
Iga Swiatek ayant chuté face à Jelena Ostapenko en 8es de finale, dimanche, Aryna Sabalenka est d’ores et déjà assurée de devenir numéro 1 mondiale dès lundi prochain. Personne n’est surpris de voir la Bélarusse, impressionnante de régularité dans ses performances tout au long de la saison, accéder au trône. À elle, désormais, de marquer son territoire. En remportant l’US Open, par exemple.
Libre à chacun de la croire, ou pas. Devant la presse, Aryna Sabalenka a juré qu’elle était partie se coucher avant la fin du match entre Iga Swiatek et Jelena Ostapenko, dimanche soir à l’US Open. « Je me suis forcée à ne pas regarder le score, je devais juste aller au lit, a-t-elle raconté. Je sais que si j’avais vu le résultat, ça aurait été très dur de trouver le sommeil. » Et pour cause : grâce à la défaite de la Polonaise (3-6, 6-3, 6-1), la Bélarusse est mathématiquement assurée de devenir, lundi prochain, la 29e joueuse de l’histoire à occuper le fauteuil de numéro 1 mondiale. C’est donc au saut du lit qu’elle a pris connaissance de son futur statut de patronne du circuit féminin. Une consécration, à l’évidence, même si cet objectif ne l’obsède pas depuis des années. « C’était vraiment étape par étape : d’abord le top 100, puis top 50, top 30, top 10, top 5, a énuméré la droitière d’1,82 m. Je ne sais pas quand j’ai commencé à me dire que j’avais peut-être une chance de devenir n°1 mondiale. Je savais que beaucoup de travail devait être accompli pour cela. Je n’étais pas prête mentalement, parce que pour être n°1, il faut être constante en tournois. »
Un déclic et beaucoup de régularité
C’est précisément ce qu’elle est parvenue à faire cette saison. Idéalement lancée dès le 1er janvier, en s’adjugeant le tournoi d’Adélaïde 1 sans concéder le moindre set, Sabalenka a surtout, quelques jours plus tard, remporté l’Open d’Australie. Son premier titre en Majeur, derrière lequel elle courait depuis tant d’années. « Aryna était à la recherche d’un déclic et elle l’a eu à Melbourne », souligne Justine Henin, consultante Eurosport. Dans la foulée, la Minskoise s’est offert un autre titre (le WTA 1000 de Madrid) et a fait preuve d’une régularité indéniable au fil des tournois. A fortiori en Grand Chelem, puisqu’elle a atteint les demies à Roland-Garros et à Wimbledon. Cette accession au rang de n°1 mondiale est ainsi « simplement une confirmation » aux yeux de Justine Henin. Les joueuses interrogées à ce sujet ne disent pas le contraire. « Elle frappait à la porte depuis un certain temps. C’est bien de voir ce changement et de la voir être récompensée pour la manière dont elle joue et sa régularité, surtout pendant les Majeurs », a constaté Jessica Pegula. « Honnêtement, je suis très heureuse pour Aryna, a avoué Ons Jabeur. Je pense qu’elle mérite d’être numéro 1, et depuis un long moment. »
Piégée par Qinwen Zheng en 8es (6-2, 6-4), la Tunisienne faisait grise mine au moment de rentrer aux vestiaires. Elle a malgré tout pris la peine d’aller saluer la future patronne du circuit, qui jouait juste après. « Elle était encore énervée, mais elle est quand même venue vers moi pour me féliciter. J’adore cette fille », a souri Sabalenka, qui a révélé avoir reçu « plein de messages, venant de beaucoup de monde, de joueurs ». Parmi lesquels, entre autres, Novak Djokovic.
Je ne voulais pas être n°1 mondiale comme ça
Submergée d’ondes positives, la protégée d’Anton Dubrov a toutefois exprimé un regret : celui de n’avoir pas pu destituer Swiatek elle-même. « Pour être honnête, je ne voulais pas qu’elle perde », a avoué celle qui va bientôt abandonner sa 2e place au classement WTA. « Toute l’année, j’ai bien joué. Je l’ai mise sous pression. J’étais triste et heureuse à la fois, car je ne voulais pas devenir n°1 mondiale comme ça. Je voulais qu’il y ait une bataille. » Ce n’est sans doute que partie remise. Après une pause méritée et salutaire, la Varsovienne entend en effet repartir à la conquête du trône.
Cela promet encore de jolies passes d’armes à venir et, qui sait, la Polonaise et la Bélarusse sont peut-être en train de poser les bases d’un duel qui va animer le tennis féminin pendant quelques années. En attendant, la dernière citée a un deuxième titre du Grand Chelem à conquérir, histoire de renforcer sa position de future patronne du circuit. Vainqueure sans trembler de Daria Kasatkina en 8es de finale, lundi (6-3, 6-1), elle s’avance logiquement en favorite d’un tableau qui ne comprend plus qu’une seule autre lauréate de Majeur, à savoir Marketa Vondrousova (Wimbledon 2023).
Bien sûr, il faudra aussi se méfier d’une Coco Gauff massivement soutenue par le public new-yorkais, ainsi que de la surprenante Zheng, que la joueuse de 25 affrontera ce mercredi en quarts. Tout en assumant son nouveau statut. « Y aura-t-il plus de pression pour Aryna Sabalenka d’ici la fin de cet US Open ? », s’interroge Justine Henin. On ne va pas tarder à le savoir. Lundi prochain, la nouvelle reine s’installera sur le trône. Elle ne pourrait pas rêver plus belle couronne qu’un sacre à Flushing.
Ainsi, cela faisait un moment qu’elle rôdait et se rapprochait de cette place de n°1 mondiale. Mais Aryna Sabalenka n’avait pas encore fait le grand saut. En abandonnant son titre à l’US Open face à Jelena Ostapenko, Iga Swiatek lui a ouvert la porte et, quoi qu’il arrive désormais, la Biélorusse montera sur le trône de la WTA lundi prochain pour la première fois de sa carrière. Ce sera la 29e joueuse à occuper cette place.