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Blessé et vainqueur de l’Open d’Australie : Comment Djokovic a-t-il pu gagner avec une déchirure aux ischio-jambiers ?

Le patron de l’Open d’Australie, première levée du Grand Chelem 2023, Craig Tiley, assure que le Serbe Novak Djokovic, redevenu Number One mondial cette semaine, a terminé le premier Majeur de la saison avec une déchirure musculaire de trois centimètres.

Par O.A.O. (avec franceinfo: sport)

On devrait pourtant être habitué. En 2021, alors que Novak Djokovic venait de remporter l’Open d’Australie, nous nous posions une question presque identique : « Comment Novak Djokovic a-t-il pu remporter l’Open d’Australie avec une déchirure aux abdominaux ? » Le Serbe avait alors remporté son neuvième sacre à Melbourne et soulevé bien des interrogations après avoir assuré qu’il jouait malgré une déchirure musculaire abdominale. Deux ans après, les faits ont à peine changé. Djokovic s’est de nouveau imposé aux antipodes, troquant cette fois les abdominaux pour les ischio-jambiers, et une blessure aux proportions un peu plus grandes encore. Chaque fois que le Serbe est concerné par un problème, quel qu’il soit, il est disséqué sans fin par tous ceux qui ne le suivent que pour faire le buzz.

 

Si le souci que le nouveau numéro un mondial trainait à la cuisse avant même le début du premier Majeur de la saison était déjà connu, son bilan médical était resté assez flou durant la quinzaine. On a bien senti le joueur de Belgrade diminué, strappé, et même inquiet en conférence de presse. Le voile a finalement été levé au terme du tournoi par Craig Tiley. Mardi, le président du Grand Chelem australien a expliqué que Djokovic « avait une déchirure de trois centimètres à l’ischio-jambier » de la jambe gauche, cinq millimètres de plus que ce que ses abdominaux avaient subi il y a deux ans.

Reconnu comme l’un des joueurs les plus tenaces et durs au mal du circuit, Djokovic ne lève pas pour autant tous les doutes à son sujet.

Evoquer Novak Djokovic et les blessures, c’est parler d’un joueur spécial, aux prédispositions hors du commun. « Ce qui est assez impressionnant, c’est d’être capable de gérer cette blessure, de sa part et de celle de son équipe, avance Paul Quétin. Ils sont attentifs au moindre détail. Quand en plus, on tombe sur un athlète exceptionnel, qui se connait parfaitement, avec une équipe qui le connait parfaitement, on arrive à optimiser la récupération. Tous les joueurs et les joueuses professionnels sont un peu exceptionnels, par leur capacité hors norme à gérer la douleur et leurs émotions. Amélie Mauresmo avait elle aussi gagné Wimbledon (en 2006) avec une déchirure aux adducteurs. »

 

La mystérieuse « Docteur Placenta » à son chevet

La présence de Marijana Kovacevic dans l’entourage de Djokovic durant le tournoi a également alimenté les réflexions sur les pistes de guérison. La médecin serbe s’est fait connaître dans le milieu du football pour avoir soigné plusieurs joueurs évoluant en Angleterre dans les années 2000 et 2010, avec une méthode qualifiée par ses patients de « miracle ». « Je ne peux pas entrer dans les détails, mais je lui suis très reconnaissant, a reconnu le tennisman en conférence de presse après sa victoire en demi-finale contre Tommy Paul. Marijana a traversé le monde pour m’aider, travailler avec elle m’a fait du bien et je peux en sentir les bénéfices sur le court. »

Kovacevic est surnommée « Docteur Placenta » pour son utilisation de cet organe qui entoure le foetus afin d’accélérer les cicatrisations musculaires. L’ancien joueur de Liverpool, Yossi Benayoun, avait révélé fin 2009 au Daily Mail que ce placenta était humain, et utilisé dans une crème massante pour résorber une blessure au mollet. En 2014, l’attaquant de l’Atlético de Madrid, Diego Costa, avait, lui, été traité à coup de placenta de cheval pour faire passer son absence d’un mois à une semaine suite à une blessure à la cuisse.

Sur la dizaine de spécialistes français contactés (médecins du sport, hématologues, obstétriciens), aucun n’a pu en dire plus sur ce protocole au placenta, faute de « connaissance sur le sujet » ou de la « nature exacte » de ce genre de traitement.

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