L’équipe nationale des moins de 20 ans a concédé une sévère défaite lundi dernier lors d’un match amical contre la Tunisie, s’inclinant 3-0. Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre de la préparation de la sélection pour le tournoi de l’Union nord-africaine de football (UNAF) qualificatif à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations U-20.
Les protégés du sélectionneur Yassine Manaâ ont montré des signes de faiblesse criards face à leurs homologues tunisiens, plus entreprenants et mieux aguerris. Disputée sur la pelouse du stade Chedly-Zouiten de Tunis, la rencontre a vu l’équipe locale prendre l’avantage dès la première mi-temps sans aucune réaction dangereuse des visiteurs. Le sélectionneur algérien a tenté de revenir au score après la pause en effectuant des changements, mais ceux-ci se sont montrés infructueux. Pis encore, les nouveaux entrants n’ont apporté aucune amélioration au niveau du jeu, et l’équipe a dû encaisser deux autres buts. Les quelques rares occasions créées par les protégés de Manaâ n’ont pas été matérialisées en buts au grand désarroi du staff technique.
Que d’affronts !
Encore une déculottée au niveau des jeunes catégories, mais cela ne devrait pas alerter les autorités sportives comme elles n’ont rien fait depuis plusieurs décennies, au contraire les auteurs principaux des précédentes débâcles des sélections nationales ont connu une trajectoire positive dans leurs carrières respectives à l’instar de Toufik Korichi et Mourad Ouardi. Déjà en 2007 lorsque Ouardi était à la tête de la sélection des juniors, celle-ci a été honteusement éliminée par l’Egypte suite à une cuisante défaite au Caire (4-0), pour le compte de la manche aller des éliminatoires de la CAN-2007. La même année c’est l’équipe des cadets de Korichi de subir un revers (4-0) face à la Mauritanie. Et malgré tous ses piètres résultats des jeunes, les nombreux présidents qui se sont succédé à la tête de la Fédération algérienne de football (FAF) n’ont rien pu faire pour remédier à la situation et ont été incapables de trouver des solutions idoines quant au redressement de la discipline phare du pays.
Ces revers symptomatiques d’une tendance, devenue par défaut, récurrente parmi les équipes de jeunes nationales, qui peinent à se mettre en évidence, d’où la politique de l’instance faîtière de se tourner vers l’autre rive de la Méditerranée en quête de joueurs de seconde zone en général, mais mieux formés. Les responsables fafiens ont trouvé la parade pour cacher leurs successifs échecs et leur incompétence en important des jeunes de toutes catégories confondues. Même les techniciens de tous bords qui étaient censés apporter leur savoir en matière de formation, sont repartis avec les poches pleines, mais sans rien donner en contrepartie.
Des échecs qui passent sous silence
Ces contre-performances sont en train de mettre en péril l’avenir du football algérien et cela s’explique en partie par la régression de l’équipe nationale A, et ce, sans parler de l’équipe olympique qui n’existe que lorsqu’elle est invitée à donner des répliques, comme ce fut le cas récemment en affrontant la Palestine en amical. C’est pourquoi l’Algérie est absente aux phases finales de la CAN et à la Coupe du monde depuis 1979 à Tokyo.
Il est probable que les responsables de la Fédération algérienne de football (FAF) évoqueront de nouveau, sans effet, les questions de formation des jeunes, en écho aux échecs répétés. Il est important de souligner que la responsabilité de ces désastres ne repose pas uniquement sur la FAF, mais aussi sur les clubs. La Fédération continue de promouvoir des centres de formation qu’elle n’a jamais mis en place de manière effective. De plus, et qui est le plus grave, la FAF n’a jamais eu de Direction technique nationale (DTN) digne de ce nom. Les responsables successifs de la DTN se sont souvent concentrés sur l’équipe senior, empiétant sur le travail des entraîneurs nationaux et générant des conflits. Ainsi, les différents DTN n’ont jamais réussi à établir un plan de formation solide et cohérent. En résumé, il est impératif de revoir les mécanismes et surtout mettre les compétences intègres, honnêtes, à la tête des structures inhérentes à la formation.
Djamel ABED