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Youcef Khelifi : « On doit rassembler les efforts autour du projet du nouveau président »

L’élection à la tête de la Fédération algérienne de boxe a abouti à un résultat pour le moins inattendu. Malgré un travail acharné, de bons résultats pour les athlètes sur le plan international et des pronostics favorables, l’ancien président du directoire, Youcef Khelifi, n’a pas réussi à accéder au second tour des élections. Cependant, Khelifi reste déterminé à soutenir son successeur, Abdelkader Abbas, dans ses efforts pour revitaliser la boxe algérienne. Son engagement envers le développement de projets et réformes qu’il a lui-même initiés, témoigne d’une volonté de continuité et d’unité au sein de la communauté sportive. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, il revient sur l’ensemble du travail qu’il a accompli à la tête de la Fédération algérienne de boxe (FAB) et exprime son souhait de voir la boxe algérienne retrouver son lustre d’antan.

À la grande surprise, vous n’avez pas réussi à être élu à la tête de la Fédération algérienne de boxe, bien que vous jouissiez d’un pronostic favorable avant l’AGE, en raison du grand travail que vous avez
accompli ?
Effectivement, il s’agit d’une surprise, car je n’ai même pas accédé au second tour des élections. Je ne m’attendais pas à cette situation, étant donné que j’avais réalisé un travail considérable au sein de la FAB. Que voulez-vous que je dise ? Il faut respecter les membres de l’AG qui ont accordé leur confiance aux deux autres candidats qui ont accédé au second tour.

N’êtes-vous pas un peu déçu ?
Non, je ne suis pas déçu. Il est maintenant essentiel d’aider le nouveau président afin qu’il puisse réussir son mandat et servir la boxe algérienne. C’est notre seule préoccupation, car il est crucial de redonner à cette discipline son lustre d’antan. Je n’hésiterai jamais à apporter ma contribution pour le bien de notre sport.

À travers une première lecture des résultats des élections, les deux candidats qui ont accédé au second tour ne se sont départagés qu’au troisième tour de cette opération électorale. Ne pensez-vous pas que cela reflète parfaitement les divergences au sein de l’AG, ce qui pourrait nuire à la confiance nécessaire envers le nouveau président ?
Je pense que l’AG est souveraine et a choisi le nouveau président de la FAB. Tout le monde doit l’aider dans sa mission. Nous devons nous rassembler autour de son projet et converger nos efforts pour le bien de la boxe algérienne.

Votre successeur a hérité de plusieurs projets que vous avez initiés, tels que les réformes préconisées lors des ateliers effectués et le lancement de la boxe professionnelle. Qu’en est-il de vos efforts pour que la FAB puisse bien se positionner au sein de la nouvelle fédération internationale, World Boxing ?
Effectivement, j’avais lancé ces chantiers bien avant les élections avec l’aide de toute la famille de la boxe algérienne. Des ateliers ont été installés suite à une réunion que nous avons tenue à l’hôtel Sveletesse pour débattre des réformes souhaitées. J’ai également relancé le chantier de la boxe professionnelle et les commissions mises en place avancent dans leur travail, car la boxe professionnelle représente un espoir pour les boxeurs amateurs à l’issue de leur carrière. Concernant l’intégration dans World Boxing, j’ai tenu à participer au congrès du Colorado pour initier des discussions avec d’autres fédérations. Il faut savoir que la boxe algérienne jouit d’une bonne réputation auprès d’autres pays ; il était donc essentiel de défendre cette image. D’ailleurs, le président de World Boxing a loué les efforts de la Fédération algérienne de boxe, qui reste un acteur incontournable dans cette discipline en Afrique.

Bien que vous n’ayez pas eu l’occasion de briguer un mandat olympique, êtes-vous satisfait du travail accompli depuis votre prise de fonction à la tête du directoire ?
Malgré un goût d’inachevé car je souhaitais mettre en œuvre et développer les projets initiés, je suis satisfait du travail accompli, malgré les difficultés rencontrées durant mon mandat. Sous ma direction, nous avons marqué notre participation aux Jeux olympiques de Paris-2024 avec une médaille d’or remportée par Imane Khelif, après une longue absence sur le podium. Si nous avions eu plus de moyens financiers, nous aurions pu obtenir d’autres médailles grâce à une meilleure préparation pour nos athlètes.

Sous votre règne, l’Algérie a également marqué sa présence aux Championnats du monde junior au Colorado en décrochant une médaille de bronze…
Je tiens à préciser que j’avais insisté pour que l’Algérie participe à ces Championnats du monde junior. Nous ne pouvions pas nous permettre de rater un tel rendez-vous, surtout après notre adhésion à World Boxing. Les athlètes juniors n’avaient pas effectué de stages préparatoires avant mon arrivée. Grâce aux efforts conjugués, nous avons pu organiser plusieurs stages qui ont permis à Mustapha Aboud d’obtenir une médaille de bronze. Je suis convaincu que nous aurions pu prétendre à de meilleurs résultats si nous avions eu les moyens nécessaires pour assurer aux athlètes une participation optimale aux tournois internationaux.

En parlant toujours du plan international, vous avez initié des contacts avec d’autres fédérations au sein de World Boxing pour positionner convenablement l’Algérie dans cette nouvelle institution. Pensez-vous que le fait de ne pas avoir brigué un mandat obligera votre prédécesseur à refaire ce travail ?
Que voulez-vous que je dise ? Personnellement, j’ai réussi à établir plusieurs contacts. Au cours de la semaine précédant les élections, j’ai été contacté par le président de la Fédération irakienne pour discuter du relancement du Championnat arabe et par le président égyptien pour évoquer une collaboration entre nos deux fédérations. Je reste disponible pour aider le nouveau président dans ce sens ; il faut travailler dans la continuité. Ce que je souhaite, c’est que tout le monde œuvre vers un même objectif : servir la boxe algérienne et mettre son intérêt au-dessus des autres considérations.

Voulez-vous faire allusion aux divergences au sein de l’AG, car c’est la première fois dans l’histoire de la boxe algérienne qu’on passe au troisième tour lors des élections ?
Nous ne pouvons pas parler véritablement de divergences. Chacun a sa propre vision des choses et il est essentiel de respecter les opinions des autres. Les membres ont choisi un candidat pour diriger la FAB ; il est maintenant crucial que tous se rassemblent autour de son projet et l’aident à réussir sa mission. Sachez qu’au cours des dernières années, la FAB a connu des turbulences et chaque fois qu’on m’a sollicité pour redresser la situation, j’ai répondu présent car c’était mon devoir. Maintenant qu’il y a un nouveau président élu à la tête de la FAB, il est vital d’assurer une certaine stabilité afin que les résultats suivent.

Si nous revenons à la boxe professionnelle, certains combats programmés en novembre dernier n’ont pas eu lieu ; pouvez-vous expliquer pourquoi ?
Il n’y a aucun problème là-dessus ; il s’agit simplement d’un report pour des raisons organisationnelles. Je tiens à informer qu’un gala de boxe aura lieu prochainement à Sétif. Encore une fois, je répète que la boxe professionnelle représente un espoir pour la boxe amateur ; c’est pourquoi nous avons relancé ce projet et les commissions chargées travaillent efficacement.

Maintenant que vous avez quitté la fédération, quels seront vos projets ?
J’ai quitté la FAB mais pas le monde de la boxe (rire…..). Je suis toujours président de la ligue de Béjaïa et reste disponible pour contribuer au développement de la boxe algérienne. Tout le monde doit penser à l’intérêt supérieur de cette discipline et donner le meilleur pour redorer son blason.

Entretien réalisé par K. M.

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