Tennis

Il détient le record de victoires majeures – 23, c’est Novak Djokovic

C’est fait. Novak Djokovic, avec ce 23e titre du Grand Chelem conquis dimanche en finale de Roland-Garros contre Casper Ruud, détient désormais seul le record de victoires majeures dans le tennis masculin. Au vu de sa domination actuelle dans les quatre principaux rendez-vous, il peut le porter sur des hauteurs inimaginables d’ici la fin de sa carrière.

S’il ne faut jamais dire jamais, faut-il ne jamais dire « pour toujours » ? Après quinze années d’une quête dantesque, d’abord derrière Roger Federer et Rafael Nadal, puis à leur hauteur, le voilà enfin seul devant les deux autres géants de son temps après avoir conquis son 23e titre majeur dimanche à Roland-Garros. Tous derrière et lui devant, l’unique place qui puisse réellement le satisfaire. Cette course-là a plus que probablement pris fin ce 11 juin 2023. Le compte de Federer est bon officiellement depuis son départ à la retraite en septembre dernier mais il l’était en réalité depuis que Nadal et Djokovic l’avaient laissé dans leur rétroviseur. Quant à l’Espagnol, il paraît bien difficile désormais d’envisager qu’il puisse augmenter son total de victoires en Grand Chelem. On ne le reverra pas en 2023 et son ambition est à présent de pouvoir rejouer la saison prochaine pour faire ses adieux.

IL EST À 23, MAIS BIENTÔT À COMBIEN ?
Dans ce trio majeur, Djokovic apparaît plus seul que jamais, non seulement parce qu’il enquille les grands titres, mais aussi, plus prosaïquement, parce qu’il est le seul à jouer, et à quel niveau. Il est à 23, mais sur ce que nous avons vu ces cinq dernières années comme ces quinze derniers jours, il est raisonnable de penser qu’il puisse aller encore plus haut, encore plus loin. Ce n’est pas une longueur d’avance sur Nadal qu’il pourrait dans quelques mois ou quelques années et le décompte final pourrait s’avérer sans le moindre appel. Bien sûr, personne ne peut savoir de quoi est fait l’avenir. En 2016, après son titre à Roland-Garros qui lui avait permis d’accomplir le Grand Chelem sur deux ans, personne n’aurait imaginé que le Serbe s’apprêtait à entrer dans une période de disette de plus de deux ans. La roue peut vite tourner. Malgré tout, s’il fallait aujourd’hui miser de l’argent, ce n’est sans doute pas sur un blocage éternel à 23 qu’il faudrait placer ses économies. Si quelqu’un se met un jour en position d’approcher le record de Novak Djokovic, et ce n’est pas un petit « si », ce n’est donc pas forcément 23 titres qu’il devra viser. 24 ? 25 ? Davantage encore ? La « facilité » avec laquelle il a conquis ses dernières victoires, notamment à Melbourne en début d’année ou ici à Paris, montre qu’il en a encore sous le pied. « 24, 25, pourquoi pas ?, a-t-il confié en souriant chez nos confrères de France 2 après la finale. Je joue bien, je suis en forme, j’ai confiance en moi, notamment pour Wimbledon où j’ai gagné les quatre dernières éditions. »

PRÉCOCITÉ, DOMINATION, LONGÉVITÉ
« C’est loin d’être fini », a proclamé son entraîneur, Goran Ivanisevic, après ce 23e opus. Un avis partagé notamment par Mats Wilander. « Il est loin d’en avoir terminé, prévient le consultant d’Eurosport. Déjà, il sera l’énorme favori de Wimbledon le mois prochain et sans doute encore de l’US Open. J’aimerais vraiment savoir ou ça va s’arrêter parce que là, il pourrait vite arriver à 26 ou 27 titres. » Quand bien même il s’arrêterait là, combien de temps peut tenir cet effarant record ? L’avenir le dira, mais seul un spécimen non pas rare mais exceptionnel pourra le titiller. Ce début de XXIe siècle a produit trois champions d’une envergure hallucinante en simultané. Pourquoi pas un, deux ou trois autres à plus ou moins brève échéance ? Mais tout de même. S’octroyer cinq ou dix Grands Chelems vous place déjà parmi les seigneurs de ce sport. Djokovic, Nadal et Federer ont simplement créé leurs propres standards et ils dépassent l’entendement. Pour atteindre un tel total, il faut à la fois être précoce pour gagner tôt, dominer durablement et outrageusement au moins sur certaines périodes et, en prime, afficher une longévité exceptionnelle. Djokovic a coché toutes les cases même si, avec un seul titre à 22 ans, il ne comptait pas parmi les plus rapides en début de carrière. Mais ce dimanche, même si ça ne se voit ou ne se ressent pas, il est devenu le plus vieux vainqueur de l’histoire de Roland-Garros.

NE PAS INSULTER L’AVENIR MAIS RESPECTER LE PRÉSENT
Dans le tennis actuel, seul Carlos Alcaraz paraît capable de se tailler un palmarès susceptible de le faire entrer parmi les plus grands. Mais personne ne peut dire à ce jour s’il sera apte, par exemple, à remporter Wimbledon. Si son corps tiendra. Si, dans plus de quinze ans, il bottera encore les fesses de ceux qui vont aujourd’hui à la maternelle. Quand Pete Sampras a glané son 14e Majeur en 2002 à l’US Open, personne n’imaginait que son record serait éclipsé avant la fin de la décennie. Roger Federer, seul détenteur de ce même record à l’été 2009, ne paraissait pas devoir être rétrogradé sur la troisième marche de ce podium en à peine plus de dix ans. Il ne faut donc jamais dire « pour toujours » pas plus qu’il ne faut jamais dire jamais.
Le record de Novak Djokovic sera peut-être battu. Mais si dans 30 ou 40 ans, il est toujours seul là-haut, à contempler le reste de l’histoire, ce ne serait tout de même pas une colossale surprise. Il ne faut pas insulter l’avenir. Mais il ne faut pas davantage minimiser le présent et l’énormité de ce que le Serbe est en train a produit continue de produire et, sans doute, continuera de le faire.

 

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