Football Algérien

Dossier DZfoot : Oukidja, rebondir ou chuter?

Cet été, DZfoot vous propose une série d’articles spécialement consacrés aux Verts du monde. Cette fois, c’est au tour d’Alexandre Oukidja de faire l’objet de toutes les attentions.
Il est vrai, il n’est pas le plus médiatisé de tous les internationaux. Il n’est pas marié à une star de la télé-réalité, n’a pas une coupe de cheveux excentrique, ne prête pas particulièrement attention à son image et, comme souvent, n’est ni loquace avec les médias, ni de ceux qui prennent goût aux caméras et aux appareils photos.
Pourtant, Alexandre Oukidja, à bientôt 34 ans, s’était installé en Équipe Nationale. Numéro 3 devenu très rapidement numéro 2 aux yeux de son sélectionneur Djamel Belmadi, il avait pour lui son amour du travail et sa volonté féroce de gravir les échelons, lui qui a le meilleur et le pire dans le football. Cette fois encore, Oukidja va devoir faire taire ceux qui ne croient plus en lui.

Aussi inconstant que combattif
Car des détracteurs, le gardien de but au format assez étonnant (1m85, ce qui n’est pas ce qui se fait de plus grand chez les portiers) en a. Passé par le FC Gueugnon, avec qui il disputera un match en professionnel à seulement 17, en 2005 (!), le natif de Nevers avait ensuite rejoint le Lille Olympique Sporting Club, plus communément appelé LOSC.
Là-bas, le grand espoir précoce deviendra rapidement un talent déchu, tant il s’enferme dans un rôle de numéro 3, portier de la réserve, qui lui fera perdre un temps très précieux pour les si courtes carrières de footballeur. Ce n’est qu’en 2011, à déjà 23 ans, qu’il se décide à partir en prêt, à l’Aviron Bayonnais, pour découvrir l’échelon au dessus (le National, troisième division française).
Là-bas, Oukidja échoue tout autant qu’il apprend. Il dispute 12 rencontres de championnat, un chiffre faible pour un gardien de but, mais il profite de l’occasion pour définitivement partir de Lille. Ce sera en Belgique, pas très loin du Nord de la France, qu’il tentera encore de prouver qu’il a le niveau, lui dont les grandes qualités sur la ligne sont pourtant rapidement reconnues.
Au Royal Mouscron, Alexandre Oukidja dispute deux saisons pleines, enfin, et apprend le haut niveau en seconde division belge. Pour autant, le club, bien que promu, ne le retient pas. Ainsi, quand vint à lui une offre du RC Strasbourg, ex-grand nom du football français mais qui avait été relégué suite à sa liquidation judiciaire, il n’hésite pas.
Il faut dire que ce projet parle beaucoup au gardien de but, évidemment très revanchard. Il a déjà 26 ans, toujours pas la moindre saison en première division mais toujours autant l’envie de prouver au monde qu’il en est capable, lui aussi. En Alsace, il trouve la stabilité et la confiance qui lui avaient tant fait défaut par le passé. Devenu indiscutable dans les buts, il connait l’accession en Ligue 2 puis en Ligue 1, qu’il débute finalement comme… remplaçant.
À la 16ème journée, face au Paris Saint-Germain, il profite de la blessure du titulaire d’alors, Bingourou Kamara. Il ne quittera plus son poste, à l’exception de trois rencontres pour cause d’une blessure suite à un geste de folie de Dimitri Payet. Pourtant, s’il avait permis à Strasbourg, qui n’avait plus été en première division depuis 10 ans, de se maintenir, Oukidja est laissé libre de tout contrat. Un symbole?

Y croire, encore et toujours
C’est à Metz, qui était alors en Ligue 2, qu’il se donne, encore, pour mission de rebondir. Bien lui a pris puisqu’en 2018-2019, à 30 puis 31 ans, il dispute tout simplement la saison la plus complète de toute sa carrière avec 38 rencontres… et une arrivée en Équipe d’Algérie, enfin!
Lui dont le père est algérien et la mère française est retenu une première fois en mars, face à la Gambie, et décroche finalement son statut d’international face à la Tunisie le 26 mars 2019. Il sera d’ailleurs retenu pour la Coupe d’Afrique des Nations et verra aux premières loges (le joueur disputant une partie en ligne sur sa Playstation) Haris Belkebla être expulsé du groupe pour un geste obscène. Peut-importe pour le gardien, qui finira finalement champion d’Afrique mais sans disputer la moindre seconde.
Décrochant la montée en Ligue 1, l’on pensait probablement Oukidja enfin lancé. La saison 2019-2020 du joueur est probablement la plus calme et épanouissante pour lui, bien que Metz soit moyen. Toujours retenu en EN, bien que ne jouant que très rarement les quelques miettes que lui laissait Raïs M’Bolhi, le gardien né en 1988 performe et est indiscutable.
Cet état de grâce dure jusqu’en janvier 2021, où Oukidja subit, comme son équipe, le contrecoup de 6 mois très intéressants. Les erreurs de main du gardien se multiplient, et les mauvaises relances au pied aussi. En juin, il est coupable d’une passe plein axe catastrophique qui offrira un but à la Mauritanie, qui n’en demandait pas tant.
En août, ce sombre scénario se poursuivait alors pour Metz et son dernier rempart. Alexandre Oukidja est décrié par les supporters du FC Metz, qui lui reprochent son inconstance. Il finit par perdre sa place avant même de partir à la CAN, la fameuse CAN au Cameroun, et ne la retrouve pas en revenant. Les très mauvaises performances de son remplaçant lui permettent de disputer, enfin, trois rencontres d’affilée après plus de 4 mois sans jouer (!)… mais il récolte un carton rouge et 3 matchs de suspension dans la foulée.
Metz, quasi constamment dans la zone rouge, est relégué, et Oukidja aussi. Il est d’ailleurs annoncé sur le départ, son contrat courant jusqu’en 2023. Avec l’EN, en revanche, il est encore retenu en mars, cependant sans jouer. Au mois de juin, il ne sera pas de la partie et verra Moustapha Zeghba prendre sa place de numéro 2… tandis qu’Anthony Mandréa, au parcours bien similaire au sien, disputera même la rencontre face à l’Iran.
À presque 34 ans, Alexandre Oukidja n’est évidemment plus un espoir. L’inconstance de sa carrière, où il n’a finalement disputé que 4 saisons en première division dont 2 complètes, n’a pas aidé à avoir pleinement confiance en lui. Pourtant, il a su prouver une chose : s’il sait chuter, Oukidja finit toujours par se relever. Serait-ce le cas, une fois encore? In DZfoot

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