Ferrari évite le naufrage… mais l’alerte rouge demeure

Ferrari a évité le désastre à Imola, mais l’inquiétude reste entière. Grâce à un solide Grand Prix de Lewis Hamilton et Charles Leclerc, la Scuderia a momentanément éloigné le spectre de la crise. Pourtant, les fondations de ce malaise persistent, profondes et préoccupantes. Samedi, les qualifications ont tourné au cauchemar avec aucune voiture rouge dans le Top 10, sur le circuit même dédié à Enzo Ferrari. Le sursaut de dimanche – un quatrième et un sixième place – n’efface ni l’angoisse ni les doutes. Les pilotes ont sauvé la face, mais la monoplace reste capricieuse, insensible aux évolutions. Leclerc l’a dit clairement : la voiture plafonne, les modifications sont inefficaces. Le constat est rude pour Fred Vasseur, qui dispose pourtant de moyens inédits et d’un plein pouvoir de réorganisation. Mais les résultats ne suivent pas. Hamilton, dévasté, selon ses propres mots, peine à croire en ce projet auquel il s’est pourtant engagé avec ambition. À Maranello, on semble avoir raté des rendez-vous cruciaux, comme celui avec Adrian Newey. Trop de choix techniques et humains posent question. Malgré cela, Ferrari n’était pas loin du podium sans les aléas de la Virtual Safety Car. À Monaco, tout peut encore arriver. Leclerc n’a jamais semblé aussi affûté. Mais avec 85 points de retard sur Piastri, les illusions sont minces. L’heure n’est plus aux discours rassurants, mais à une véritable révolution technique.
Djaffar KHODJ