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Marc Márquez, roi de la moto

Il y a des sacres qui paraissent écrits d’avance. Celui de Marc Márquez en 2025 en fait partie. Sur le circuit de Motegi, au Japon, le pilote espagnol a décroché son neuvième titre de champion du monde, son septième en MotoGP. Une consécration à la fois logique et symbolique, tant cette saison a été à sens unique. Depuis le premier Grand Prix de l’année, Márquez s’est imposé comme l’homme à battre au guidon de la Ducati officielle. Implacable, autoritaire, il a transformé chaque week-end en démonstration de force. Ses rares erreurs n’ont été que des accrocs mineurs dans un parcours jalonné de victoires éclatantes et de podiums en série. À tel point qu’il a scellé le championnat alors qu’il reste encore cinq manches à disputer — preuve ultime de son emprise totale. Ce neuvième titre résonne comme une renaissance. On se souvient du Marc Márquez brisé par une lourde chute en 2020, d’un bras fracturé à plusieurs reprises, de saisons ternies par les opérations, les douleurs et les doutes. On se souvient aussi du pilote Honda, incapable de retrouver son éclat d’antan.

Mais l’Espagnol a osé tourner la page, acceptant de quitter la marque qui avait façonné sa légende pour se réinventer chez Ducati. Ce pari audacieux s’est révélé payant. Après une étape concluante chez Gresini Racing, Márquez a intégré l’équipe officielle et s’est immédiatement remis au sommet. En 2025, il a écrasé ses rivaux, y compris son coéquipier Pecco Bagnaia, pourtant champion en titre. Avec 11 victoires en course principale, 14 succès en sprint et 31 podiums cumulés, les chiffres parlent d’eux-mêmes : Marc a survolé la saison. La symbolique de ce couronnement ne s’arrête pas là. En atteignant sept titres dans la catégorie reine, Márquez égale Valentino Rossi, son éternel rival, et rejoint des légendes comme Mike Hailwood ou Carlo Ubbiali au palmarès global. Devant lui, seuls Ángel Nieto et surtout Giacomo Agostini demeurent intouchables avec leurs 13 et 15 couronnes. Mais plus encore que les statistiques, c’est l’histoire humaine qui impressionne.

À 32 ans, après des années de souffrance et de doutes, Márquez a réussi le plus difficile : renaître au sommet. Son neuvième titre est celui de la persévérance, de la ténacité et du refus d’abandonner. Sur la troisième marche du podium de Motegi, ce dimanche, il n’a pas seulement remporté un championnat. Il a rappelé à tous que, malgré les blessures, malgré les épreuves, le « 93 » demeure un champion d’exception. Et que son règne, loin d’être terminé, vient peut-être d’entrer dans une nouvelle ère.

Amayas LAAZIB

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