Martín, victorieux, repousse la décision du titre à la course longue

La neuvième symphonie est jouée, mais il est encore tôt pour le concerto du championnat. Jorge Martín à Valencia, lors du dernier Grand Prix de la saison, remporte pour la neuvième fois cette année la course sprint et porte la lutte pour le titre mondial avec Pecco Bagnaia lors de l’ultime acte, le Grand Prix de Valencia aujourd’hui.

L’Espagnol de Ducati Pramac remporte la course courte du samedi, un passage obligé pour nourrir des rêves de titre mondial, et grâce à la 5e place du champion en titre Bagnaia, il se retrouve à 14 points de lui au championnat. Tout est encore ouvert à une seule course de la fin d’une saison très longue : en cas d’une autre victoire de Martín, demain, pour que Bagnaia conserve la couronne mondiale, il suffirait d’arriver 5e. Un défi à sa portée, malgré une course sprint où il n’a pas été en tête. A la base de la différence de performance entre les deux prétendants au championnat, il y a probablement le choix du pneu arrière, Martín utilisant un pneu tendre, tout comme Brad Binder, deuxième avec la KTM, et Marc Márquez, troisième avec la Honda, tandis que Bagnaia opte pour un pneu medium avec lequel il ne peut que se défendre.

Martín gagne, remontant progressivement, d’abord sur Maverick Viñales, 4e avec Aprilia après avoir décroché la pole position, puis sur Binder, qui le menace jusqu’à la fin et se rapproche à moins de 2 dixièmes de seconde. Aucun duel direct avec Bagnaia, sauf au premier tour, dans un croisement résultant d’une erreur de Pecco, parti très loin, ouvrant une brèche dans laquelle se faufilent également Binder et Márquez. A partir de là, Martín entame sa remontée, se battant même avec Marc Márquez avec des signes de cicatrices sur la combinaison, tandis que Bagnaia ne peut que limiter les dégâts.

Il semble impossible pour Pecco de pousser, il ne parvient pas à changer de rythme et doit même se soucier de garder Fabio Di Giannantonio derrière lui à la fin. Le pilote romain de Ducati Gresini, qui l’avait battu au Qatar, n’ose pas cette fois-ci et donne l’impression de ne pas vouloir prendre de risques démesurés après sa victoire à Losail. La raison d’Etat de Borgo Panigale prévaut, compréhensiblement. La liste des pilotes marquant des points est complétée par Marco Bezzecchi (Ducati VR46) 7e, Alex Márquez (Ducati Gresini) 8e et Johann Zarco (Ducati Pramac) 9e, tandis qu’un vif Fabio Quartararo tombe juste après avoir dépassé Bagnaia alors qu’il avait un rythme de Top 5. Tout se joue désormais dans une seule course, avec Bagnaia partant avec une solide avance de +14 sur Martín et avec l’avantage, non seulement psychologique, de le précéder sur la grille de départ : 2e contre 6e position. Ce seront 27 tours de course avec le cœur serré, sachant que la moindre erreur de tension, de conduite, de technique ou de stratégie, sera fatale, dans un duel intense et magnifique entre deux champions. Il est beau et juste que l’épilogue du duel Bagnaia-Martín soit celui-ci, sur la scène de Valencia, dressée pour le concert final.

Adel CHOUKRI

Classement de la Sprint Race de Valencia (9 premiers)
• Jorge Martín, Ducati Pramac 19:38.827
• Brad Binder, KTM +0.190
• Marc Márquez, Honda Hrc +2.122
• Maverick Viñales, Aprilia +3.106
• Pecco Bagnaia, Ducati +4.253
• Fabio Di Giannantonio, Ducati Gresini +4.400
• Marco Bezzecchi, Ducati VR46 +4.502
• Alex Márquez, Ducati Gresini +5.578
• Johann Zarco, Ducati Pramac +5.910