Omnisport

Lutte anti-dopage dans le sport

Encore une nouveauté

L’incorporation des profils stéroïdien et endocrinien dans le passeport biologique devrait améliorer la chasse aux produits difficilement détectables par simple test antidopage. Le futur de la lutte antidopage se trouve peut-être dans des boîtes en carton façon « box du mois » de la dernière marque de déodorant. Déjà utilisés aux États-Unis dans le secteur de la santé, les autotests sanguins envoyés par la poste pourraient venir compléter l’arsenal de tests antidopage. Sous la forme d’une petite recharge d’encre d’imprimante avec de micropics et d’une petite fiole pour stocker le sang prélevé, cet ustensile permet de se faire une prise de sang soi-même, avant de renvoyer le tout au laboratoire et de recevoir les résultats via une application.

En phase de test lors des derniers Mondiaux de Eugene (seulement le prélèvement via le kit), le processus pourrait se développer pour des tests programmés, différents des inopinés, permettant notamment de stocker un plus grand nombre de données pour les passeports biologiques des athlètes (une caméra intégrée pouvant contrôler la manipulation).

Car, sauf cas de plus en plus rare, le contrôle positif en compétition n’est plus l’atout numéro un pour débusquer les meilleurs tricheurs. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si une bonne partie des derniers cas positifs révélés récemment par l’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU) l’ont été via le passeport biologique. « Nous sommes un peu meilleurs sur le passeport parce que nous avons dédié de nouvelles ressources, explique Thomas Capdevielle, responsable du testing à l’AIU. L’ABP (athlete biological passport) c’est du profilage. Avec ça, on ne sait pas ce que l’athlète a pris mais on voit qu’il y a des marqueurs, normalement stables, qui ont été perturbés de façon non physiologique. »

Beaucoup utilisé pour détecter l’usage d’EPO, le passeport biologique n’était, jusque-là, pas d’un grand secours pour les autres produits phares du dopage comme la testostérone ou l’hormone de croissance. L’incorporation des profils stéroïdien et endocrinien au passeport biologique pourrait changer la donne. « L’Agence mondiale antidopage (AMA) va introduire ces nouveaux modules qui sont beaucoup plus pertinents pour les disciplines comme le sprint ou celles de force », explique Capdevielle. « Le challenge concerne notamment le sprint où pour le moment, les tests ne sont assez sensibles pour être efficaces, prolonge Brett Clothier, le directeur de l’AIU. Les détections par le sang sont plus efficientes, c’est prometteur. Il va avoir un gros impact. »

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