Omnisport

Azzedine Brahim Djelloul : « Promouvoir et vulgariser les échecs en Algérie »

Entretien avec le président de la FAE

En marge de la 2e édition du Championnat d’Algérie des échecs, organisé par le Club Zucchabar Kings « Chess Club » de Miliana (Aïn Defla), du 14 au 16 courant, nous avons saisi l’occasion de la présence du président de la Fédération algérienne de cette discipline, Azzedine Brahim Djelloul, pour solliciter cet entretien, qu’il a très aimablement accepté de nous accorder.

Propos recueillis par Mourad Mellah

Tout d’abord, nous vous félicitons pour la réussite de cette compétition, et nous aimerions savoir pourquoi vous avez opté pour Miliana comme lieu de son déroulement.
« A mon tour de vous remercier infiniment pour tout l’intérêt que votre journal accorde, à travers votre personne, à notre discipline et à toute l’actualité sportive nationale et internationale en général. Quant au choix de Miliana pour domicilier cette compétition, il résulte du fait que nous avions bien apprécié notre première édition de l’an dernier (2022) dans cette ville, qui se distingue par son amour pour les échecs, mais aussi pour sa position stratégique. Elle est en effet située au centre du pays et, de surcroît, dispose d’une grande salle sise dans un environnement serein et paisible, sans oublier bien sûr le dévouement total des responsables locaux et l’affluence des enfants est des jeunes, dont des férus des échecs. Je vous rappelle que ce championnat d’Algérie, nous l’avions dans un premier temps programmé au cours du mois d’août, mais on a préféré décaler la date en raison des conditions climatiques difficiles à supporter durant cette période de l’année, notamment la grande chaleur qui avait sévi alors. ».

Quelles sortes de joueurs ont animé cette manifestation sportive ?
« La compétition de cette édition a été ouverte aux concurrents des deux sexes et de tous âges confondus, issus de clubs affiliés à notre Fédération, mais aussi des équipes nationales. On peut donc dire que c’est un Open national. ».

On a remarqué la présence d’un nombre très important de concurrents dans la salle de compétition par rapport à la précédente édition. Qu’en pensez-vous ?
« Absolument. Nous avons enregistré cette fois une affluence remarquable. J’avoue qu’on ne s’attendait pas à un tel engouement, le nombre étant passé de 70 à 108 athlètes, ce qui nous a contraints à augmenter le nombre ».

Quelle démarche préconisez-vous au niveau de la Fédération pour vulgariser le jeu des Rois ?
« Notre présence aujourd’hui à Miliana en dit long sur notre politique, qui consiste à vulgariser et développer ce sport d’intelligence à travers le pays, pas uniquement, voire exclusivement dans les grandes villes, mais aussi à travers les régions où ce genre de compétitions se font rares, en particulier le sud du pays, qui accuse un retard considérable dans ce domaine.
D’ailleurs, certains accros aux échecs jouent en ligne du fait qu’ils n’ont pas l’occasion d’adhérer à des associations et clubs qui accordent de l’intérêt à ce sport. ».

Justement, vous venez de soulever un fait préoccupant pour les amateurs d’échecs. D’ailleurs, combien de ligues affiliées à votre fédération existent sur le territoire national ?
« A vrai dire, nous ne sommes présents que dans 20 wilayas. Bien que nos espérances soient grandes, d’où nous sommes en pourparlers avec nos partenaires quant à la création de plus de ligues, surtout au sud afin d’arriver à 35 wilayas sur les 52. Cela traduit notre vision à vulgariser ce jeu et offrir l’occasion à tous les désirants de s’adonner au sport qu’ils préfèrent. Nous nous attelons à lancer des ligues dans le Sud, l’Est et l’Ouest pour pouvoir répondre à la demande croissante de nos concitoyens échéphiles d’ouverture de sections à leur profit dans les différentes ligues. C’est dans ce sens que des Championnats nationaux se déroulent simultanément avec ceux de Miliana, Oum El Bouaghi, Laghouat et Nâama. Toutefois, on craint de manquer de présidents de ligues suite aux récentes dispositions réglementaires régissant les ligues et exigeant certaines conditions en matière de gestion de celles-ci. ».

Pensez-vous que la FADE dispose des moyens nécessaires au bon déroulement de ses activités ?
« Franchement, non. Le budget alloué par les instances sportives du pays ne suffit même pas à couvrir nos déplacements. C’est d’ailleurs ce qui explique en partie le retard accusé par cette discipline sportive dans sa vulgarisation à travers le pays. ».

Qu’en est-il de la formation des encadreurs, tels que les éducateurs et les arbitres ?
« A cet égard, je dirais que nous avons programmé des stages de formation au bénéfice des arbitres en octobre et novembre prochains. L’encadrement de ces opérations de formation sera assuré par des experts, à Alger, Oran et Sidi Bel Abbès, villes connues pour leurs traditions en la matière. »

Vous-avez sûrement des perspectives d’avenir. Pourriez-vous nous en parler ?
« Assurément ! Nous nous dépêchons en matière de prospection des jeunes talents, mus que nous sommes par le souci de former à moyen terme une équipe compétitive à-même d’assurer la relève à partir de 2026. Il faut savoir en effet que des olympiades sont organisées tous les deux ans par la FIDE.

Peut-on savoir où se situe le niveau algérien dans cette discipline spotive ?
A vrai dire, notre niveau est en nette progression et il est bon à l’échelle arabe et africaine. Mais nous sommes encore loin du haut niveau mondial. Beaucoup de travail nous attend pour atteindre le haut niveau mondial. »

Il ne doit pas être facile pour les étudiants de concilier sport et études, sans que l’un finisse par prendre le dessus sur l’autre. Qu’en dites-vous ?
« Effectivement, c’est là une question qui préoccupe énormément les étudiants passionnés d’échecs, du fait notamment que les compétitions chevauchent parfois sur leurs études, les empêchant ainsi de participer à certains rendez-vous d’envergure. Ils sont souvent contraints à un choix qui n’est guère facile à faire. »

On vous laisse le soin de conclure …
« Avant de conclure, je voudrais rendre un vibrant hommage aux Milianais, qui ont prouvé leurs compétences sur le plan organisationnel. C’est devenu coutumier pour eux, qui avaient déjà mis sur pied le Championnat en 2022. Donc, ils ont pris le train en marche et se sont habitués à ce genre d’évènements grandioses. »

 

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