Bagnaia, un début magique, mais Márquez est là et Acosta promet des étincelles

Analyse du premier Grand Prix de la saison, qui a mis en avant le champion du monde de Ducati, aussi rapide qu’intelligent. Cependant, les rivaux espagnols se sont également fait remarquer, de l’octuple champion au jeune débutant qui a donné du fil à retordre à ses collègues plus expérimentés.

La nuit au Qatar s’est illuminée par Pecco Bagnaia et sa Ducati sur la plus haute marche du podium. La MotoGP 2024 a démarré à Losail comme elle s’était terminée en 2023 à Valence, avec la victoire, loin d’être garantie, du binôme italien. Ce ne fut pas une promenade de santé pour Bagnaia, avec 21 tours serrés sur un rythme de 1’52 haut et le deuxième meilleur temps absolu (1’52.667 au neuvième tour) derrière le nouveau record de piste établi par le débutant de 19 ans, Pedro Acosta : 1’52.657 dès le deuxième tour ! Ces pilotes et ces motos de 2024 volent.

Pecco, un pilote hors pair
En revenant à Bagnaia, peut-on encore douter des compétences et de l’intelligence d’un pilote comme lui ? Parti cinquième, il a immédiatement été auteur de dépassements propres et efficaces, passant de la cinquième à la deuxième place en deux virages. A la quatrième courbe, il a dépassé Martín pour prendre la tête et ne plus jamais la lâcher : 21 tours menés de main de maître, tenant ses poursuivants, notamment Binder et Martín, à distance, avec un rythme martelé entre 1’52 haut et 1’53 bas, avec un avantage entre 0’’ à la fin du premier tour et 1’’5 sous le drapeau à damiers. Les adversaires de Pecco n’ont pas abandonné jusqu’au bout, comme en témoigne le meilleur tour de Martín au 20e passage : 1’52.742. Pecco est là et sa Ducati vole. Excellent départ, gestion de course impeccable, grande victoire, la 19e en MotoGP, le plaçant immédiatement en tête du championnat. Ce n’est que la première étape d’un long chemin, mais il ne sera pas facile pour quiconque d’arrêter la course vers le triplé d’un pilote au sommet de sa maturité compétitive, avec une Ducati 2024 « supérieure » à toutes les autres motos, y compris les machines de Borgo Panigale de 2023. A part l’éclat de la KTM d’Acosta en ligne droite, il n’y a pas eu un seul point du circuit où la Ducati de Bagnaia a été moins rapide que ses concurrentes.

Márquez, le sourire est de retour
Le sourire est revenu aussi chez Marc Márquez, qui n’a pas remporté de victoire depuis plus de 850 jours, depuis le GP d’Emilie-Romagne 2021, mais qui est de nouveau en haut avec une performance remarquable sur une Ducati compétitive mais, du moins lors de ce premier tour, pas assez pour permettre au multiple champion espagnol de monter sur le podium. Cependant, Marc est le premier pilote Ducati avec la GP23. Très réaliste, Marc a pris note de la situation : « Ce n’est pas que je n’ai pas réussi à monter sur le podium à cause de ma GP23 : simplement, aujourd’hui, les trois premiers ont été plus rapides, ils ont mieux piloté. Márquez est là. J’ai juste besoin de temps. » Il convient de noter positivement qu’au cours de ce week-end, il n’a jamais chuté, une seule glissade, y compris lors des essais. Deux arrivées dans les cinq premiers pour ses débuts au Qatar sont pour Marc un bon point de départ : en particulier sur certains circuits. Il sera également là pour se battre pour le podium et la victoire.

Bravo Acosta
Applaudissements pour Pedro Acosta, le rookie plus que convaincant dans la « fosse aux lions », spectaculaire pendant les deux tiers de la course. Pedrito a fait des étincelles, surtout au début (tour record au deuxième passage ! 8 tours en 1’52 !) jusqu’à ce qu’il doive ralentir son rythme en raison de l’usure des pneus. Il est le plus jeune pilote en MotoGP, battant en cela Quartararo, avec le record depuis 2019.

Djaffar KHODJA