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Zahra Gamir : « Mes parents ont fortement contribué à ma réussite »

À cœur ouvert avec la DTN de la FAE, maître d’armes

Elle a tant donné pour l’Algérie et hissé bien haut les couleurs nationales dans plusieurs compétitions internationales. L’épéiste algérienne, Zahra Gamir, détient un palmarès éloquent et une carrière exemplaire. Elle est 6 fois championne d’Afrique, 5 fois championne arabe et plus d’une douzaine de fois championne d’Algérie.

Zahra Gamir est une championne de l’escrime, spécialité fleuret et épée. Elle a marqué son parcours sportif en lettres d’or, après avoir remporté plusieurs tournois internationaux de très haut niveau. Elle a eu l’occasion de participer aux JO de Sydney et d’Athènes. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, elle donne une autre dimension à sa carrière, en France, où elle intègre le club « Racing Français » où elle a côtoyé les ténors de l’escrime français et européens, avant de décrocher le diplôme de maître d’armes. Après 7 années de service en France, en 2015, elle est appelée à driver l’équipe nationale féminine du Qatar. Elle retourne en France pour effectuer une formation supérieure à l’INSEP et décroche son diplôme de préparateur mental. Durant les JM de 2022, elle a été chargée du protocole. Aujourd’hui, elle est DTN et coach principal des sélections nationales, féminine et masculine.

Tout d’abord, présentez-vous à nos lecteurs ?
Je suis native de 1966 et mon premier contact avec cette discipline, c’était à l’âge de 11 ans, grâce à ma mère qui a voulu que je pratique l’escrime. Pour répondre à cet intérêt, je me suis inscrite au club IRBO, se trouvant dans mon quartier à Oran. Au départ, c’était par plaisir, mais par la suite, cela est devenu une passion grâce à mon entraîneur, Abdelkader Zaoui Berak. D’ailleurs, dès ma première année de pratique, je suis arrivée finaliste au Championnat d’Algérie. J’ai donc pris goût à la discipline et, à chaque année, j’ai dû rafler le titre national et parfois le doublé, Coupe et championnat, et c’est à partir de là que je me suis spécialisée en fleuret.

Un mot sur votre première participation internationale…
Il a fallu attendre l’arrivée du DTN Abdeslam Zoubir pour voir les équipes féminines participer aux compétitions, vu que l’Algérie recelait de bons jeunes talents. Ma première compétition internationale, c’était au Championnat du monde d’escrime, en 1989, en France. Par la suite, je décroche le premier titre africain en Algérie, en 1993, en individuel et par équipes. Au total, je suis détentrice de six titres de championne d’Afrique sur une dizaine de participations, en plus de titres arabes.

Quel est votre meilleur souvenir dans vos participations internationales ?
En somme, j’ai gardé de bons souvenirs de toutes mes participations internationales. Mais toujours est-il que je garde de bons souvenirs de ma participation à la Coupe du monde, en 2000, où j’ai réussi à faire partie des huit finalistes mondiaux. Et c’est à la suite de ce Championnat mondial que j’ai pu décrocher ma qualification aux JO de Sydney. L’autre souvenir qui m’a marquée, c’est l’obtention de la médaille de bronze, en 2001, aux JM de Tunisie.

Quand avez-vous mis fin à votre carrière internationale ?
En 2002, quand les nouveaux responsables de la fédération avaient pris la décision d’écarter les athlètes âgées dont je faisais partie. Pourtant, je pouvais encore donner. Mais par la suite, on est revenu sur cette décision, vu qu’ils avaient encore besoin de notre expérience. Entre temps, je me suis installée en France pour intégrer le Racing club de France. Je travaillais sous la coupe du maître Daniel Levavasseur, un des meilleurs au monde depuis 2000. J’ai eu l’occasion de participer au Championnat de France avec ce club et même de décrocher un titre.

En étant maître d’armes, vous changez de cap pour devenir entraîneur, un commentaire à ce sujet ?
En effet, ma carrière a pris une autre dimension en France où j’ai décroché mes diplômes de conseillère en sport et le diplôme de maître d’armes, obtenu dans la plus grande école d’escrime, à Châtenay-Malabry, en France. C’est alors qu’on m’a confié la responsabilité de la salle d’armes se trouvant au Stade français de Paris pour encadrer des jeunes. J’ai obtenu mon diplôme de maître d’armes en 2005. De ce fait, j’ai adopté la carrière d’entraîneur en France, de 2003 jusqu’en 2011.

On vous a sollicité par la suite pour encadrer l’équipe nationale du Qatar. Qu’en dites-vous ?
Effectivement, les responsables sportifs du Qatar m’ont sollicitée pour driver l’équipe nationale féminine de ce pays. Je n’ai pas hésité un seul instant à accepter, car c’était une occasion pour transmettre mon expérience à de jeunes athlètes. Une salle spécialisée m’a été réservée pour la préparation de l’élite. J’ai réussi à former une bonne équipe cadette. C’était en 2013 où j’ai pu obtenir le titre arabe en cadettes et juniors. L’année suivante (2014) aux Émirats, on décroche aussi le titre arabe et le Championnat du golfe.

Actuellement vous êtes en Algérie, avez-vous l’intention d’y rester, ou envisagez-vous de retourner en France ?
Je suis aujourd’hui en Algérie en qualité de DTN et coach principal des sélections nationales dames et messieurs, qui ont pris part à la Coupe du monde d’Oran. Nos athlètes se sont heurtés au haut niveau mondial et leur élimination au premier tour était prévisible, vu leur manque d’expérience. Notre sélection nationale est jeune et ces éliminations prématurées sont logiques. Je m’attendais à cela, car la présence des athlètes de haut niveau à Oran a rendu la mission de nos jeunes joueurs extrêmement compliquée. Nous avons un objectif à atteindre, après avoir fait participer nos jeunes sabreurs à ce Mondial. On mise sur cette génération pour les prochains JO de Los Angeles et aussi pour la JAJ en 2026 au Sénégal. Mon souhait : voir dans quatre ans nos athlètes sur le podium.

Propos recueillis par Sadek Belkheir

 

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