
À l’heure où la fabrique de la ville se réinvente, comment, en tant que promoteur immobilier, aborder la conception et la construction de nouveaux équipements sportifs ? Entre le vieillissement des infrastructures existantes et l’évolution des pratiques sportives, les besoins sont bien là, tant dans le monde du sport de loisirs que dans celui de la compétition. Et c’est bien là que tout l’enjeu réside : comment optimiser un nouvel équipement pour qu’il réponde à l’ensemble de ces besoins ?
Dans le sport de compétition, il est beaucoup question d’image, voire de puissance, au niveau mondial. On parle même de « géopolitique du sport », expression que nous avons pu entendre dès le début du conflit en Ukraine : exclure la Russie des compétitions mondiales a été une sanction retentissante.
Mais, au-delà de la performance et de son « soft power », le sport de compétition est aussi un spectacle de masse, avec toute l’industrie que cela représente. D’après une estimation de PWC, le chiffre d’affaires du sport spectacle mondial atteignait près de 145 Mds d’€ en 2015. La plupart des univers sportifs ont enregistré une baisse de leur nombre de pratiquants. Seuls trois univers semblent échapper à cette logique : la course et la marche, les activités de la forme et de la gymnastique ainsi que les sports urbains.
Toutes ces disciplines ont comme point commun d’être des pratiques libres : elles ne nécessitent pas d’infrastructures particulières et se pratiquent souvent seul (mais connectés !). Cela s’explique par un besoin croissant de flexibilité : pouvoir faire du sport quand on veut ou simplement quand on en a l’opportunité. Pas d’horaires fixes, pas d’entraineur à écouter, ni de licence à acquérir : ce sont des sports que l’on pratique en toute liberté. Or les infrastructures telles que les gymnases ou les salles municipales sont souvent réservées aux clubs et associations, ce qui demande aux pratiquants un engagement sur le long terme.
L’utilisation des équipements sportifs publics reste très largement liée à l’organisation de compétitions. Une large partie de la population, qui souhaite pratiquer un sport-santé ou loisirs, ne s’y retrouve donc pas. Il faut dire qu’il s’agit d’un véritable défi de santé publique. La sédentarité a été qualifiée de véritable « bombe à retardement sanitaire».