Football Algérien

Les limites d’une politique anarchique

Après la nouvelle élimination en Ligue des champions

Fallait-il s’attendre à autre chose qu’une nouvelle élimination précoce du Chabab ? Certainement pas. Les signaux annonçaient une nouvelle désillusion depuis plusieurs semaines et la défaite d’avant-hier n’est que la conséquence d’une politique où l’anarchie est le maître mot.

On est finalement bien loin du discours ambitieux. Cette fois, il n’y a plus de joker à utiliser ou une personne sur laquelle tout miser. Le CRB a connu une nouvelle désillusion avant-hier en se faisant éliminer de la Ligue des champions face à Orlando Pirates. Une défaite qui n’est pas surprenante puisque dès le début du match, on n’a pas senti que le CRB avait les moyens ou les arguments pour réellement déranger cette équipe. On ne reviendra pas sur le déroulement de la rencontre, désormais partie intégrante du passé, mais il est essentiel de souligner les conséquences. Outre l’élimination précoce, la seconde consécutive en phase de poules et avant la dernière journée, il est également évident que le CRB ne tire clairement pas les leçons de ses erreurs. Plus significatif encore, cette élimination met à jour les carences de gestion et l’échec d’une politique défaillante et anarchique. Il faut admettre que rien ne va au sein de cette équipe où l’on tente de tout cacher et de donner l’impression que tout va bien, alors que ce n’est clairement pas le cas. La situation est devenue invivable et il est temps de prendre les choses en main et d’avoir le courage d’adopter les décisions nécessaires.

Une instabilité chronique
Lorsqu’on est un grand club aspirant à progresser chaque année pour atteindre des ambitions plus élevées et rêver de remporter la Ligue des champions, il faut des paramètres qui garantissent cette ligne directrice. L’argent est disponible car Madar n’a jamais lésiné sur les moyens pour assurer le succès de l’équipe. Cependant, un plan d’action, une gestion et une vision à court, moyen et long termes sont également nécessaires. La seule vision qui se dégage aujourd’hui est celle d’une instabilité chronique qui touche l’équipe depuis six ans. Madar a apporté la stabilité financière, ce qui est indéniable. Cependant, pour ce qui concerne la stabilité administrative, le débat demeure ouvert. Cinq présidents se sont succédé à la tête de l’équipe, seul Rabehi a tenu plus d’un an. Allik, Korichi, Yahi, Abrouk et Benelhadj ont tous connu des périodes de présidence avec un certain succès sportif, mais cela n’a pas suffi pour conserver leurs postes. À cela s’ajoutent neuf entraîneurs : Amrani, Dumas, Zoran, Paqueta, El Kouki, Vendenbroeck, Paqueta encore une fois, Martins et maintenant un second passage pour Amrani. Ce n’est pas ce qu’on pourrait qualifier de stabilité.

Plus de 30 joueurs recrutés en une année
Toujours en lien avec cette stabilité. Il faut se rendre compte que lors de l’intersaison 2023/2024, pas moins de quatorze joueurs ont été recrutés à coups de milliards. Un scénario qui s’est également répété cet été avec l’arrivée de onze nouveaux joueurs sans même aborder le mercato hivernal. On parle donc de vingt-cinq joueurs recrutés en deux intersaisons. Comment envisager des ambitions lorsque l’équipe change constamment et que l’on ose parler de gagner la Ligue des champions ? Seuls les dirigeants ont des réponses, certes peu convaincantes mais ils trouveront un moyen de se défendre.

L’heure est au mea culpa
Il sera désormais nécessaire de rendre des comptes afin d’assurer que tout soit mis en œuvre pour améliorer la situation. En effet, il faudra expliquer comment l’équipe a pu se retrouver dans une telle situation alors qu’elle avait tous les moyens pour réussir. Chez l’actionnaire majoritaire, on n’est pas du tout content de vivre une nouvelle crise après cette élimination. Il sera désormais impératif d’agir pour prendre des décisions et veiller à ce que tout se déroule au mieux.

Akram B.

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