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Moncef Balamane : « Le nageur a besoin d’une préparation à la hauteur de ses ambitions »

Pour atteindre le niveau mondial

L’un des grands espoirs de la natation algérienne, Aymen Moncef Balamane, se trouve actuellement au Canada pour préparer les prochains championnats du monde, qui se dérouleront en Hongrie en décembre prochain. Couronné en vermeil au niveau continental dans sa spécialité, la brasse, Balamane a déjà marqué les esprits dès son jeune âge. Lors des Jeux olympiques de la jeunesse en 2018 à Buenos Aires, il s’est distingué en terminant à la cinquième place de la finale du 200 mètres quatre nages.
Installé depuis cinq ans au Canada, Balamane nourrit de grandes ambitions et travaille sans relâche pour se hisser au plus haut niveau. Dans cet entretien accordé depuis le Canada, il nous parle de ses objectifs, de ses entraînements et de ses attentes pour les championnats du monde à venir.

Après plusieurs consécrations dès votre jeune âge, votre élan est freiné bien que vous restiez l’un des grands espoirs de la natation algérienne ?
Actuellement, je suis au Canada pour me préparer aux prochaines échéances, où je travaille avec mon nouvel entraîneur. Pour répondre à votre question, je ne pense pas que mon élan soit freiné.
Il était nécessaire de passer à une nouvelle étape dans ma carrière. Depuis deux ans, je suis sous la direction d’un entraîneur brésilien, ce qui m’a permis d’apporter un nouvel élan à ma spécialité, la brasse. Je continue à travailler selon un programme précis afin d’atteindre mes objectifs.

Qu’est-ce qui a motivé votre décision de changer d’entraîneur ?
Ce changement est motivé par deux raisons principales.
D’abord, sur le plan technique, j’ai choisi un entraîneur de grande qualité pour améliorer tous les aspects de ma performance.
Ensuite, je voulais aussi réaliser de meilleures performances à l’avenir. L’entraîneur brésilien correspond parfaitement à mes ambitions, et je suis optimiste quant à l’atteinte de mes objectifs grâce à lui.

Est-ce que ce changement d’entraîneur s’est fait ressentir chez vous ?
Oui, le changement se ressent déjà à travers les nouvelles méthodes d’entraînement. Chaque entraîneur a sa propre manière de travailler, et il faut un certain temps pour s’adapter, que ce soit sur le plan technique ou sur le plan mental.
Il y a une différence notable entre la mentalité algérienne et brésilienne, et il est essentiel de s’ajuster à cette nouvelle approche pour progresser.

Vous avez sans aucun doute suivi les prestations des nageurs algériens lors des JO de Paris. Une certaine déception s’est faite ressentir à travers leurs résultats.
On ne peut pas parler de déception dans ce contexte, car il s’agit du très haut niveau. Lors de telles compétitions mondiales, vous êtes confronté aux meilleurs nageurs du globe, chacun dans sa spécialité. Nos nageurs ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour obtenir de bons résultats. Cependant, il est important d’être réaliste et de reconnaître que pour atteindre des performances satisfaisantes, des moyens importants sont nécessaires.

Voulez-vous parler des moyens financiers ?
Ce n’est pas seulement une question d’argent. Ce dont nous avons besoin, ce sont les moyens appropriés pour une préparation efficace. Cela inclut des équipements de récupération, des compléments alimentaires essentiels pour la progression de l’athlète, et la participation à des tournois de haut niveau pour s’habituer à la compétition internationale. Les ressources financières sont importantes, mais elles doivent être orientées vers ces aspects spécifiques de la préparation. En clair, le nageur a besoin d’une préparation à la hauteur de ses ambitions pour atteindre le niveau mondial.

Récemment, le DTN de la boxe a évoqué le même volet en parlant de la consécration d’Imane Khelif, qui a bénéficié d’un programme d’entraînement spécifique de très haut niveau en se préparant pendant deux années aux USA. Faites-vous donc allusion à une prise en charge de l’athlète ?
Exactement. Pour obtenir des résultats au niveau mondial, un athlète doit bénéficier d’une prise en charge complète pendant sa préparation. Il est crucial de fournir les ressources nécessaires pour optimiser les performances, plutôt que de s’attendre à des miracles sans un soutien adéquat. Sur le plan continental et lors des compétitions régionales, la natation algérienne a obtenu des titres. Toutefois, pour briller sur la scène mondiale, il est impératif d’avoir les moyens adéquats. Nous sommes une dizaine de nageurs de haut niveau, et je suis convaincu que nous pourrons répondre aux attentes internationales si nous recevons le soutien approprié. Mais pour obtenir des résultats au niveau international, il est nécessaire d’avoir les moyens nécessaires pour soutenir cette quête.

Quels sont vos objectifs à court et à moyen termes ?
Actuellement, je suis focalisé sur les championnats du monde qui se dérouleront le mois de décembre prochain en Hongrie, par la suite on se projettera sur le championnat d’Afrique.

Par le passé vous avez quitté le Mouloudia en optant au CRB, une décision qui a fait objet de polémique, mais récemment le président du CSA/MCA Khaldi a évoqué la mauvaise gestion de l’ancien bureau pour expliquer le départ des athlètes vers d’autres cieux, qu’en est-il au juste ?
Il a tout résumé, c’est à cause des mauvaises conditions de travail que j’ai quitté le Mouloudia. Mon choix de changer de club est donc motivé pour des raisons d’ordre sportif. Je ne veux pas spéculer sur le sujet, une page est tournée, le plus important pour moi actuellement, c’est de me concentrer sur mon travail et préparer les championnats du monde 2024.


K. M.

Palmarès

Médaille d’or des 100 et 200 mètres brasse et du 200 mètres quatre nages aux Jeux africains de la Jeunesse, Alger 2018
Médaille d’argent du 4 x 100 mètres quatre nages et médaille de bronze du 50 mètres brasse ainsi que du relais 4 x 100 mètres nage libre aux Jeux africains de la Jeunesse de 2018 à Alger.
5e place en finale du 200 mètres quatre nages aux Jeux olympiques de la jeunesse de 2018 à Buenos Aires
Médaille d’argent du relais 4 x 100 mètres quatre nages mixte ainsi que deux médailles de bronze sur 200 mètres quatre nages et sur le relais 4 x 100 mètres quatre nages aux Championnats d’Afrique de natation 2018 à Alger
Trois médailles de bronze, sur les relais 4 x 100 mètres quatre nages, 4 x 200 mètres nage libre et 4 x 100 mètres nage libre mixte, aux Jeux africains de 2019 à Casablanca
Médaille d’or sur 4 × 100 mètres 4 nages, la médaille d’argent sur 4 x 100 mètres nage libre et la médaille de bronze sur 200 mètres quatre nages, aux Championnats d’Afrique de natation 2022 à Tunis
Deux médailles de bronze, sur 200 mètres quatre nages et sur le relais 4 x 200 mètres nage libre, Aux Jeux africains de 2023 à Accra

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