Omar Bayou, ancien judoka, a débuté sa carrière au Chiheb Riadhi d’El-Harrach (CREH). Titulaire du grade de 5e dan, il est également ingénieur en hydraulique, en 1978, en Hongrie. Dans cet entretien qu’il nous a aimablement accordé, il revient sur sa carrière et toutes les connaissances accumulées tout au long de celle-ci, au service du judo.
Propos recueillis par Abdallah GUESSOUM
Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Omar Bayou, né le 4 septembre 1954. J’ai pratiqué une seule discipline, le judo. Mes débuts dans la pratique du judo remontent à l’année 1967, où j’ai eu ma première licence, à l’âge de 13 ans, au sein du Chihab Riadh d’El-Harrach (CREH), sous la conduite des maîtres Hadj M’hamed Saïd et Loutis Ali. J’ai fait mes études primaires et secondaires en Algérie, et les études universitaires en Hongrie. En 1978, j’ai eu mon diplôme d’ingénieur en hydraulique. De retour en Algérie, en janvier 1979, j’ai commencé à accomplir mon service militaire, et en février 1979, j’ai décroché la médaille d’or au Championnat d’Algérie militaire, et j’ai été sélectionné en équipe nationale militaire. Je devais participer au Championnat du monde prévu en Iran, mais malheureusement, celui-ci a été annulé, à cause de la guerre entre l’Iran et l’Irak. J’ai arrêté la compétition en 1981, et je me suis reconverti en entraîneur et arbitre. Mes premiers cours d’entraînement c’était en 1981, sous les couleurs de l´IRBEH (El-Harrach), en 1985, j’ai été entraîneur au club de l’IRBOS (Oued Smar), dont je suis le fondateur de la section de judo. En 1985, j’étais élu au poste de président du Conseil communal des sports (CCS) de l’APC d’Oued Smar pour deux mandats. Je suis resté 25 années au sein de l’IRBOS (Oued Smar) et après, pour des raisons purement professionnelles, j’ai rejoint le Club de judo d’El-Harrach.
Comment est venue votre passion pour l’arbitrage ?
Après avoir pratiqué le judo pendant de nombreuses années, je me suis orienté vers l’arbitrage. C’est quelque chose d’indispensable dans le monde du sport. Ce que j’aime particulièrement, c’est faire en sorte que chaque compétition se déroule parfaitement. Pour ma carrière en arbitrage, j’ai commencé en 1981. J’ai évolué, de 1981 à 1983, en arbitre régional, et de 1983 à 1985, je suis passé arbitre national. J’ai souffert pour décrocher mon grade international, il a fallu plus de 10 ans pour l’avoir, à cause des luttes au sein de la Fédération de judo. En 2009, j’ai obtenu le grade d’arbitre mondial, j’ai arbitré plusieurs Championnats d’Afrique, tournoi d’Europe à Baku (Azerbaïdjan, en 2011) et, en 2017, j’ai arbitré le Championnat du monde qui s’est déroulé à Budapest. L’important dans ce domaine, est de savoir se faire respecter.
Quelle est la mission d’un arbitre de judo ?
On pourrait penser qu’en tant que judoka, la transition vers l’arbitrage serait facile, mais ce n’est pas le cas. Je devais faire attention au placement des sportifs afin d’être dans le bon angle pour tout voir en cas de chute, en fonction de là où on se situe. Mais avec le travail, on y arrive. C’est un rôle différent, il faut être à l’aise au milieu du tapis en tant qu’arbitre, veiller au respect des règles, assurer la sécurité des combattants et donner un verdict à un combat ou une compétition. On doit réagir très vite, c’est est à nous de diriger le combat, de bien se placer, de donner notre avis, mais il y a aussi beaucoup de travail derrière. Comme je connais le judo, je sais ce que les lutteurs veulent faire. Je sais utiliser mon passé en tant qu’athlète pour perfectionner le rôle de l’arbitrage.
Comment vous préparez-vous aux compétitions ?
Selon moi, dans l’arbitrage, le meilleur moyen de progresser, c’est de s’exercer. Nous avons quelques stages de perfectionnement, mais j’essaie surtout d’arbitrer le plus de combats officiels possibles et de participer à de nombreux tournois pour prendre de la confiance et me rapprocher de l’atmosphère des grandes échéances internationales. Il y a également une dimension d’analyse de vidéos, très importante après les compétitions. En visionnant les combats sous différents angles, on développe sa compréhension des différentes séquences, car nous n’avons pas toujours le bon angle lors de la prise de décisions qui sont souvent décisives.
Qu’est-ce que le sport vous a apporté dans votre vie ?
Le sport m’a donné beaucoup de choses, il est devenu un état d’esprit, il m’a donné ce mental fort, cette détermination, cette volonté inébranlable qu’on remarque chez beaucoup de sportifs. Le judo est devenu un équilibre pour moi et me permet de savoir où je me situe dans ma vie, ce qui va me permettre d’avoir une meilleure énergie, d’être en forme. Aussi, le sport me permet de me donner des objectifs à atteindre, on apprend à se surpasser, à donner le meilleur de soi-même. Le sport donne une meilleure condition physique et une santé plus optimale, il va jouer un rôle décisif sur le mental, mais aussi sur les connaissances, facilite les voyages dans plusieurs pays (Afrique, Asie, Amérique et Europe), pour se renseigner sur l’histoire et la culture des pays, et découvrir d’autres coutumes.
On vous laisse le soin de conclure…
On ne peut pas réussir une belle aventure sportive sans le soutien total de ses proches. Aussi, se présente à moi l’occasion de leur adresser mes plus vifs remerciements, à mes entraîneurs Hadj M’Hamed Saïd et Loutis Ali qui m’ont toujours orienté dans le bon sens. Je remercie aussi toutes les personnes qui m’ont encadré dès mon jeune âge et qui ont contribué à ma réussite, ceux qui m’ont aidé de près ou de loin pour atteindre mes objectifs. Mon souhait est d’ouvrir une salle de judo et, au passage, je remercie M. Vizer Marius, qui m’a donné l’occasion pour réaliser ce rêve. Permettez-moi également d’adresser tous mes remerciements au quotidien Planète Sport qui nous soutient beaucoup. Et à l’occasion de la fête de l’Aïd El-Fitr El-Moubarak, je présente au peuple algérien mes meilleurs vœux, priant Dieu Tout-Puissant que cette fête soit une occasion renouvelée dans la paix et la stabilité.
