L’Algérie s’apprête à accueillir, en septembre 2025 à Oran, les Championnats d’Afrique féminins de handball des moins de 17 ans (U17) et des moins de 19 ans (U19). À cette occasion, Kord El-Oued Ahmed Filali, directeur technique national (DTN) de la Fédération algérienne de handball (FAHB), revient en détail sur les attentes, la préparation et les ambitions qui entourent cet événement majeur.
Quel est l’objectif principal de la participation de l’Algérie à ces deux compétitions ?
Notre ambition est clairement orientée vers la préparation de l’avenir. Chez les moins de 19 ans, nous souhaitons construire une équipe solide qui constituera le socle de la sélection nationale senior, avec une perspective précise : les Jeux olympiques de 2028 à Los Angeles. Il s’agit d’un objectif à moyen terme, qui nécessite un travail patient et rigoureux dès maintenant. Pour les U17, l’idée est de structurer une génération compétitive, capable de progresser et d’alimenter à terme l’équipe des moins de 20 ans, puis celle des seniors. Cette vision est essentielle, car elle permet de bâtir un projet durable. Nous ne cherchons pas seulement des résultats immédiats, mais une montée en puissance progressive. Ce championnat à domicile représente une étape clé dans ce processus.
Le niveau de la compétition s’annonce très relevé. À quoi faut-il s’attendre ?
En effet, la compétition sera hautement exigeante dès le premier tour. Par exemple, l’Angola est une nation habituée aux titres africains et bénéficie d’une organisation solide, avec une expérience internationale importante. De plus, l’Égypte et la Tunisie, qui dominent le handball africain depuis longtemps, seront présentes et apporteront un poids compétitif considérable. Nous connaissons le défi, mais nous sommes conscients que c’est aussi une occasion unique pour nos joueuses d’évaluer leur niveau réel face à des équipes de référence sur le continent. Cette confrontation est précieuse pour leur apprentissage et pour mesurer les efforts à fournir. Le tournoi se jouera sous forme de poules très serrées, ce qui ajoute à la pression et à l’intensité des matchs.
Comment s’est déroulée la préparation de nos sélections ?
La préparation a débuté dès le mois d’août, avec plusieurs stages, organisés à Alger, Oran et Sétif, afin de rassembler les joueuses et travailler les automatismes collectifs et les schémas tactiques. Nous avons aussi programmé des matchs amicaux pour permettre aux staffs techniques de peaufiner les réglages et d’adapter les stratégies. Les staffs travaillent actuellement de façon intensive pour offrir aux joueuses un cadre idéal qui favorisera leur performance lors des compétitions. Cet encadrement rigoureux est indispensable, car il s’agit d’imposer une discipline de travail et un environnement de qualité propices au succès.
Quel est le profil des joueuses sélectionnées pour ces championnats ?
Pour les U19, nous avons une équipe mixte, composée de joueuses évoluant dans des clubs étrangers et d’autres locales, ce qui enrichit le groupe avec de nouvelles compétences et expériences. Cette ouverture est essentielle pour apporter de la profondeur au collectif. En parallèle, des joueuses locales, issues de clubs comme El-Biar, Akbou, Boumerdès, Mila ou Constantine, ont également été retenues. Il n’existe pas de club dominant clairement cette catégorie, ce qui nous pousse à élargir notre champ de détection et à sélectionner la meilleure génération possible. Chez les U17, nous avons opté pour les meilleures jeunes talents des clubs phares du championnat jeune. Cette génération est prometteuse, pleine de potentiel, et devrait être capable de s’illustrer et de progresser rapidement. Ces sélections reflètent donc un équilibre entre expérience, talents locaux et formation, ce qui est porteur d’espoir pour l’avenir.
Quel message souhaitez-vous faire passer à travers cette participation à ces Championnats d’Afrique à domicile ?
Ce tournoi porte un message fort de confiance en notre jeunesse et en l’avenir du handball féminin algérien. Ces jeunes joueuses sont les cadres de demain et méritent que l’on investisse en elles avec sérieux. Il est capital de leur donner les moyens nécessaires, que ce soit en termes de compétitions, d’encadrement ou de conditions d’entraînement. Ce championnat organisé sur notre sol est un véritable tremplin. Si nous voulons que le handball féminin algérien retrouve sa place sur la scène continentale et mondiale, il faut impérativement miser sur une formation rigoureuse dès le plus jeune âge. C’est la seule voie pour inverser la tendance et rebâtir un palmarès qui a longtemps fait la fierté de notre pays. Nos joueuses ont besoin d’une reconnaissance, d’un soutien populaire et institutionnel, et ce tournoi est une excellente occasion pour mobiliser toutes les énergies autour de ce projet.
A. A.



