Battu en demi-finale mardi par un Jannik Sinner intraitable, Carlos Alcaraz a reconnu que l’Italien l’avait fait dévisser après un premier set très accroché, terminé par un tie-break mal géré par l’Espagnol (7-6, 6-1). L’Italien mène désormais dans leur confrontation directe : signe qu’Alcaraz n’a pas encore pris la mesure de son puissant rival. A New York, après son revers face à Daniil Medvedev, Carlos Alcaraz s’était montré amer. « Je ne suis pas suffisamment mature pour gérer ce genre de matches », avait-il avancé après avoir plongé mentalement à la suite de la perte du premier set au tie-break. Ce mardi, ses mots ont été différents mais disaient finalement la même chose : heureusement, à 20 ans, il lui reste des paliers à franchir. Sa gestion émotionnelle fut au cœur de sa défaite de mardi face à Jannik Sinner en demi-finale à Pékin (7-6, 6-1).
Pourtant parti avec le turbo, obtenant même deux balles de double break à 2-0, l’Espagnol n’a pas su tuer sa proie, laissant l’Italien recoller pour le pousser au tie-break. Grave erreur. « J’ai eu des opportunités mais je n’ai pas réussi à les saisir, a-t-il sobrement expliqué. Contre des joueurs comme Jannik, si tu ne saisis pas ces chances-là, ça devient compliqué de gagner ou en tout cas de mener au score ». Pourtant, à l’orée du tie-break dans le premier set, Alcaraz avait encore toutes ses chances. Mais il fut trahi par son coup droit au pire moment. Globalement, ses schémas préférentiels ont été vraiment perturbés par un grand Sinner. Contre lui, c’est simple, il a du mal. « Il a très bien joué et il m’a obligé à changer un peu mon jeu, a-t-il reconnu. Je n’ai pas pu faire ce que je fais d’habitude, j’ai essayé de jouer plus long mais je n’ai pas réussi. C’est aussi sur ça que je dois travailler si je veux battre Jannik ».
« Je me plaignais de tout »
« Aussi » parce que le vrai souci ce mardi fut mental : la perte du premier set fut annonciatrice d’une seconde manche complètement ratée. « Après le tie-break, dans le second set, j’étais complètement ailleurs mentalement, a-t-il appuyé. Je me plaignais de tout, ce qui t’empêche de jouer à ton meilleur niveau parce que tu es énervé contre toi-même. C’est exactement ce qu’il s’est passé. »
S’il tire du positif de sa découverte de la Chine, il repart de Pékin avec quelques doutes. Car, mine de rien, Sinner commence à ressembler à sa kryptonite. En sept confrontations désormais, l’Italien a gagné quatre fois. « C’est un joueur très complet, il fait tout bien, il te pousse à la limite à chaque frappe, a conclu Alcaraz. Tu dois jouer chaque balle parfaitement si tu veux survivre à l’échange et même quand tu penses avoir très bien frappé la balle, il est capable de te la renvoyer encore plus fort ». Une description qui pourrait coller à la perfection à Alcaraz habituellement. Mais pas ce mardi…