Radouani, abattu mais pas vaincu

Sous un ciel lourd, l’USMA a tenu défensivement… jusqu’à cette 90+7e minute fatale. Une seule erreur de placement, une seule hésitation dans une défense remaniée, et le MC El-Bayadh en a profité pour faire basculer la rencontre et égaliser. Au cœur de cette action décisive : Saâdi Radouani. Un nom qui, ce soir-là, a rassemblé silence, frustration et abattement. Aligné en défense centrale, un poste qui n’est pas le sien, Saâdi Radouani s’est retrouvé dans la peau du maillon faible au plus mauvais moment. Sur une passe d’Ammar El-Orfi, il anticipe mal, se laisse surprendre dans son dos, et voit, Dayaa Eddine Benyahia, le buteur adverse, crucifier Benbot d’un puissant tir à l’intérieur de la surface. Une séquence cruelle, mais symptomatique d’un soir où rien n’a tourné en faveur des Rouge et Noir.

Au coup de sifflet final, la scène était bouleversante. Saâdi Radouani, les mains sur les genoux, la tête baissée, n’a pas immédiatement rejoint le vestiaire. Le regard vide, il est resté de longues minutes seul sur la pelouse, incapable de cacher son émotion. Certains coéquipiers ont tenté de le réconforter, en vain. Le capitaine était inconsolable. « Il s’en voulait énormément, il avait les larmes aux yeux. Il sait qu’il a coûté cher à l’équipe », raconte l’un de ses camarades, visiblement touché par la détresse du joueur.       « C’est un leader, et quand ça ne va pas, il se sent directement responsable ».

Il faut dire que Saâdi Radouani, latéral droit de métier, n’a pas été aidé par le contexte. Avec plusieurs absences en défense (blessures, suspensions), le staff a dû bricoler et le repositionner dans l’axe. Une décision risquée, qui n’a pas porté ses fruits. Habitué à déborder sur le flanc droit, à apporter le surnombre et à défendre en un contre un, Radouani a souffert dans un rôle demandant d’autres repères, d’autres réflexes. Alors que Safi Eddine Atmania semblait le mieux indiqué pour assurer ce rôle, Benkhikha a eu un autre mot à dire et finalement ce choix a coûté cher au club algérois.

Malgré sa douleur visible, Saâdi Radouani n’a pas tardé à prendre la parole dans le vestiaire après la défaite. Devant ses coéquipiers, il a assumé sa responsabilité, sans détour. « C’est pour moi. J’ai fauté. Mais je vous promets que je me relèverai », a-t-il lâché, la voix serrée, mais ferme. Des mots qui ont résonné comme un serment dans un vestiaire encore sous le choc. « Il nous a tous regardés dans les yeux. C’est ça, un capitaine », nous a confié l’un des présents avant d’ajouter : « Ce n’est pas un robot. Il peut faire des erreurs. Mais ce qui compte, c’est la manière dont il réagit ».