Omnisport

Le Chahid Didouche-Mourad, fondateur du RAMA

Évocation du 70e anniversaire de sa mort

En collaboration avec la Direction de la jeunesse et des sports et l’Assemblée populaire communale d’El-Mouradia (Alger), le club RAMA (Alger) a organisé, les 17 et 18 janvier, un grand tournoi dans les disciplines de volley-ball, de basket-ball, de judo, de karaté et de tennis de table.

Par Abdallah GUESSOUM

La personnalité historique Didouche Mourad est l’un des fondateurs du RAMA, club omnisports de la Redoute (El-Mouradia, Alger). Parler de Didouche Mourad, c’est se souvenir de sa fameuse parole : « Si nous venons à mourir, défendez notre mémoire. » C’est aussi par la lecture de la Fatiha à la mémoire du Chahid et la pose d’une gerbe de fleurs sur sa tombe, au cimetière d’El-Alia. Il faut savoir que Didouche Mourad était issu d’une famille pour le moins aisée, originaire du village Ibeskriene, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. S’il a passé sa prime jeunesse, à Alger, dans le quartier huppé de la Redoute, qui deviendra après l’Indépendance El-Mouradia, il n’a pas été pour autant corrompu par les biens matériels ni par le confort qu’une vie bourgeoise lui promettait. Didouche Mourad n’a, en effet, pas hésité une seconde à prendre fait et cause pour la Révolution algérienne, quitte à tout perdre, quitte même à perdre la vie à la fleur de l’âge. C’est déjà en 1947, alors âgé de 20 ans, qu’il s’éveille à la conscience politique en allant organiser des élections municipales dans son département ou même en participant aux élections à l’Assemblée algérienne. À cette époque, il travaillait en qualité de cheminot, dans la gare d’Alger, et avait même sa carte de syndicaliste. Il fut cependant arrêté par la police coloniale alors qu’il se rendait dans la région de l’Oranie, mais parvint à s’échapper alors qu’on était sur le point de le condamner.

L’histoire du club sportif amateur RAMA (Riadh Amal El-Mouradia Alger) est intimement liée à l’histoire du mouvement de libération nationale, car il fut créé par l’un de ses plus illustres instigateurs, le Chahid Didouche Mourad, en 1947. En 2013, la section judo a fêté sa cinquantième année d’existence, sa naissance remonte à 1963, avec maître Nabti, qui lança le premier groupe de pratiquants, lequel se développe et s’épanouit avec l’arrivée du maître Berkani (1967-1973). Au départ de ce dernier, d’autres entraîneurs formés au sein du club prendront la relève, dont les maîtres Seddad, Issad, Amarouche et Hamzaoui. Ils surent intégrer la discipline et hisser le club parmi les meilleurs du territoire national. Ainsi, on a vu l’émergence de talentueux judokas qui firent le bonheur du Mouloudia d’Alger et de l’équipe nationale, tels que Farès, Malek, Rebbouh, Ibelaidene, Khemati, Iddir, pour ne citer que ceux-là. Cet héritage est aujourd’hui repris par une jeune équipe dirigeante, constituée de techniciens et de bénévoles, dont le souci majeur reste la pérennité du patrimoine, en essayant d’offrir un cadre éducatif et sportif pour ses quelque cinq cent adhérents.

Se donnant comme objectif d’accompagner les jeunes enfants dans leur éducation afin d’en faire les hommes de demain, les aider à vaincre leur timidité, à développer la confiance en soi et à dépasser leurs limites dans le respect du code moral et de la discipline. La compétition étant juste un moyen de perfectionnement ne détermine nullement, ni l’estime, ni l’intérêt, ni la valeur portée à l’athlète. Nous tenons par ce préambule, à rendre hommage à tous les entraîneurs, dirigeants et athlètes d’hier et d’aujourd’hui, qui par leur sérieux et sacrifices, la section judo boucle son demi-siècle d’activité. Enfin, pour rappel, Didouche Mourad est né à El-Mouradia, à Alger, en 1927, et mort à Constantine au champ d’honneur le 18 janvier 1955. Issu d’une famille originaire du village Ibeskriene, dans la commune d’Aghribs, au nord-est de la wilaya de Tizi-Ouzou, Didouche Mourad, qui a intégré très jeune le monde politique et le mouvement national, a été déjà, à l’âge de 16 ans, dans les rangs du Parti du peuple algérien (PPA).

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