La nouvelle a de quoi surprendre, surtout après le dernier épisode : la ville japonaise de Sapporo a décidé de renoncer à son projet d’organiser les Jeux d’hiver en 2030. Elle se retire de la course, après s’en être écartée depuis l’an passé pour marquer une longue pause. Fin de l’histoire.
La nouvelle n’est pas encore officielle. Mais plusieurs médias japonais, dont la NHK et l’agence Kyodo News, l’annoncent comme quasi certaine. Ils citent « plusieurs sources » concordantes, dignes de foi car internes au projet de la capitale de la préfecture d’Hokkaido. Le maire de Sapporo, Katsuhiro Akimoto, doit rencontrer le président du Comité olympique japonais (JOC), l’ancien judoka Yasuhiro Yamashita, la semaine prochaine à Tokyo. Prévu mercredi 11 octobre, le rendez-vous est censé enterrer la candidature et rendre officiel l’abandon de la course. Selon les mêmes sources, le renoncement de Sapporo aurait été rendu inévitable par les difficultés des porteurs du projet, le maire Katsuhiro Akimoto en tête, à obtenir un soutien massif de la population. Lancée comme un obus en début de campagne, la candidature japonaise a été coupée net dans son élan par les révélations d’un scandale de corruption aux Jeux de Tokyo 2020. En décembre dernier, elle a été mise en pause. Une (trop) longue parenthèse qui aurait empêché ses leaders d’en assurer la promotion auprès des habitants.
Peu étonnante dans le fond, la décision de Sapporo interroge sur la forme. Elle intervient en effet seulement quelques jours après la présentation aux médias d’un nouveau « plan de gestion » d’une candidature olympique, présumé moins opaque, avec un comité d’organisation respectant la parité hommes-femmes. A l’évidence, il n’a pas convaincu les experts indépendants invités à en analyser la pertinence.
Sapporo se retire, donc. Mais la ville ne renonce pas pour autant à recevoir pour la deuxième fois les Jeux d’hiver, après avoir accueilli l’événement en 1972. Les médias japonais avancent que le maire, Katsuhiro Akimoto, devrait évoquer la semaine prochaine avec Yasuhiro Yamashita la possibilité de reporter ses efforts sur l’édition 2034.
Le président du JOC l’a suggéré à plusieurs reprises au cours des derniers mois : décrocher l’organisation des Jeux en 2030 semble aujourd’hui « assez difficile », mais le Japon conserve toutes ses chances pour les éditions suivantes. Yasuhiro Yamashita a même invité les villes ou régions postulantes à se manifester pour proposer un projet à moyen ou long terme. Avec le retrait de Sapporo, et la volonté assumée de Salt Lake City d’obtenir plutôt les Jeux en 2034, la course devient de plus en plus une affaire européenne. La Suède, la Suisse et la France se sont présentées, dans cet ordre, sur la ligne de départ. Leurs chances de victoire viennent encore de grimper, depuis ces dernières heures. Mais il reste difficile, à moins d’une année de la décision finale, annoncée pour la session du CIO en juillet prochain à Paris, de dégager un favori.