Aouissi Chaima, l’honneur de la lutte féminine algérienne
Retour sur les Championnats arabes 2024 (Tunisie)

Après sa déconfiture lors des JO de Paris 2024, la lutte algérienne s’est rachetée en représentant dignement les couleurs nationales, lors des Championnats arabes 2024, tenus en Tunisie du 21 au 23 décembre derniers.
Au départ, beaucoup d’observateurs étaient dubitatifs à l’entame de la compétition, surtout après l’élimination dès le premier tour, faut-il le rappeler, de l’ensemble de nos lutteurs lors de la compétition planétaire, que ce soit chez les messieurs ou chez les dames. Au final, les lutteurs algériens, après avoir pu remonter la pente, se sont distingués en Tunisie en décrochant un total 8 médailles d’or. Tous les lutteurs engagés ont décroché la première place dans les différentes catégories, masculines et féminines, en prouvant une nouvelle fois la suprématie de la lutte algérienne dans les compétitions arabes. En lutte féminine, l’Algérie a également dominé le classement général par équipes avec 135 points, devançant la Tunisie, pays organisateur.
Chaima Aouissi, la renaissance
L’une des plus grandes satisfactions lors de ce Championnat arabe en lutte féminine est incontestablement Chaima Aouissi, qui avait raté ses JO de Paris 2024 en raison d’une blessure. Cette championne racée a pu rebondir lors de ce Championnat arabe en décrochant la médaille d’or lors de sa finale, catégorie des 57 kg, en venant à bout d’une lutteuse tunisienne, favorite et championne d’Afrique. Nos athlètes féminines engagées, outre Chaima Aouissi, se sont également montrées à la hauteur, grâce notamment à Chaima Chebila, dans la catégorie des 50 kg, qui a fini à la première place. L’autre athlète qui s’est illustrée en finale est Fatima-Zohra Bouchibi, chez les 55 kg, qui a pris le dessus en finale. Une moisson totale de 3 médailles d’or pour la lutte féminine, lors de ce Championnat arabe, sans omettre de citer l’autre médaillée d’argent, Chahinez Rabah, coéquipière de Chaima Aouissi au club Nadi Chabab Khemisti d’Oran. Des résultats rassurants en prévision des prochaines échéances internationales, dont le Championnat d’Afrique.
Chaima Aouissi, une lutteuse qui force le respect
La lutteuse algérienne, qui détient de bonnes capacités physiques et techniques, est une sportive hors pair qui a connu des hauts et des bas, et des déceptions. Elle est aujourd’hui licenciée au club Nadi Chabab Khemesti de Bir El-Djir (Oran), où elle retrouve la sérénité, après avoir connu des déboires et un passage à vide. Faisant partie des meilleures lutteuses nationales, Chaima Aouissi est vice-championne d’Afrique en Égypte, où elle a eu l’insigne honneur de valider son billet pour le tournoi continental qualificatif (Afrique – Océanie), disputé pour les JO de Paris 2024. Une première pour la lutte féminine algérienne. Après 11 années de pratique, Chaima Aouissi a décroché une licence au club ASSN d’Alger, pour une certaine période. En manque de confiance et de compétition, Chaima est récupérée, en 2021, par un club d’Oran. Elle est vite prise en charge et bien préparée afin qu’elle puisse retrouver son top niveau. Sérieuse dans son travail, elle effectue une accession fulgurante et prend goût aux belles performances, tout d’abord en décrochant des titres nationaux. Au niveau international, Chaima se distingue et réussit à décrocher l’argent aux Jeux méditerranéens des plages et devient la première femme africaine à arriver à ce stade. Chaima Aouissi a également abordé les Championnats d’Afrique d’Égypte en toute sérénité et est devenue vice-championne d’Afrique, validant du coup son ticket pour les JO de Paris 2024, sous la coupe de l’entraîneur national de l’équipe féminine, Omar Kedjaouer. Aujourd’hui, sous les couleurs du club Nadi Chabab Khemisti de Bir El-Djir, elle reprend des couleurs. Ses déboires et ses déceptions font désormais partie du passé.
Par B. Sadek