Après une année tronquée par les blessures ne lui permettant pas de retrouver des sensations et de jouer pleinement son jeu, Monfils a remporté, ce dimanche 22 octobre son 12e titre en carrière. Il réintègre le Top 100.
Vainqueur de son premier titre sur le circuit ATP depuis janvier 2022, lors du Tournoi ATP 250 de Stockholm dimanche, Gaël Monfils a prouvé qu’il en avait encore sous la semelle après sa victoire renversante face au Russe Pavel Kotov. Il a encore de belles choses à faire sur le circuit, même à 37 ans. Ce titre a tout du tournant pour la suite. Il a 37 ans et il est plus que jamais un joueur de tennis. Dimanche, à Stockholm devant un public acquis à sa cause, Gaël Monfils est devenu le plus vieux vainqueur de l’un des plus anciens tournois du circuit ATP après sa victoire en finale contre Pavel Kotov (6-4, 7-6, 6-3). L’Open de Stockholm existe en effet depuis 1969.
Même s’il ne figure que dans la catégorie 250, l’Open ne manque pas d’atouts, en témoigne son plateau cette semaine et son palmarès. Alors que sa fin de carrière approche, Monfils ne crachera pas sur ce qu’il a accompli en Suède. Car cela n’est pas banal à son âge, après une finale de 2h35. Et c’est un peu le fruit de la logique.
« Ce qui est marrant, c’est qu’il s’agit de mon 12e titre, et c’est le deuxième ici douze ans après. Je ne fais pas trop attention aux chiffres d’habitude, mais il faut croire que 12, c’est mon chiffre porte-bonheur. (…)
Je ne sais pas comment j’ai fait pour sauver les trois balles de break à 5-5 (dans le 2e set). J’ai continué à me battre et cela a marché », a réagi après son sacre, celui qui est de retour dans le Top 100 à l’ATP.
Une tournée Nord-Américaine qui a posé les bases de ce sacre
Vainqueur pour la 12e fois d’un tournoi ATP, en 34 finales, Monfils a passé la vitesse supérieure cette semaine, après avoir posé de solides bases lors de la tournée nord-américaine, où il retrouvé ses sensations après sa blessure au poignet gauche contractée au 1er tour de Roland-Garros, lors de sa victoire épique contre Sebastian Baez. Outre-Atlantique, La Monf’ avait joué un quart de finale à Toronto (sorti par Jannik Sinner), avec un succès contre Stefanos Tsitsipas, avant de battre Cameron Norrie et Alex De Minaur à Cincinnati. Il avait ensuite buté sur Novak Djokovic. A l’US Open, il avait trébuché sur un autre client, Andrey Rublev. Après une apparition à la Laver Cup, il avait choisi de rester en Europe pour préparer la fin de saison, lui qui raffole du dur indoor (8 titres sur les 12 gagnés sur la surface). Avec un niveau de jeu plus régulier, une meilleure couverture de terrain et un service plus fiable que depuis la reprise post-Covid, Monfils avait retrouvé ses armes d’avant la pandémie. Il ne lui manquait plus que d’aligner ça sur toute une semaine. C’est ce qu’il a fait à Stockholm où il avait utilisé un de ses « protected ranking » pour intégrer le tableau, lui qui était 140e mondial au début du tournoi. Il était tombé au plus bas à la 394e place mondiale en mai dernier, c’est dire si son retour est impressionnant.
Tillström, l’homme qui a fait renaître Monfils
Il y a un homme déterminant derrière le retour en forme de Gaël Monfils : le Suédois Mikael Tillström. Les deux hommes avaient déjà collaboré d’octobre 2015 à juin 2018 et cela avait permis au Français de rejouer une demi-finale en Grand Chelem à l’US Open 2016, puis de jouer pour la première fois une Masters Cup à Londres quelques semaines plus tard. Depuis mai, ils ont décidé de se remettre ensemble, à l’initiative de Monfils.
« Je voudrais remercier Mikael Tillström. Je l’ai appelé avant Roland-Garros. Je lui ai dit : ‘Mikael, j’ai encore besoin de ton aide’. Il m’a dit : ‘Vraiment ?’. J’étais en mode : ‘Oui !’. Deux jours après, il m’a rappelé et il m’a dit : ‘J’ai vu ton match à Aix-en-Provence (contre Andy Murray) et c’était horrible, donc demain on s’entraîne ensemble !' »
La suite n’a été que travail et travail du côté du Mousquetaire pour revenir à son meilleur niveau après sa blessure subie à Paris. « Depuis, on travaille dur, on est très disciplinés », a-t-il appuyé lors de son discours post-victoire.
Gaël Monfils continuera-t-il à gagner des titres ? Sur le niveau de tennis aperçu cette semaine, la réponse semble évidente : c’est oui, même s’il ne s’agit que des tournois moins huppés (ATP 500 ou 250). Libéré mentalement après le passage aux Etats-Unis, le Français a promis à son équipe présente à ses côtés – dont son nouveau préparateur physique qui le suit depuis Roland-Garros – que ce n’était pas le dernier trophée qu’il gagnera avec eux. Vivement la suite. Qu’on se le dise : Monfils n’est pas encore à la retraite.
Au moins une finale par saison depuis 19 ans
« Ce n’est jamais une victoire facile, Laslo n’était pas en grande forme, mais il m’a rendu les choses compliquées », a commenté Monfils après la rencontre. Avec cette victoire, le Français poursuit sa série d’au moins une finale disputée chaque saison depuis 19 ans. » Cela fait 19 ans que je dispute au moins une finale et j’avais hâte de jouer pour le titre » dimanche, s’est également réjoui celui qui deviendra le joueur le plus âgé à disputer la finale du tournoi de Stockholm.