Pour Pecco Bagnaia, ses 11 victoires en Grand Prix et ses sept succès lors des Sprint Races n’auront pas suffi à conserver sa couronne mondiale. Pourtant, il n’est pas le seul grand nom du MotoGP à avoir connu une telle déconvenue.
Retour sur quatre précédents marquants où des pilotes, bien que victorieux à de nombreuses reprises, ont vu le titre leur échapper au profit d’une régularité implacable.
MotoGP 2006 : Rossi piégé par Hayden
L’année 2006 restera particulière pour Valentino Rossi. Le légendaire pilote Yamaha a remporté cinq Grands Prix : Qatar, Italie, Catalogne, Allemagne et Malaisie, soit trois de plus que Nicky Hayden, victorieux seulement aux Pays-Bas et aux États-Unis. Pourtant, c’est l’Américain qui décrocha la couronne mondiale avec cinq points d’avance (252 contre 247), grâce à une régularité sans faille. Rossi, en revanche, a payé cher une série d’imprévus : un accrochage avec Toni Elias en Espagne, trois abandons pour problèmes mécaniques, ainsi qu’une blessure à Assen, où il termina huitième. Pour couronner le tout, il chuta lors de l’ultime manche à Valence, ruinant ses dernières chances.
MotoGP 2012 : Pedrosa, le meilleur mais pas champion
Dani Pedrosa a longtemps souffert d’un mélange d’infortunes et d’un manque de compétitivité de sa Honda. En 2012, il réalisa toutefois sa meilleure saison en carrière. Il explosa en deuxième moitié de championnat avec sept victoires : Allemagne, Indianapolis, République tchèque, Aragon, Japon, Malaisie et Valence. Malgré cela, le titre échappa encore à l’Espagnol. Jorge Lorenzo, avec une victoire de moins, fut couronné grâce à sa constance et un avantage décisif acquis en Australie, lorsque Pedrosa chuta. Lorenzo termina avec 350 points contre 332 pour Pedrosa, scellant son sacre avant même la dernière course.
MotoGP 2013 : Lorenzo cède face à Márquez
Avec huit victoires, Jorge Lorenzo semblait bien parti pour décrocher le titre mondial en 2013. Il triompha notamment au Qatar, en Italie et en Catalogne, puis signa cinq victoires lors des sept dernières courses, dont celles en Grande-Bretagne, à Misano, en Australie, au Japon et à Valence. Malgré ces efforts, ses 330 points ne suffirent pas : Marc Márquez, avec six victoires, décrocha la couronne avec quatre points d’avance. Lorenzo paya cher ses blessures à la clavicule survenues à Assen et au Sachsenring. Aux Pays-Bas, il réussit à terminer cinquième, mais il dut déclarer forfait en Allemagne après une seconde fracture sur la même épaule.
MotoGP 2020 : Yamaha et la désillusion
En 2020, l’équipe Yamaha Petronas domina la saison avec six victoires, réparties équitablement entre Fabio Quartararo et Franco Morbidelli. Ces triomphes représentaient presque la moitié des courses d’un championnat remodelé en raison de la pandémie de Covid-19. Pourtant, le titre échappa à l’écurie. Quartararo s’effondra sur les six dernières manches, ne marquant que 19 points, et finit huitième au classement général. Morbidelli, quant à lui, brilla en fin de saison avec cinq podiums, mais cela ne suffît pas. L’Italien termina vice-champion derrière Joan Mir. L’Espagnol de Suzuki ne remporta qu’une seule course, mais ses cinq autres podiums lui permirent d’atteindre 171 points, soit 13 de plus que Morbidelli. Ces cas rappellent que, dans un sport où chaque détail compte, la constance peut parfois surpasser l’excellence ponctuelle.
Djaffar KHODJA