, Oran. Elle n’avait que 12 ans à cette époque-là, mais elle a été énormément intéressée et très heureuse en même temps, surtout après le consentement de ses parents, qui l’ont encouragée, de surcroît. Dès lors, la petite Nesrine n’a pas cessé de s’investir davantage lors des entraînements, s’adonnant à fond à ce nouveau sport.
Trois ans plus tard, elle a eu envie de changer d’air, elle a rejoint le club AS Naftal d’Oran, où elle a évolué sous la houlette de l’entraîneur Abdelkader Merabet. Ce dernier a joué un rôle prépondérant dans la formation et la carrière de notre future championne. Nesrine a été tentée par une carrière professionnelle afin d’améliorer son niveau technique et physique au regard de la disponibilité des moyens développés et indispensables pour la progression en outre-mer, surtout qu’elle savait pertinemment qu’actuellement le sport de haut niveau se base sur la technologie et le savoir-faire. Elle a pris donc la ferme décision en décembre dernier de rejoindre l’équipe allemande CANYON-SRAM, une formation réputée dans le monde du cyclisme, ayant vu le jour en 2002. Armée d’une ferme volonté de gagner sa place dans le peloton européen, Nesrine s’est attelée à rattraper le retard et entrer de plain-pied dans la pratique de cette discipline, puisque le niveau est plus élevé à l’étranger.
La désormais représentante de l’Algérie aux Jeux olympiques 2024 à Paris, a réalisé un palmarès impressionnant, comprenant plusieurs titres continentaux et arabes, à savoir les Championnats du monde juniors sur piste où elle s’est frayée une place dans le Top 10. Elle a aussi couru aux Championnats du monde route élite d’Australie et ceux de Glasgow, avec une participation aux Jeux méditerranéens où elle a figuré également dans le Top 10.
Nesrine est 3 fois championne d’Afrique en contre-la-montre et sur route,10 fois championne d’Afrique sur piste, 5 fois championne arabe, 5 fois championne d’Algérie sur route et contre-la-montre, 9e au Championnat du monde U23 TTT. Elle a pris part à plus de 40 courses UCI à travers l’Europe, et elle a remporté la 1re place du circuit en Syrie et d’autres réussites aux Championnats arabes en décembre 2023 à Riyadh en Arabie saoudite.
Ces résultats probants ont joué à sa faveur d’une manière des plus indéniables quant à sa qualification aux JO-2024. Notre athlète a été aux anges. « J’avoue sincèrement que cette nouvelle m’a porté sur un nuage, puisque je n’étais pas sûre en début de saison, bien que j’aie marqué des points importants en remportant avec brio le Championnat d’Afrique du contre-la-montre ainsi que celui des Jeux panarabes – Algérie 2023 », a-t-elle confié juste après lui avoir annoncé la bonne nouvelle, l’historique qualification pour le cyclisme national féminin.
Nesrine n’a pas oublié non plus ceux qui ont été à l’origine de son succès en déclarant en substance. « Je suis la plus heureuse bien sûr. Je rends un grand hommage à mon entraîneur, Abdesslem Dahmane, et c’est grâce à son savoir-faire que nous sommes arrivés à atteindre ce niveau. Il a effectué un travail de maître en calculant le système de qualification et travaillait en collaboration avec la Fédération algérienne pour nous permettre de participer dans toutes les courses où nous pouvions obtenir des points ». Avant d’ajouter : « Cela n’était pas du tout facile, mais nous avons atteint, en fin de compte, notre objectif primordial et nous sommes tous fiers de l’avoir fait. »
La qualification de Nesrine Houili à Paris, n’est que le début d’un grand rêve qui vient de se concrétiser pour elle. Elle dira en conclusion : « J’avais déjà entamé ma préparation avant même de recevoir l’annonce de l’UCI du moment que tout portait à croire que ma qualification était prévisible, compte tenu de la position que j’occupais dans le classement mondial. Je sais que le public algérien, particulièrement les férus de la petite reine algérienne, espèrent que j’aurai suffisamment de temps pour bien me préparer et faire une bonne sensation l’été prochain à Paris ».
Mourad MELLAH
