Les supporters, les grands perdants face à l’interdiction de déplacement
La FAF vient de prendre une mesure drastique en interdisant le déplacement des supporters jusqu’à la fin de la saison. Il est évident que ce sont les Chnaoua qui sont les grands perdants du fait que le Mouloudia d’Alger est le seul club de l’élite qui se déplace avec des milliers de fans. Mais devant la gravité de la situation avec la recrudescence des violences dans les stades algériens, l’instance du football choisira l’option radicale en interdisant les déplacements des supporters lors des six dernières journées de championnat. Une mesure d’urgence dictée par le drame de Bir-Naâm où Sofiane Ramdane, un jeune supporter du Mouloudia d’Alger, à perdu la vie. Une décision salutaire pour apaiser un contexte explosif et qui aura pour effet d’éviter les affrontements entre groupes rivaux.
Résultat des courses, les supporters du Mouloudia manqueront les deux derniers déplacements de leur équipe à Béchar pour affronter la JSS et à Chlef pour jouer l’ASO. Les gars de Bab El-Oued devront désormais se produire hors de leur base sans le soutien des Chnaoua. La FAF veut lancer un message fort qui a pour but de réguler la conduite des supporters ou ce sera l’exclusion des stades pour une longue période. Une logique préventive et tout aussi punitive pour mettre le holà à cette violence galopante. Mais lorsqu’on traite le problème par la racine, on se rend compte que la solution ne viendra pas des interdictions temporaires. Familles, écoles associations et médias ont tous un rôle à jouer pour réinscrire ces jeunes dans un récit collectif.
La FAF de son côté doit collaborer avec les experts pour imaginer des projets de médiation, de prévention et redonner au football sa dimension festive. Il faut savoir qu’en Algérie comme ailleurs, les stades crient ce que la société tait. Les interdire, c’est étouffer temporairement un symptôme. Mais les guérir, c’est oser regarder en face le mal profond qui ronge le football national.
N. L