Sensation à Shanghai ! Carlos Alcaraz, tête de série N.1 du tournoi chinois, a été sorti en 8e de finale par Grigor Dimitrov (5-7, 6-2, 6-4) mercredi.
Dans un jour sans, malgré le gain de la première manche, l’Espagnol n’a rien pu faire face à un Bulgare survolté, et vainqueur en 2h10 de jeu. Dimitrov, 19e joueur mondial, affrontera le Chilien Nicolas Jarry en quart de finale.
Son irrégularité chronique a tendance à le faire parfois oublier, mais Grigor Dimitrov reste un magnifique joueur de tennis. Et ce mercredi, le Bulgare l’a rappelé à tous en s’offrant à Shanghai le numéro 2 mondial et tête de série 1 du tournoi, Carlos Alcaraz, avec brio. Alors que la perte d’un premier set qu’il avait aussi en grande partie dominé aurait pu le faire sombrer, le 19e à l’ATP s’est au contraire révolté pour l’emporter en trois manches (5-7, 6-2, 6-4) et 2h10 de jeu en 8e de finale. Pour une place dans le dernier carré du Masters 1000 chinois, il affrontera Nicolas Jarry.
Il fait partie des énigmes du circuit. Quand on le voit dans de telles dispositions, offrir une telle qualité de tennis, il est difficile de ne pas regretter que Grigor Dimitrov n’ait pas un palmarès plus étoffé à 32 ans. L’inconstance, notamment sur le plan mental du Bulgare, l’a empêché de devenir ce à quoi aurait pu le destiner son talent naturel raquette en main. Mais épisodiquement, il lui arrive encore d’ébahir par ses fulgurances et ses qualités hors normes, souvent d’ailleurs quand on l’attend le moins. Ce fut le cas ce mercredi.
Une fin de premier set en trompe-l’œil
Car soyons honnêtes, son bilan face à Carlos Alcaraz avant ce duel – trois défaites en autant de matches et aucun set gagné – ne plaidait pas vraiment en sa faveur. Alors quand Dimitrov n’a pas réussi à conclure le premier set sur son service à 5-3, cédant finalement les quatre derniers jeux et la manche, il était bien difficile de croire en l’exploit. Mais lui y a cru et c’est bien l’essentiel. Pas du tout abattu par la tournure des événements, il est reparti de plus belle au combat pour s’emparer du service adverse d’entrée de deuxième acte (5-7, 2-0).
Avec sa capacité à varier entre slices rasants et accélérations recouvertes en revers, tout en touchant toutes les zones du court, Dimitrov s’est attaché à ne jamais donner deux fois la même balle à jouer à Alcaraz. Il a aussi trouvé une constance assez exceptionnelle dans la longueur de ses coups, tout en se déplaçant fort bien. Et face à ce problème complexe, le prodige murcien n’a trouvé des solutions que par séquences. Ce fut d’ailleurs principalement le cas lors de la fin du premier set donc en haussant brutalement son niveau de jeu et son intensité dans ses frappes.
Les variations de Dimitrov ont mis Alcaraz au supplice
Mais lors des deux derniers sets, le protégé de Juan Carlos Ferrero est apparu neutralisé et impuissant comme rarement, comme lors du dernier break concédé dans l’ultime acte (5-7, 6-2, 3-1) sur une montée au bluff punie par son rival en deux temps. Privé de cadence, il s’est mis à rater plus qu’à l’accoutumée (31 fautes directes pour 26 coups gagnants) et il a fini par se faire dominer dans la diagonale coup droit qu’il affectionne tant.
Souvent pointé du doigt pour sa fébrilité dans les moments très chauds, Dimitrov a, lui, tenu la barre jusqu’au bout avec un œil noir qu’on lui a (trop ?) rarement vu. Sa capacité à changer de rythme en revers long de ligne et ses montées à contre-temps (14/18 au filet soit 78 % de réussite) ont également enchanté. Il aura donc privé Alcaraz de son objectif en Chine : reprendre la première place à la Race à Novak Djokovic. Mais le Bulgare s’en soucie peu : dans cette forme et avec cet arsenal, il peut viser loin cette semaine à Shanghai. On en redemande.