Ramovic et Zinnbauer, quand le professionnalisme fait la différence

L’arrivée des techniciens allemands Saed Ramovic au CR Belouizdad et Josef Zinnbauer à la JS Kabylie a bouleversé la dynamique du football national. Avec un effectif quasi inchangé, les deux entraîneurs ont su transformer leurs équipes respectivement en candidats au titre et en prétendants à la Ligue des champions africaine, prouvant ainsi qu’un travail structuré et rigoureux peut compenser bien des lacunes supposées.
Une révolution méthodique sans complaisance
Ce que les deux entraîneurs ont en commun, au-delà de leur nationalité, c’est leur rigueur professionnelle. Pas de piston, pas de passe-droit, le mérite seul ouvre la porte au onze de départ. Leur impact a été immédiat. De nombreux joueurs jusque-là dans l’ombre ont saisi leur chance et explosé sous leur direction, preuve qu’un bon encadrement peut réveiller des talents endormis. Sous la houlette de Ramovic, le CRB a lutté jusqu’à la dernière journée pour le titre et disputera la finale de la Coupe d’Algérie. De son côté, Zinnbauer a redonné vie à une JSK qui flirtait avec la relégation ces dernières saisons. Le club retrouvera la Ligue des champions la saison prochaine. Un véritable exploit au vu des résultats récents du club kabyle.
Le technicien local face à ses limites
Ces réussites soulèvent une question dérangeante mais nécessaire, où en est le technicien algérien ? Alors que certains coaches algériens cumulent les échecs malgré des réseaux solides et une présence constante sur le marché, leurs excuses habituelles, manque de moyens, qualité moyenne des joueurs semblent aujourd’hui vidées de leur substance. L’exemple de Nabil El Kouki, qui a quitté l’ES Sétif sans laisser de trace notable malgré les investissements massifs consentis par la direction, illustre ces limites. Abdelkader Amrani, de son côté, continue de rebondir de club en club sans résultats significatifs, incarnant une forme d’épuisement du modèle du coach local classique.
L’heure du renouvellement
Face à ces constats, il devient urgent de donner leur chance aux jeunes entraîneurs algériens formés, motivés et porteurs d’idées nouvelles. Il ne s’agit pas de nier les acquis des techniciens en place, mais de reconnaître que le football évolue et que le banc de touche doit suivre ce mouvement. Il est temps de rompre avec le recyclage permanent et de miser sur une nouvelle génération plus proche des réalités du football moderne.
Djamel ABED