Arrivabene : « Les pilotes ne doivent pas jouer aux ingénieurs »
L’ancien team principal recadre Hamilton

Maurizio Arrivabene est revenu sur un débat qui agite Ferrari depuis plusieurs mois : les fameux rapports techniques envoyés par Lewis Hamilton à Maranello pour accélérer le développement de la monoplace 2025. Invité de l’émission Race Anatomy sur la chaine italienne Sky Sport F1, l’ancien team principal de la Scuderia Ferrari a établi un parallèle direct avec Sebastian Vettel, qui adoptait la même méthode à son arrivée après ses quatre titres chez Red Bull. « Celui qui envoyait des dossiers, c’était Vettel. Il écrivait, parlait, insistait… Mais est-ce que c’était utile ? Non », tranche Arrivabene. « Je n’ai rien contre Sebastian, mais chacun doit faire son travail. Le rôle du pilote, ce n’est pas seulement conduire mais orienter le développement.
S’il commence à faire l’ingénieur, alors là… bon courage à tout le monde. » Arrivabene nuance toutefois l’influence réelle qu’un pilote peut avoir, même un septuple champion du monde comme Hamilton : « Ils passent deux ou trois jours au simulateur et disposent d’une vision générale. Mais une F1, ce sont plus de 50 000 pièces qui interagissent selon une logique extrêmement complexe. Le diable est dans les détails ». Une fois la voiture en piste, précise-t-il, c’est bien le ressenti du pilote qui permet aux ingénieurs d’exploiter le potentiel de la machine, mais dans un cadre strictement défini. Cette dynamique rappelle l’arrivée mouvementée de Vettel en 2015. Dans son livre Vettel, Cavallino senza fili, Alberto Antonini raconte comment l’Allemand bousculait déjà les habitudes internes : « Seb insistait, parfois jusqu’à agacer. Il voulait tout changer selon les standards Red Bull ». Une attitude que l’on retrouve aujourd’hui chez Hamilton, qui confiait en juin vouloir « modifier certaines mentalités » au sein de Ferrari, souvent attachée à son traditionnel : « On a toujours fait comme ça ».
Amayas LAAZIB



