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Novak Djokovic, grand absent de la tournée mais grand gagnant en fin de compte

Tournée chinoise

Au repos depuis quelques semaines en vue de l’enchaînement Bercy-Masters et Final 8 de Coupe Davis, son dernier grand défi de la saison, Novak Djokovic peut paradoxalement se frotter les mains. Le Serbe a certes vu sa marge se rétrécir légèrement par rapport à Carlos Alcaraz dans la course à la place de numéro 1 mondial. Mais il a surtout vu la concurrence se fatiguer et se neutraliser en Chine.

Il parait que les absents ont toujours tort. Dans le sport de haut niveau, l’adage se vérifie bien souvent tant la concurrence est féroce. Mais sur la planète tennis, il semble bien y avoir une exception. Celle-ci a un nom bien connu : Novak Djokovic. Depuis son dernier match gagné en Coupe Davis à la mi-septembre contre Alejandro Davidovich Fokina dans la foulée de son fabuleux doublé Cincinnati – US Open, le Serbe s’est mis en retrait. Car il a beau ne pas vieillir comme les autres, il sait qu’à 36 ans, il doit ménager sa monture pour tutoyer la perfection.
En faisant l’impasse sur la tournée chinoise, l’actuel numéro 1 mondial acceptait de mettre potentiellement en danger sa position sur le trône. Avec seulement 770 points d’avance à la Race avant l’enchaînement Pékin-Shanghai qui pouvait en rapporter au mieux 1500 points, il s’était mis à la merci d’une razzia de Carlos Alcaraz. Quelques semaines plus tard, un constat s’impose : le « Djoker » tient toujours fermement les rênes, l’Espagnol ne lui ayant repris que 270 unités (demi-finale à Pékin et huitième à Shanghai).

Djokovic est le maître du calendrier
Le prodige murcien a semblé moins à son aise. Paierait-il l’enchaînement des tournois – il en est à 15 depuis février – sur le plan physique ? Il avait en tout cas choisi de faire l’impasse sur la Coupe Davis après l’US Open, se sentant un peu sur le fil du rasoir. « Carlitos » a tiré quelques leçons de sa fin de saison 2022 gâchée par une blessure, mais peut-être pas assez. « Je pense que Djokovic est le maître du calendrier, parce qu’il sait exactement ce qu’il doit faire à chaque instant. Mais pour faire ça, il faut connaître son corps, son jeu, savoir quand son pic de forme va arriver exactement. Et Novak fait ça très bien », analyse notre consultant Alex Corretja.
Il faut dire qu’il est plus aisé de réfléchir de cette manière pour Djokovic qui entame sa 395e semaine au sommet du classement mondial, un record évidemment, soit 85 de plus que son dauphin historique Roger Federer (310) dans ce domaine. Forcément, la place de numéro 1 mondial n’a plus la même importance pour ce champion hors normes qui la considère désormais comme un bonus. A 20 ans, Alcaraz entame à peine l’écriture de sa propre légende : reprendre la tête au classement ATP et terminer la saison tout en haut pour la seconde fois d’affilée a une autre résonnance pour lui.
Toujours est-il que Djokovic a toujours 500 points d’avance, et au pire 180 (si Alcaraz venait à triompher à Bâle), avant de faire son grand retour à Bercy. Il a donc pris une belle option pour conserver le trône.

Plus que jamais favori à Bercy et au Masters
Mais au-delà de cet aspect purement comptable, le Serbe peut aussi se réjouir car aucun de ses rivaux potentiels sur ses grands objectifs de fin de saison ne s’est vraiment détaché en Chine. Le dernier carré à Pékin composé d’Alcaraz et Jannik Sinner d’un côté, et de Daniil Medvedev et Alexander Zverev de l’autre, laissait pourtant augurer du meilleur. Mais ils n’ont pas confirmé à Shanghai, tous éliminés au plus tard au stade des 8es de finale.
Est-ce à dire que la route est d’ores et déjà dégagée pour Djokovic ? Alex Corretja n’est pas loin de le penser, même si le Serbe pourrait être un peu rouillé à la reprise. « C’est très difficile de s’arrêter un mois et demi et puis se présenter sur le court et être prêt comme si de rien n’était, tempère-t-il ainsi. Il faut accepter les situations qui vont se présenter, de ne peut-être pas se sentir si bien les premiers jours de retour à la compétition. Pendant que vous êtes à la maison, et même si vous vous entraînez, les autres ont beaucoup joué et c’est différent. Il n’y a qu’avec une immense expérience et connaissance de son corps qu’on peut faire ça. »
Mais notre consultant d’ajouter : « Je pense qu’il sera l’un des principaux prétendants ou le principal prétendant à la victoire au Masters de Turin, bien sûr. A Bercy, il essaiera de retrouver son rythme. Mais en le recherchant, il pourrait bien aussi gagner le tournoi (qu’il a déjà remporté six fois, un autre record, NDLR) parce qu’il est si bon, il a si bien joué pendant toute la saison, et parce qu’il a tant de confiance qu’à chaque fois qu’il entre sur le court, il se sent prêt et presque imbattable. » Et ce n’est pas l’état de forme actuel de ses rivaux du Top 10 qui devrait altérer ce sentiment. Même absent, Novak Djokovic reste le patron.

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