MOTOSPORTS

Spectacle aux 8 Heures de Bahreïn 

Toyota champion du monde Constructeurs, Porsche triomphe dans le championnat Pilotes

Dans une course sans merci, l’équipe japonaise a été de nouveau couronnée championne. Porsche atteint le sommet mondial avec Lotterer, Estre et Vanthoor.
Dans tous les sports, une règle fondamentale est de ne jamais considérer un résultat comme acquis, surtout lors de courses d’endurance comme dans le WEC. La preuve en a été donnée aux 8 Heures de Bahreïn, dernière manche du Championnat 2024, où, sur le circuit de Sakhir, des incidents à répétition ont semblé condamner certaines équipes ou pilotes, avant que ceux-ci ne reviennent au sommet de façon presque inattendue. Au terme de cette course, Toyota a été sacrée championne du monde Constructeurs, décrochant ainsi le septième titre de son histoire. De son côté, Porsche Penske a aussi pu célébrer grâce à l’équipage de la voiture n°6, permettant ainsi à la marque de Stuttgart de voir Laurens Vanthoor, Kevin Estre et André Lotterer devenir les nouveaux champions du monde Pilotes pour la saison 2024. La Ferrari d’Antonio Giovinazzi, longtemps en tête, a terminé 2e devant Matt Campbell, mais une pénalité de près de cinq minutes a ensuite privé la Scuderia de Maranello de cette place, offrant à Peugeot son premier podium de la saison avec Jensen. La Ferrari peut toutefois se consoler avec la victoire d’Alessio Rovera en catégorie LMGT3.
Première moitié de course : Ferrari domine, Toyota dans les hauts et les bas
Au départ des 8 Heures de Bahreïn, Sébastien Buemi a réussi à conserver la tête de la course avec sa Toyota n°8, tandis que Conway, également en première ligne au volant de la Toyota n°7, a dû céder face à la Ferrari n°51 de Giovinazzi et à la Porsche Proton n°99 d’Andlauer. Le début de course a été difficile pour le leader du championnat, Vanthoor, relégué hors du Top 10 après un contact avec la Ferrari n°50 de Molina, en lutte pour le titre Pilotes face à la Porsche. Les premières positions sont restées stables pendant une vingtaine de minutes, jusqu’à un premier coup de théâtre : lors des premiers dépassements, Koizumi, pilote de la Corvette n°82, a heurté Buemi, le leader, le faisant partir en tête-à-queue à l’entrée du virage 1. Cet incident a permis à Giovinazzi de prendre la tête, contraignant Buemi à une remontée difficile. Sur le podium virtuel sont alors monté Andlauer et Will Stevens, pilote de la Porsche Jota n°12, passé en seconde position juste avant les premiers arrêts aux stands. Cependant, une erreur de Giovinazzi lors du changement de pneus et du ravitaillement lui a fait perdre la tête au profit de Stevens. Le pilote italien, reparti en deuxième position devant les Toyota de Conway et Buemi, a ensuite effectué une remontée réussie, profitant d’une erreur de Stevens au virage 1 juste avant les deuxièmes arrêts. Chez Ferrari, les situations étaient contrastées : Giovinazzi en tête, tandis que Molina luttait en fond de classement en raison de problèmes techniques l’écartant provisoirement de la course au titre Pilotes. Une fois relayé par James Calado, Ferrari a conservé la première position devant la Porsche n°5 de Christensen et la Jota n°12 de Nato. Derrière eux, les deux Toyota avec la n°7 de Kobayashi, passée en quatrième position grâce à un ordre d’équipe. Mais alors que le Japonais se rapprochait de Nato, Toyota a connu un autre revers : une panne de transmission a rétrogradé Kobayashi en dixième position, bien qu’un peu plus tard, une réparation ait permis au pilote de remonter au classement jusqu’à la deuxième place.
Juste avant les troisièmes arrêts, avec Kobayashi dans les rétroviseurs de Calado, la course est entrée dans sa phase nocturne, avec Kevin Estre en huitième position – une place limite mais suffisante pour assurer le titre Constructeurs pour Porsche et le sacre mondial pour le trio Estre, Lotterer et Vanthoor.
Dernières quatre heures sous haute tension
Après la résolution des problèmes de transmission de la Toyota n°7, désormais pilotée par Nyck de Vries, l’équipe japonaise a, de nouveau, dû affronter les mêmes difficultés, alors que De Vries était en deuxième position derrière la Ferrari de Pier Guidi. Ce nouveau problème, combiné à une erreur d’Hirakawa lors d’un dépassement, a permis à Lotterer de s’emparer de la 7e place, éloignant encore un peu plus Toyota du titre, d’autant plus que De Vries a ensuite été contraint à l’abandon. Sous les projecteurs du circuit de Sakhir, le premier bouleversement est survenu à trois heures de la fin, avec une Safety Car pour le retrait de la Ford n°88 de Levorato.
Alors que la majorité des pilotes sont rentrés aux stands, Ilott a choisi de rester en piste, se faisant dépasser par Giovinazzi au redémarrage. Un moment particulièrement favorable pour l’Italien, mais aussi pour les Vanthoor et Nielsen, de retour en course pour le titre après les problèmes initiaux de la Ferrari n°50. Cependant, alors que la course semblait stabilisée, une deuxième Safety Car a été déclenchée suite à l’abandon de Paul Di Resta. Cette fois-ci, Giovinazzi et Laurens Vanthoor sont restés en piste, contrairement à Nielsen et Campbell (Porsche n°5). Toujours leader, Giovinazzi se retrouvait devant la Porsche n°6 en lutte pour le titre Pilotes. Un dernier épisode majeur s’est produit avec la sortie de la Lexus n°87 et de la Ford n°77, déclenchant un Full Course Yellow durant lequel Laurens Vanthoor a été mis sous investigation pour non-respect des procédures en régime de FCY, entraînant un drive-through. Buemi a ainsi pu remonter, réalisant un dépassement décisif et agressif sur Campbell à 40 minutes de l’arrivée. Cette manœuvre a permis à Toyota de remporter son septième titre mondial Constructeurs, tandis que Porsche célébrait le sacre de Vanthoor, Estre et Lotterer, malgré une 11e place finale en course.
Spectacle en LMGT3
La catégorie LMGT3 a également offert son lot de dépassements et de spectacles, même si les titres Pilotes et Constructeurs étaient déjà décidés avant la course. Après un départ en première ligne pour les deux McLaren, la course a connu de nombreux rebondissements, avec une victoire finale pour Alessio Rovera et sa Ferrari Vista AF Corse, devant les deux Corvette TF Sport de Charlie Eastwood et Dani Juncadella. La WRT n°46 de Valentino Rossi termine, quant à elle, 14e.
Djaffar KHODJA

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