MOTOSPORTS

Renault : la Formule 1 perd un motoriste, mais entame une nouvelle ère

Un départ qui montre une nécessité de changement

C’est désormais officiel : Renault cesse d’être un motoriste, et Alpine achètera des moteurs Mercedes à partir de 2026.

Cette nouvelle, bien que peu surprenante, étant dans l’air depuis quelques mois déjà, ébranle néanmoins la Formule 1, qui perd l’un de ses constructeurs les plus historiques. Cela soulève inévitablement des questions, notamment sur la responsabilité de la gestion FIA-Liberty Media dans ce retrait. Paradoxalement, cette annonce semble légitimer les récentes politiques des organisateurs.

La nécessité du changement
Au cours des derniers mois, on regrettait déjà l’arrivée d’une nouvelle révolution réglementaire prévue pour 2026, qui mettra fin à la convergence actuellement recherchée et qui offre un grand spectacle sur piste. Toutefois, le départ de Renault montre à quel point il était nécessaire de réfléchir à un nouveau règlement pour les unités de puissance afin d’attirer davantage de motoristes et de repenser l’aérodynamique pour s’adapter aux nouvelles exigences. En effet, sans certaines modifications techniques et sans un plafonnement des coûts liés au développement des moteurs, il aurait été difficile de voir l’arrivée d’Audi et de Ford, le retour de Honda, ainsi que l’intérêt manifesté par General Motors.

Bien que ce nouveau règlement n’ait pas suffi à empêcher le départ de Renault, sans les trois motoristes supplémentaires prévus pour 2026, la Formule 1 se serait retrouvée avec seulement deux constructeurs officiels, Ferrari et Mercedes, en plus de Red Bull Powertrains, un projet encore en phase d’évaluation. Il ne faut pas oublier qu’en 2020, le sport faisait face au départ de Honda, à la crise économique liée au Covid, et à une popularité loin de celle atteinte grâce à « Drive to Survive » et aux émotions de la saison 2021. Il reste des interrogations quant au produit final pour 2026, mais cela ne change pas le fait que ce changement était impératif.

Éviter les dominations
Une autre question concerne les éventuelles responsabilités liées à ce récent départ. Le retrait d’Alpine en tant que motoriste semble être une décision stratégique du groupe Renault, associée aux plans de relance d’une écurie qui peine à connaître le succès depuis près de vingt ans. La compétitivité reste une responsabilité individuelle, mais il incombe aussi aux organisateurs de créer un environnement propice au développement et à l’atteinte d’une convergence, idéalement sans avoir recours à un « Balance of Performance ». Ces dernières années, des progrès importants ont été réalisés avec l’introduction de plafonds de dépenses, l’attribution inversée des heures en soufflerie en fonction des positions au championnat, et les concessions de développement pour les unités de puissance de 2026 pour les motoristes en difficulté.

Ces mesures déplaisent aux puristes, mais elles sont cruciales à long terme pour éviter de nouvelles périodes de domination prolongée, qui peuvent entraîner le retrait des constructeurs en manque de résultats. En ce jour triste où la Formule 1 perd un morceau de son histoire avec Renault, il y a cependant un certain soulagement : une structure est désormais en place pour empêcher d’autres de suivre cet exemple. La réduction des coûts et la convergence des performances semblent être les bonnes lignes directrices à suivre, offrant ainsi un filet de sécurité. La question reste de savoir s’il aurait été possible de poursuivre les mêmes objectifs avec un règlement technique différent de celui déjà prévu pour 2026, qui suscite un certain scepticisme face à l’introduction de l’aérodynamique active et de la gestion de l’énergie de la batterie.

Djaffar KHODJA

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