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Roger Federer : «J’aimerais voir Novak Djokovic et Carlos Alcaraz l’an prochain»

Laver Cup 2023

En position idéale, la Team World a concrétisé sa première balle de match. L’équipe du reste du monde a conservé la Laver Cup dimanche face à l’Europe après la victoire du double Shelton – Tiafoe sur la paire Rublev – Hurkacz (7-6, 7-6). Avec un score final de 13-2, l’escouade menée par le capitaine John McEnroe n’a laissé aucun suspense.

En effet, l’édition 2023 de la Laver Cup s’est achevée dimanche à Vancouver sur une victoire écrasante de l’équipe du reste du monde 13-2 sur l’Europe. Sportivement, l’épreuve a ainsi évité l’écueil propre à la plupart des exhibitions du résultat arrangé. Mais elle a manqué de moments forts sur le court. C’est tout son problème, surtout avec un casting moins clinquant. Roger Federer l’a bien compris. Le changement de dynamique est aussi spectaculaire que le score est sans appel. Dominatrice et insatiable lors des quatre premières éditions de la Laver Cup, la Team Europe a dû céder pour la deuxième année consécutive le trophée au terme d’un week-end à sens unique en sa défaveur à Vancouver. Et par rapport aux forces en présence, il n’y a finalement pas de quoi être surpris. Car si l’équipe de Björn Borg avait le joueur le mieux classé du plateau avec Andrey Rublev, elle était bien moins homogène et percutante sur dur indoor que sa rivale du reste du monde.
Seul Casper Ruud a réussi à arracher une victoire pour les Européens. Comme depuis ses débuts, la compétition-exhibition créée par Roger Federer et Tony Godsick n’a pas cherché à ménager un faux suspense quand il n’y en avait pas. Dès le premier match du dimanche, l’affaire était donc pliée, la crédibilité sportive est à ce prix. Fidèle à son esprit de gagneur et à son personnage, John McEnroe ne s’est d’ailleurs pas privé de savourer le triomphe des siens. «C’était une super sensation de les vaincre ! Ils nous ont battus de nombreuses fois. L’an passé, c’était une bataille jusqu’au bout quand nous avons gagné, et nous sommes arrivés cette année avec un super état d’esprit, un bon mélange d’expérience et de jeunesse. Je l’ai senti dès le départ. Et on pense déjà à l’année prochaine, parce que gagner, c’est tellement mieux que de perdre », s’est-il félicité. Cela étant dit, la grande et plus importante question est la suivante : que retiendra-t-on de cette édition 2023 ?

Le Quiproquo Monfils-F2A et Federer : Deux moments forts…hors court
Sur le court et tennistiquement, pas grand-chose. Et ce même si les points spectaculaires n’ont pas manqué, en double notamment et grâce au punch et au charisme de Frances Tiafoe et Ben Shelton. Les spectateurs sur place ont sûrement apprécié la qualité du jeu proposé, mais sans l’incertitude du résultat tant le rapport de force s’est révélé déséquilibré, l’intérêt a vite été limité. Pas de quoi inciter les téléspectateurs à veiller outre mesure, décalage horaire oblige.
S’il y avait deux moments marquants à retenir, ils seraient plutôt hors tennis. D’abord, ce fut l’incompréhension entre Gaël Monfils, venu avant tout pour prendre du plaisir, et Félix Auger-Aliassime, compétiteur dans l’âme. Si le Français s’est défendu ensuite d’être un clown sur les réseaux sociaux, ce quiproquo est évidemment lié au statut toujours ambigu de la Laver Cup. Compétition ou exhibition ? Monfils, qui découvrait l’épreuve, a été surpris par l’intensité et le sérieux adverses. Il faut dire que devant son public, le Canadien avait à cœur de bien faire.

Mais « F2A », qui avait déjà été performant l’an dernier en s’offrant Novak Djokovic à Londres avant de se lancer dans une fin de saison indoor remarquable, s’est aussi bien approprié les exigences et le discours de Federer sur l’objet de sa Laver Cup. « Faire partie d’une équipe, être dans cette ambiance, pour un joueur de tennis, c’est super. Pour moi, la Laver Cup est un fantastique mélange de tout ça. Être dans une équipe avec vos héros, être ensemble, manger et dîner ensemble, parler de tennis. Et j’espère qu’en repartant d’ici, ils se sentent motivés et inspirés pour continuer sur le circuit et gagner tous les tournois possibles. C’est en tout cas ce qui s’est passé pour moi », témoignait le néo-retraité suisse lors d’une session de questions-réponses vendredi sur le court.
Sans stars, la Laver Cup ne fait plus rêver

Or, cette prise de parole du Bâlois, agrémentée d’une apparition en vidéo de Rafael Nadal, a constitué assurément le second moment fort du week-end. Et c’est bien le problème pour lui. Le succès à long terme de sa compétition-exhibition est d’abord lié à son casting. Pour attirer les amateurs de tennis, réunir les stars et faire jouer de grands rivaux dans la même équipe est un ingrédient indispensable de la Laver Cup. C’est tout le sel qui a manqué à cette édition. Federer en est d’ailleurs plus que conscient, lui qui a confirmé que devenir capitaine de l’équipe européenne était dans ses plans à moyen terme. Au micro d’Eurosport à l’issue de l’épreuve, il s’est d’ailleurs empressé de dévoiler ses plans pour la 7e édition qui aura lieu à Berlin du 20 au 22 septembre 2024. « Pour être honnête, j’aimerais bien voir Novak (Djokovic) à nouveau. En fait, j’adorerais voir Novak et Alcaraz dans la même équipe. Ce serait bien d’avoir Sascha Zverev aussi pour le marché allemand. » Le prestige et la pérennité de sa création sont à ce prix. La comparaison entre l’édition 2022 qui avait réuni le « Big 4 » pour la retraite de Federer et cette cuvée 2023 ne pouvait qu’être cruelle. Car elle a beau être jouée à fond et être plutôt crédible de ce point de vue, si la Laver Cup ne fait pas rêver, elle deviendra vite anecdotique.

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