La judokate algérienne Houria Ammour a remporté la médaille d’Or, dans sa catégorie de poids des -57 kg, aux Championnats du monde 2023 des vétérans, qui ont eu lieu du 31 octobre au 3 novembre, à Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis). C’est son troisième titre mondial consécutif, après ceux de Cancun (Mexique), en 2018, et Marrakech (Maroc), en 2019.
Une sacrée championne et une battante que cette athlète hors pair qu’est Houria Ammour, qui ne baisse jamais les bras malgré son âge. A ces Championnats du monde des vétérans de judo d’Abou Dhabi, aux Emirats Arabes Unis, l’Algérienne a disputé trois combats face à des championnes chevronnées. Pour son 1er combat, elle a battu Diana Arrigoni, une Italienne, par Ippon. Lors de sa 2e joute, elle écarte encore par Ippon Antoinette Perquin, une Française, pourtant championne du monde à l’édition précédente de Marrakech-2019, chez les -52 kg. C’est donc en toute confiance que Houria Ammour accède en finale, pour battre avec force cette fois encore, toujours par Ippon, la Française Leila Bertrand, et décrocher haut la main le titre mondial 2023. Rappelons que ces Championnats du monde 2023 d’Abu Dhabi avaient enregistré la participation de pas moins de 973 judokas, soit 852 messieurs et 121 dames, venus représenter 63 pays dont l’Algérie, qui y a pris part avec une sélection composée de 13 judokas dont une dame, Houria Ammour en l’occurrence.
Mais qui est en fait Houria Ammour ?
Une judokate racée, ceinture noire 5e dan, entraîneur, cadre de la Jeunesse et des Sports et membre du club Judo Noudjoum Wahrane, qu’elle a fondé en 2014. Ayant toujours bataillé pour la promotion du sport féminin dont le judo, Houria Ammour a débuté jeune sa carrière sportive, et en 1993 en tant qu’athlète de judo, en catégorie juniors, à la salle de judo Abdelkader-Ammour où elle a beaucoup appris. Après 3 années de pratique, elle décroche le titre de championne d’Algérie. Une fois qu’elle a acquis de bonnes capacités techniques et physiques, elle intègre l’Equipe nationale, au temps du président de la FAJ Lebib et du sélectionneur national Méridja. La judokate algérienne a toujours fait face à des difficultés et des entraves. En 1995, alors qu’elle était toujours internationale et active, elle décide de suivre une formation au CREPS d’Aïn El Türck où elle décroche un diplôme de cadre de la Jeunesse et des Sports. Vers la fin d’une carrière d’athlète jalonnée de hauts et de bas, elle décide de suivre également une formation d’entraîneur, sanctionnée par un diplôme lui permettant de coacher.
C’est ainsi qu’elle a eu l’occasion d’entraîner des jeunes de plusieurs clubs dont l’USMO, et s’est spécialisée dans la formation des jeunes catégories. Elle met fin à sa carrière d’athlète de performance alors qu’elle avait encore toutes ses capacités physiques et techniques pour continuer à aller chercher des médailles dans des compétitions internationales. Jamais découragée, elle crée son propre club en juin 2014, le Judo Noudjoum Wahrane en l’occurrence, qu’elle préside durant un certain temps, avant de devenir, jusqu’à aujourd’hui, coach de ce même club. Livrée à elle-même, elle réussit un grand défi, celui de remporter son premier titre de championne du monde des vétérans dans sa catégorie de poids des -57 kg, suite à sa participation à la 10e édition des Championnats du monde vétérans Cancun-2018 (Mexique).
Et comme pour prouver qu’elle est toujours en pleine possession de ses capacités physiques et techniques, elle s’engage aux Championnats du monde des vétérans Marrakech-2019 où elle décroche son 2e titre mondial. Cette année encore, elle récidive en relevant un autre grand défi, celui de s’engager dans l’édition des Championnats du monde Abou Dhabi-2023, avec la ferme intention de décrocher l’Or, malgré le très haut niveau. Toujours par ses propres moyens, sans soutien aucun et dans l’indifférence totale des responsables de sa discipline sportive, elle réussit à décrocher avec honneur son 3e titre consécutif mondial, pour faire de nouveau entonner l’hymne national dans cette autre arène internationale d’Abou Dhabi.
B.Sadek
