Nesrine Houili, championne d’Afrique en titre et athlète d’élite, a réussi à tracer un chemin alléchant en cyclisme, et ce malgré la rude concurrence et la difficulté qui caractérisent ce sport, soit à l’entraînement ou encore plus en compétition. Nesrine vient juste de composter son billet pour les Jeux olympiques 2024 de Paris (France), devenant ainsi la première cycliste algérienne qualifiée au grandissime événement sportif de la planète.
Par Mourad Mellah
Pour mettre de la lumière sur son luisant parcours sportif, le quotidien sportif « Planète sport » s’est rapproché de la désormais représentante d’Algérie en été prochain aux JO-2024.
Planète sport : Voudriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
C’est avec un grand plaisir. Nesrine Houili, née le 27 août 2003 à Oued Tlelat. Native d’Oran, je suis coureuse cycliste algérienne.
Vous avez traversé un parcours magnifique. Nous aimerions savoir comment a été votre début?
Tout a commencé à l’âge de 12 ans lorsqu’on nous a proposé à l’école de rejoindre le club local, le Nasr Tlélat, une petite équipe dans ma ville natale, Oran. Cela m’avait énormément intéressée et rendue très heureuse, surtout avec le consentement de mon père, qui m’a encouragé de surcroît. Dès lors, je n’ai pas cessé de m’investir davantage aux entraînements et de me donner à fond à mon sport favori.
Est-ce que vous êtes resté longtemps dans ce club ?
J’y suis restée environ trois ans jusqu’en 2016. Ensuite, j’avais envie de changer d’air. J’ai donc atterri à l’AS Naftal Oran, plus exactement en 2019 où j’ai évolué sous la houlette de l’entraîneur Mohamed Bessayeh.
Et qu’en est-il de votre aventure à l’étranger ? Pourrions-nous savoir comment s’est passé votre transfert ?
A vrai dire, j’étais tentée par une carrière professionnelle afin d’améliorer mon niveau technique et physique au regard de la disponibilité des moyens développés et indispensables pour la progression outre-mer. Sachant qu’actuellement le sport de haut niveau se base sur la technologie et le savoir-faire. Cependant, j’ai pris la ferme décision en décembre dernier de rejoindre l’équipe allemande CANYON-SRAM, une formation réputée dans le monde du cyclisme, ayant vu le jour en 2002.
Était-il facile pour vous intégrer dans votre nouvelle équipe ?
Vous savez sûrement que le niveau dans le peloton européen en cyclisme féminin est vraiment élevé, la façon dont elles courent, le travail d’équipe, les routes, c’était difficile pour moi de m’adapter. Fort heureusement, armée par la ferme volonté de gagner ma place, je m’y suis petit à petit remise pour rattraper le retard et entrer de plein pied dans le bain.
Parlez-nous de vos participations internationales.
J’ai participé aux Championnats du monde juniors sur piste en me classant dans le top 10. J’ai aussi couru aux Championnats du monde route élite d’Australie et ceux de Glasgow ainsi que dans les Jeux Méditerranéens où j’ai également figuré dans le Top 10.
Je suis 3 fois championne d’Afrique en contre-la-montre et sur route, 10 fois championne d’Afrique sur piste, 5 fois championne arabe, 5 fois championne d’Algérie sur route et contre-la-montre, 9ème au Championnat du monde U23 TTT. Et j’ai pris part à plus de 40 courses UCI à travers l’Europe, ainsi que j’ai remporté la 1ère place du circuit en Syrie.
Quel était votre sentiment en apprenant votre qualification aux JO-Paris 2024 ?
J’avoue sincèrement que cette nouvelle m’a porté sur un nuage, puisque je n’étais pas sûre en début de saison de celle-ci, bien que j’aie marqué des points importants en gagnant avec brio le Championnat d’Afrique du contre-la-montre ainsi que celui des Jeux Panarabes -Algérie 2023. Ces probants résultats ont joué en ma faveur d’une manière des plus indéniables.
Qui était derrière vous dans cette historique qualification pour le cyclisme national féminin ? Vous devriez en être fière.
J’en suis la plus heureuse bien sûr. Je rends un hommage grandiose à mon entraîneur, Abdesslem Dahmane, qui, par son savoir-faire, nous sommes arrivés là. Il calculait le système de qualification et travaillait en collaboration avec la fédération algérienne pour nous permettre de participer dans toutes les courses où nous pouvions obtenir des points. Nous l’avons fait aujourd’hui. Cela n’était pas facile mais nous avons atteint notre objectif initial.
S’agissant de votre prochaine participation à Paris, pensez-vous que vous pourriez faire mieux ?
Ecoutez, ce n’est que le début d’un grand rêve qui me tenait vraiment à cœur, qui vient de se concrétiser. Je sais pertinemment que la concurrence sera des plus ardues, toutefois, je pense que je peux faire mieux. Je suis persuadée que chaque jour est une chance pour moi, et que je dois saisir au sérieux pour m’améliorer davantage.
Pensez-vous qu’il vous reste le temps suffisant pour effectuer une bonne et effective préparation ?
Je crois que nous avons encore du temps pour rectifier ce qui doit l’être, car l’objectif est clair maintenant.
D’ailleurs, j’ai déjà commencé ma préparation avant même de recevoir l’annonce de l’UCI du moment que tout portait à croire que ma qualification était dans la bonne voie, compte tenu de la position que j’occupais dans le classement mondial.
Nous espérons que vous serez en votre top le jour J tout en vous souhaitant plein succès.
Je ne saurais vous remercier autant pour tout l’intérêt que vous portez à mon égard ainsi qu’à l’omnisport dans le pays. Vous encouragez les sportifs à se faire connaître auprès du grand public. Merci infiniment.