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Les 18 équipes ont déposé leur dossier d’engagement

World Tour

Malgré une petite incertitude concernant la formation Jumbo-Visma sur son sponsor titre, les 18 formations masculines du World Tour cycliste ont déposées leur dossier d’engagement pour la saison 2024, a confirmé l’UCI jeudi. Le peloton devrait donc rester inchangé la saison prochaine.

Fin d’un petit suspense pour Jumbo-Visma. Ces derniers jours, la question du sponsoring, et par conséquent du budget, de l’équipe néerlandaise avait été mise sur la table, la chaîne de supermarché Jumbo ayant décidé de se retirer de tous ses investissements marketing dans le sport, y compris du sponsor-titre de la formation la plus victorieuse de l’année 2023 (69 succès). Finalement, c’est sous son appellation originelle « Blanco Pro Cycling Team » que l’équipe de Richard Plugge a déposé son dossier d’engagement pour la saison 2024, tout comme les 17 autres formations. Un communiqué de l’Union Cycliste Internationale (UCI) publié ce jeudi a dévoilé l’identité des 18 candidats. Un temps discutée, la fusion avec l’équipe belge Soudal-Quick Step n’aura donc également pas lieu, les deux formations ayant déposés leurs dossiers séparément. Pour Jumbo-Visma, la suite devrait être l’annonce de l’arrivée de « Lease-a-bike » comme co-sponsor-titre aux côtés de Visma. Du côté du reste du plateau World Tour, aucun changement n’est à signaler. En UCI Proteams, le second échelon du cyclisme mondial, 17 équipes sont candidates à une licence, dont TotalEnergies, Lotto DSTNY. Les formations Bolton Equities et Human Powered Health n’ont pas demandé à renouveler leur licence, tandis que TdT-Unibet a formulé sa première candidature.

Jumbo-Visma et UAE ont fait planer un risque
En décrochant deux derniers succès mardi, la Jumbo-Visma a porté son total sur la saison 2023 à 69 victoires, établissant là un record sur les dernières saisons. Les Néerlandais ne sont cependant pas seuls pour établir cette domination hégémonique sur le peloton et d’autres formations aux énormes budgets (UAE, INEOS) ont aussi leur part dans ce cyclisme à plusieurs vitesses.
Olav Kooij levant les bras, Milan Vader remportant le classement général. Le Tour de Guangxi, ultime course World Tour de la saison, a conclu comme un symbole une année 2023 largement dominée par la Jumbo-Visma, vainqueure notamment du Giro, du Tour et de la Vuelta. On peut d’ailleurs ajouter les UAE pour former une doublette de tyrans du peloton. Néerlandais et Emiratis ont triomphé de 126 courses, pour un ratio combiné de 35% de victoires, et se partagent bon nombre des lauriers les plus prestigieux. Au point que l’on se demande si cette ultra-domination ne va pas, un jour, devenir néfaste pour le cyclisme.
L’heure est aux bilans et ceux-ci vont à l’évidence dans un seul sens. Alors qu’en 2022, la meilleure marque s’établissait à 48 victoires pour UAE-Team Emirates devant les 47 de Jumbo-Visma et de Quick-Step Alpha Vinyl, en 2023, les trois ont dépassé les 55. Et si le nombre ne suffisait pas à comprendre l’ampleur de la domination, celui des coureurs différents à avoir gagné dans chaque équipe aide à y voir plus clair.

Heureusement, il y a Van Der Poel…
Dans le détail, on remarque qu’Alpecin-Deceuninck se défend bien en nombre de bouquets mais doit beaucoup à son duo Jasper Philipsen, coureur le plus prolifique de la saison (19 succès), et Mathieu van der Poel. Le Néerlandais, s’il gagne peu (5 fois en 2023), est l’un des seuls à pouvoir briser l’hégémonie des meilleures équipes sur les plus grandes courses. Il a remporté Milan-San Remo, Paris-Roubaix et les Mondiaux pendant qu’UAE, grâce à Tadej Pogacar, a décroché le Tour des Flandres et le Tour de Lombardie et que Remco Evenepoel a complété, pour Soudal-Quick Step, sa collection de Liège-Bastogne-Liège (2 désormais).
Allons plus loin pour constater que Jumbo-Visma et UAE ont décroché 8 des 15 autres courses d’un jour du calendrier World Tour. Et sur les épreuves par étapes, le ratio grimpe même à 9 sur 12 pour ces deux équipes. Rappelons enfin que Jumbo-Visma a triomphé des trois grands tours et qu’elle a, avec UAE et INEOS, trusté toutes les places sur le podium du Giro, du Tour et de la Vuelta. Trois équipes seulement, c’est deux fois moins qu’en 2022 et 2021 (6 équipes sur les podiums).

Madiot : « Le triplé des Jumbo sur la Vuelta peut vite devenir un problème »
« Le triplé des Jumbo sur la Vuelta peut vite devenir un problème, note Madiot. Il faudrait qu’on puisse tous avoir accès à un niveau de talent intéressant. » Sur ce même Tour d’Espagne, ce dernier avait, à notre micro, estimé que la Jumbo-Visma avait, dans son effectif, « 15 coureurs qui pourraient être leaders ailleurs ». Refusant la suspicion du dopage, le manager de la Groupama-FDJ avait pointé des disparités de budget qui commençaient à ressembler à ce qu’il se passe dans le football. De quoi nuire à terme, selon lui, à l’intérêt des courses.
Questionné sur une possible lassitude du public, Madiot cite l’exemple de la Formule 1 qui a vécu cette année une deuxième saison de domination de Max Verstappen et Red Bull tout en voyant ses audiences diminuer. Quelle solution alors ? Un salary cap ? « Pourquoi pas, répond-il, il faut voir avec l’UCI. Mais nous Français on a un autre problème à régler. Quand on est confronté à une concurrence étrangère, on supporte le coût social de notre modèle. Ce qui nous a aidés pendant le Covid nous pénalise le reste du temps. »

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